amitié

Extraits étiquetés avec : amitié

  • Pourquoi ne pas risquer l’amitié avec la peur ?

    On vit dans la peur sans le savoir, on est environné par elle comme par une présence fantomatique, une apparition. La peur nous inquiète et nous sidère, et pourtant… pourquoi ne pas en risquer l’amitié comme on approche, de nuit, certains grands animaux ? En allant d'abord, et de nuit, à sa rencontre. Nous croyons être retenus par nos peurs, nous croyons ne pas avoir la force de les affronter, car ce serait alors les connaître, mais aussi les aimer, s'y attacher même.

    Nos peurs sont le visage de notre émerveillement futur, le commencement de toute création. Elles sont les rebuts cristallisés de nos plus infimes émotions, elles courent sous nos doigts et nous les laissons filer, regrettant de ne pas les avoir gardées.

    Nous faisons front contre nos peurs et, silencieusement, nous sommes retenus intérieurement par le souvenir d'espérances très anciennes. Nous vivons sous anesthésie locale, sous enveloppe de cellophane, cherchant désespérément quelle substance, quel amour pourrait nous éveiller sans crainte.

    Couverture de Éloge du risque
    page(s) 77
  • Entrer en amitié avec qui l’on est déjà

    Quand on commence à méditer ou à s'adonner à une discipline spirituelle, quelle qu'elle soit, on croit souvent pouvoir s'améliorer d'une manière ou d'une autre, ce qui est une subtile agression contre la personne qu'on est vraiment. […]

    Mais la bienveillance, la bonté – maitrī – envers soi-même ne veut pas dire se débarrasser de quoi que ce soit. Maitrī signifie qu'on peut encore être folle, qu'on peut encore être colérique. On peut toujours être timide, jalouse ou avoir l'impression de ne pas valoir grand-chose. La pratique de la méditation ne consiste pas à se jeter aux ordures pour devenir quelqu'un de meilleur. Il s'agit d'entrer en amitié avec la personne que l’on est déjà.

    Couverture de Bien-être & incertitude
    page(s) 29
  • Habiter son espace, c’est le parcourir

    [I]l devait maintenant habiter l'espace amoureux et amical de son corps et s'y mouvoir au rythme qui lui convenait et qui conviendrait à son entourage. Ici, dans la séance, habiter l'espace amical et amoureux voulait dire s'arrêter sur chacun des proches, le regarder, l'entendre, l'approcher et peu à peu renouveler ses modes de relation avec lui, cela signifiait le faire exister par une longue attention, le laisser exister à sa manière à travers la mémoire de la multitude des sensations incorporées qui attendent d'être éveillées, ou encore faire preuve d'imagination à son égard pour qu'il puisse se déployer à sa guise. Habiter son espace, c'est donc le parcourir, s'y mouvoir, l'investir personnellement et activement pour le tisser avec des fils rénovés.

    Couverture de Jamais contre, d’abord
    page(s) 187 (La fin de la plainte)
  • Connaître ce qui est au-delà

    Notre voie n'est pas de critiquer les autres, mais de les connaître et de les apprécier. Vous avez peut-être parfois l'impression de trop bien connaître telle ou telle personne, mais c'est votre petit esprit qui vous empêche de les apprécier. Si vous continuez à pratiquer ensemble et que votre esprit est assez grand pour vous montrer tel que vous êtes et accepter les autres, vous deviendrez naturellement bons amis. Connaître votre ami, c'est connaître ce qui est au-delà de vous, au-delà même de votre ami.

    Couverture de Libre de soi, libre de tout
    page(s) 29
  • Voir le meilleur en chacun

    Comme le soulignait déjà Aristote dans l'Éthique à Nicomaque (Livre VIII), philia, l'amitié n'est possible qu'entre égaux et elle est la vertu politique par excellence. Chögyam Trungpa établit un monde où chacun est reconnu en ce qu'il est lui-même en propre. C'est pourquoi la réussite de l'enseignement de Chögyam Trungpa en Occident provient non de sa compréhension de la psychologie occidentale – pour peu qu'une telle chose existe – mais bien plutôt de sa formidable capacité, selon le sens même que revêt l'amitié, à voir le meilleur en chacun.

    Couverture de Chögyam Trungpa
    page(s) 33
  • Un espace s’ouvre

    Lorsque nous sommes pleinement en rapport avec la situation, le sentiment de moi se distend, voire se dissout. Lorsque nous sommes avec un ami, un espace s’ouvre, l'espace même de l'amitié. Nous sommes d'autant plus proche de lui, avec lui, que nous ne sommes plus concernés par nous-même, qu'il n'y a plus cet observateur qui s'assure sans cesse que la situation lui est favorable ou non.

    Couverture de Introduction au tantra bouddhique
    page(s) 23
  • Plus vastes que le moi

    Affirmer que la continuité de notre expérience est donnée par le « moi » est tout aussi insuffisant que de prétendre la présence d'un ami « agréable » ou ce tableau-là « joli ». Ce n'est pas faux, mais c'est simpliste, rapide et en fin de compte assez brutal.

    Réduire le champ de l'amitié à un sentiment agréable que je ressentirais, c'est manquer l'ampleur de l'amitié – cet espace où être ensemble.

    Le tableau n'est pas joli – il lave les yeux de la boue des images et me pose au cœur du monde devenu pure éclosion unitaire auquel je prends part.

    Restreindre le champ de notre existence à un « moi », c'est manquer ce qu'il en est de notre être véritable. Nous sommes bien plus vastes que la notion de « moi » ne le laisse envisager.

    Couverture de Introduction au tantra bouddhique
    page(s) 17
  • Se regarder soi-même scientifiquement

    La méditation est l'un des principaux outils dont on dispose pour développer et pratiquer la pleine conscience. C'est une manière de se regarder soi-même scientifiquement, de sorte que l'on peut voir précisément son état psychologique. […] Il s'agit de parvenir à se connaître en examinant son fonctionnement psychologique réel sans avoir honte de lui. On est souvent critique à son propre égard au point de devenir son propre ennemi. La méditation est une manière de mettre fin à cette dispute en entrant en amitié avec soi-même. On peut alors découvrir que l'on n'est pas aussi mauvais qu'on le pensait ou qu'on nous l'a dit.

    Couverture de La pleine conscience en action
    page(s) 21
  • Transformer les liens en amitié

    Quand les liens d'affection et de nécessité entre êtres humains ne sont pas surnaturellement transformés en amitié, non seulement l'affection est impure et basse, mais aussi elle se mélange de haine et de répulsion. […] Nous haïssons ce dont nous dépendons. Nous prenons en dégoût ce qui dépend de nous. […]

    Quand le Christ disait à ses disciples : « Aimez-vous les uns les autres », ce n'était pas l'attachement qu'il leur prescrivait. Comme en fait il y avait entre eux des liens causés par les pensées communes, la vie en commun, l'habitude, il leur commandait de transformer ces liens en amitié pour ne pas les laisser tourner en attachements impurs ou en haine.

    Couverture d'Amitié
    page(s) 41-42
  • Universalité de l’amitié

    L’amitié a quelque chose d'universel. Elle consiste à aimer un être humain comme on voudrait pouvoir aimer en particulier chacun de ceux qui composent l'espèce humaine.

    Couverture d'Amitié
    page(s) 39
  • Amitié, compassion, gratitude

    L'amitié est le miracle par lequel un être humain accepte de regarder à distance et sans s'approcher l'être même qui lui est nécessaire comme une nourriture. C'est la force d'âme qu'Ève n'a pas eue ; et pourtant elle n'avait pas besoin du fruit. Si elle avait eu faim au moment où elle regardait le fruit, et si malgré cela elle était restée indéfiniment à le regarder sans faire un pas vers lui, elle aurait accompli un miracle analogue à celui de la parfaite amitié.

    Par cette vertu surnaturelle du respect de l'autonomie humaine, l'amitié est très semblable aux formes pures de la compassion et de la gratitude suscitées par le malheur.

    Couverture d'Amitié
    page(s) 37-38
  • La nécessité, principe de l’impureté

    Une amitié est souillée dès que la nécessité l'emporte, fût-ce pour un instant, sur le désir de conserver chez l'un et chez l'autre la faculté de libre consentement. Dans toutes les choses humaines, la nécessité est le principe de l’impureté. Toute amitié est impure s'il s'y trouve même à l'état de trace le désir de plaire ou le désir inverse. Dans une amitié parfaite ces deux désirs sont complètement absents.

    Couverture d'Amitié
    page(s) 36-37
  • Devenir ami avec les émotions perturbatrices

    Du point de vue bouddhiste, vieux de deux mille cinq cents ans, tous les chapitres de l'histoire de l'homme auraient pu s'intituler : « L'age de l'anxiété ». L'anxiété actuelle fait partie de la condition humaine depuis des siècles. Ce malaise fondamental et les émotions perturbatrices qui en découlent provoquent généralement deux réactions opposées : soit on essaie de les fuir, soit on y succombe. Mais, l'une comme l'autre, ces deux alternatives créent souvent davantage de complications et de problèmes.

    Le bouddhisme propose une troisième option : regarder directement les émotions perturbatrices afin d'y découvrir des tremplins pour la liberté. Au lieu de les repousser ou de s'y soumettre, on peut devenir ami avec les problèmes et travailler dessus jusqu'à vivre une expérience authentique et durable de la sagesse, de la confiance, de la clarté et de la joie inhérentes à la nature humaine.

    Couverture de Bonheur de la sagesse
    page(s) 12
  • Philia ambassadrice d'agapê

    La Grèce ancienne distinguait quatre degrés d'aimer : porneia, eros, philia, agapê, soit la sexualité basse et vulgaire, le désir amoureux, l'amitié, enfin l'amour pur et universel. Ainsi, l'amitié est ce qui s'approche le plus de l'amour véritable qui est don total, patience, non-jugement. Philia n'est pas la servante d'agapê, elle en serait plutôt l'ambassadrice. Philia joue aussi le rôle d'éducatrice d'eros, lui enseignant ce qu'il ne voit pas encore, l'élevant au-dessus du désir égoïste, de la soif de sensualité, du goût de la fusion et de l'appropriation.

    L'amitié est l'annonciation de l'Amour. Et il y a plus loin d'eros à philia que de philia à agapê.

    Couverture d'Aimer d’amitié
    page(s) 29
  • Aimer l'égalité de l'autre

    Permettre l’amitié, c'est renoncer à son pouvoir, oublier sa peur, c'est reconnaître et aimer l'égalité de l'autre.

    Couverture d'Aimer d’amitié
    page(s) 27
  • L'ami sur le chemin spirituel

    L'ami est une grande aide sur le chemin spirituel, c'est même le sens profond de sa présence. Le Bouddha insiste sur ce rôle joué par l'amitié : « Si tu trouves un ami sage, prêt à cheminer avec toi, résolu, constant, bravant avec courage tous les dangers, vis avec lui, ô sage, dans la sérénité et le bonheur. Si tu ne trouves pas d'ami sage, prêt à cheminer avec toi, résolu, constant, marche seul, comme un roi après une conquête ou un éléphant dans la forêt. »

    Couverture d'Aimer d’amitié
    page(s) 26
  • Un chemin de perfection

    Pour Aristote, Cicéron, Montaigne, l'amitié s'inscrit dans la sphère de la morale au lieu de se ranger, à côté d'autres émotions et sentiments, dans le domaine de la psychologie. Ceci peut nous éclairer : l'amitié n'est pas une des passions de l'âme, mais une élévation et une ascèse de l'âme, une conduite à tenir, un chemin de perfection. Dès lors comment comparer ce qui nous rend aveugle ou esclave (l'instinct, la passion amoureuse et les autres passions comme l'ambition, l'avarice…) avec ce qui nous rend plus lucide, plus serein, bref, meilleur ?

    Couverture d'Aimer d’amitié
    page(s) 24
  • Un accord parfait

    Cicéron situe l'amitié si haut dans le ciel des vertus qu'au dessus d'elle ne figure que le Bien suprême. C'est une relation pleine de délicatesse, jamais intempestive, jamais pesante : « Retrancher de l'amitié le respect, c'est la priver de sa plus belle parure. » L'amitié est une force de cohésion et aussi d'émulation, un « accord parfait ». Cicéron ne distingue dès lors pas l'amitié de l'amour, si « aimer, c'est donner gratuitement son cœur à quelqu'un, non du tout parce qu'on est dans le besoin ou qu'on en espère un profit ».

    Couverture d'Aimer d’amitié
    page(s) 23
  • Un merveilleux outil de connaissance

    L'amitié est un merveilleux outil de connaissance.

    Couverture d'Aimer d’amitié
    page(s) 14
  • Une exigence de l'être

    Les Anciens n'avaient pas tort, qui jugeaient l'amitié comme un sentiment aristocratique, réservé à quelques-uns, hommes de bien, hommes vertueux. Parce que l'amitié est une exigence de l'être, parce qu'elle est une élévation de l'âme, qu'elle est désintéressée, altruiste.

    Couverture d'Aimer d’amitié
    page(s) 11