douceur

Extraits étiquetés avec : douceur

  • Familiarité avec l'animal, le minéral, le végétal, le stellaire

    [L]a douceur n'est pas seulement un principe de relation, quelle que soit l'intensité qui l'anime. Elle fait voie à ce qui est le plus singulier dans autrui. Si l'attention de douceur, au sens où l'entendait Patočka du « soin de l'âme », fait signe vers notre responsabilité d'être humain envers le monde qui nous environne, les êtres qui le composent et jusqu'aux pensées que nous y engageons, elle inclut un rapport de familiarité avec l'animal, le minéral, le végétal, le stellaire.

    Couverture de Puissance de la douceur
    page(s) 27
  • Douceur & compassion

    L’appréhension de la vulnérabilité d'autrui ne peut se passer pour un sujet de la reconnaissance de sa propre fragilité. Cette acceptation est une force, elle fait de la douceur un degré plus haut, dans la compassion, que le simple soin. Compatir, « souffrir avec », c'est éprouver avec l'autre ce qu'il éprouve, sans y céder. C'est pouvoir se laisser entamer par autrui, son chagrin ou sa douleur, et contenir cette douleur en la portant ailleurs.

    Couverture de Puissance de la douceur
    page(s) 26
  • La douceur de l'animal

    Si la douceur de l'animal nous touche ainsi, c'est sans doute parce qu'elle nous vient d'un être qui coïncide avec lui-même presque entièrement.

    Couverture de Puissance de la douceur
    page(s) 24
  • Paradoxale sauvagerie de la douceur

    De l’animalité, la douceur garde le secret. Une fondamentale et paradoxale sauvagerie, aussi étrangère à toute forme d'apprivoisement que l'enfance. Ne relevant pas de la seule condition humaine, elle en trace les limites. Si proche de l'animalité qu'elle s'y confond parfois, la douceur s'éprouve au point de rendre possible l'hypothèse d'un instinct qui lui serait propre. Elle serait le trait d'une « pulsion de douceur » première, de protection, de compassion – de bonté même. Un instinct au plus près de l'être, qui ne serait pas seulement affecté à la conservation de soi, mais à la relation.

    Couverture de Puissance de la douceur
    page(s) 23
  • Une émotion venue du fond des temps

    [La douceur] est le nom d'une émotion dont nous avons perdu le nom, venue d'un temps où l'humanité n'était pas dissociée des éléments, des animaux, de la lumière, des esprits.

    Couverture de Puissance de la douceur
    page(s) 21-22
  • La douceur frontalière

    Irréductible [, la douceur,] aux registres des sentiments qu'elle côtoie : bienveillance, protection, compassion. Elle est frontalière puisqu'elle offre elle-même un passage. Se diffusant, elle altère. Se prodiguant, elle métamorphose. Elle ouvre dans le temps une qualité de présence au monde sensible.

    Couverture de Puissance de la douceur
    page(s) 21
  • Faire entendre le manque de la douceur

    Comment faire entendre le manque de la douceur dans l'existence, la mémoire, la fragilité des êtres ? Ce manque n'est presque pas audible, je ne sais même pas s'il est vraiment perçu. Il apparaît en creux dans la norme de plus en plus présente que fait peser une société qui se veut démocratique et libérale mais dont la logique consumériste fait s'indifférencier les êtres dans une économie qui ne souffre aucun « état d’âme ».

    Couverture de Puissance de la douceur
    page(s) 16-17
  • La douceur est inquiétante

    La douceur est inquiétante. Nous la désirons, mais elle est irrecevable. Quand ils ne sont pas méprisés, les doux sont persécutés ou sanctifiés. Nous les abandonnons parce que la douceur comme puissance nous oppose en réalité à notre propre faiblesse.

    Couverture de Puissance de la douceur
    page(s) 16
  • Une passivité active

    [La douceur] est une passivité active qui peut devenir une force de résistance symbolique prodigieuse, et à ce titre être à la fois au centre de l'éthique et du politique. Son élaboration est aussi un art de vivre qui a nécessité des millénaires. Le raffinement, certes, s'est fait dans la cruauté comme dans la douceur. Il n'est pas de culture qui n'ait développé l'une sans poursuivre l’autre.

    Couverture de Puissance de la douceur
    page(s) 15-16
  • L'enfance détient l'énigme de la douceur

    Si l'amour et la joie ont des affinités essentielles avec la douceur, est-ce parce que l'enfance en détient l'énigme ? Car la douceur a, avec l'enfance, une communauté de nature mais aussi de puissance. Elle en est la doublure secrète, là où l'imaginaire rejoint le réel dans un espace qui inclut son propre secret, nous faisant éprouver une stupeur dont on ne revient jamais entièrement.

    Couverture de Puissance de la douceur
    page(s) 14
  • La douceur peut retourner le mal

    Dans l'ordre du symbolique comme dans certains arts martiaux, la douceur peut retourner le mal et le défaire mieux qu'aucune autre réponse. Rien ne peut l'obliger ni y commettre autrui.

    De nos jours, la douceur nous est vendue sous sa forme frelatée de mièvrerie. En l'exaltant dans l'infantile, l'époque la dénie. C'est ainsi que l'on tente de venir à bout des hautes exigences de sa subtilité, non plus en la combattant mais en la lénifiant. Le langage lui-même s'en trouve perverti : ce que notre société destine aux êtres humains qu'elle broie « en douceur », elle le fera au nom des valeurs les plus élevées : bonheur, vérité, sécurité.

    Couverture de Puissance de la douceur
    page(s) 13
  • Une société menacée par le rapport à l'absolu

    [C]eux qu'on a appelés les innocents ne se savent pas porteurs d'une douceur qui les voue à l'errance et à la solitude. Sa contiguïté avec la bonté et la beauté la rend dangereuse pour une société qui n'est jamais autant menacée que par le rapport d'un être à l'absolu.

    Couverture de Puissance de la douceur
    page(s) 13
  • Douceur, violence et pouvoir

    La douceur provoque de la violence car elle n'offre aucune prise possible au pouvoir.

    Couverture de Puissance de la douceur
    page(s) 12
  • La noblesse farouche d'une bête sauvage

    Une personne, une pierre, une pensée, un geste, une couleur… peuvent faire preuve de douceur. Comment en approcher la singularité ? Son approche est risquée pour qui désire la cerner. À bien des égards elle a la noblesse farouche d'une bête sauvage. Il semble qu'il en aille ainsi de quelques autres espèces rares. L'innocence, le courage, l'émerveillement, la vulnérabilité, en marge des concepts arraisonnés par la grande histoire de la pensée, sont eux aussi regardés d'un œil inquiet par la philosophie.

    Couverture de Puissance de la douceur
    page(s) 11-12
  • Nous regarder avec honnêteté et douceur

    L'agression la plus fondamentale envers nous-mêmes, le mal le plus fondamental que nous pouvons nous faire est de demeurer ignorant en n'ayant ni le courage ni le respect de nous regarder avec honnêteté et douceur.

    Couverture de Quand tout s’effondre
    page(s) 54 (6 - Éviter de nuire)
  • Douceur et persévérance dans la pratique

    Nous devons pratiquer la méditation avec douceur, mais en étant persévérants, la prolonger dans notre vie quotidienne, ne pas perdre la moindre occasion d'examiner la vie dans sa vraie nature, ainsi que nos problèmes. Pratiquer de cette façon-là nous permet de rester en communion profonde avec la vie.

    Couverture de La sérénité de l’instant
    page(s) 30
  • Assumer la responsabilité de ses actes

    Assumer la responsabilité de ses actes est une autre façon de parler de l'éveil de la bodhicitta, parce qu'une partie de la prise de responsabilité consiste à être capable de voir les choses très clairement. Une autre partie de cette responsabilité c'est la douceur, ce qui suppose aussi de ne pas porter de jugements, ne pas désigner les choses comme justes ou fausses, bonnes ou mauvaises mais plutôt se regarder soi-même avec douceur et honnêteté. Enfin, c'est aussi la capacité de continuer à aller de l'avant.

    Couverture de La voie commence là où vous êtes
    page(s) 153 (18 - Prendre la responsabilité de ses actes)