faire silence

Extraits étiquetés avec : faire silence

  • Notre nature intacte et originelle

    Le bouddhisme indien, assez indifférent à la nature, au contact de la sensibilité taoïste, en Chine, devient doctrine de l'immanent, aussi la représentation picturale peut-elle devenir l'expression de l'expérience intime de la siccité (ou ainsité, traduction du sanskrit tathatā), vraie nature silencieuse et immuable de toutes choses qui n'apparaît dans l'esprit du sage que lorsque – en son plus intime – il a fait place au silence. Dans ce silence, miroir originel et équanime de l'esprit, la branche de pin se reflète comme à la surface limpide de l'eau glacée des montagnes. Dans cette eau immobile où se mire la branche du pin, les nuages – que rien ne retient – à leur gré défilent librement. […]

    Joie intime de la paix retrouvée en un fond des montagnes qui est aussi un fond de nous-mêmes, notre nature intacte et originelle.

    Couverture de Voyageant parmi les nuages
    page(s) 55-56
  • La vérité est ineffable et intransmissible

    L'hôte, l'ermite, est celui qui sait que la vérité est ineffable et intransmissible. Sa réponse, c'est la cabane au simple loquet de bois, laissée vide, c'est l'absence. Ici bouddhisme et taoïsme utilisent le même mot : [idéogramme chinois] kong, le vide. Le visiteur confronté au vide se retrouve seul avec lui-même, frustré ou mélancolique. C'est alors pour lui, s'il en a la sagesse, la chance de comprendre par lui-même.

    Appuyé au tronc d'un pin, le visiteur, depuis les hauteurs, contemple le monde de poussières d'où il est venu. Le poète, cependant, pour ne pas troubler la pureté de l'atmosphère des cimes, ne parle qu'à demi-mot ou même ne dit rien. Il sait qu'on ne peut pas montrer l'esprit-bouddha ou le tao en montrant quelque chose. Et pourtant, par la magie de son art poétique, c'est ce qu'il fait.

    Couverture de Voyageant parmi les nuages
    page(s) 51
  • Revenir à la simplicité

    Le zen me ramène chaque jour au corps, au silence, à la paix, à une existence plus simple et moins automatique.

    Couverture de Vivre sans pourquoi
    page(s) 14
  • Écouter sans effort

    Vous est-il déjà arrivé de rester là, assis dans le plus grand silence, sans que votre attention soit fixée sur rien, sans faire aucun effort de concentration, mais en ayant l'esprit très calme, vraiment silencieux ? Alors, on entend tout, n'est-ce pas ? Les bruits lointains comme les plus proches, jusqu'aux plus immédiats – ce qui signifie que l'on est vraiment attentif à tout. Votre esprit n'est plus confiné à une unique voie étroite. Si vous savez écouter ainsi, sans effort, sans contrainte, vous verrez s'opérer en vous un changement extraordinaire, un changement qui vient sans volonté délibérée, sans sollicitation ; et dans ce changement il est une grande beauté, et une immense profondeur de vision.

    Couverture de Le livre de la méditation et de la vie
    page(s) 15
  • Ce qui éclôt par le silence et par lui seul

    Le résultat surnaturel compte plus que bienfait naturel. L'important est de garder et de développer le sens intérieur grâce auquel nous percevons ce qui éclôt par le silence et par lui seul.

    Couverture de Le Japon et la culture du silence
    page(s) 14
  • Sacrifier au silence

    [L]'ouverture au silence, et à la part de sacrifice que l'on est prêt à y consentir, différent chez chacun. Cela dépend de l'âge, de la maturité, du caractère. L'homme éprouvé par la vie en est plus proche qu'avant d'être passé par la souffrance.

    Couverture de Le Japon et la culture du silence
    page(s) 11
  • Le vrai silence auquel l'âme aspire

    Une intuition secrète avertit l'homme que le vrai silence auquel l'âme aspire est plus qu'une agréable absence de bruit ou le calme compensateur de l'agitation et du surmenage dont sa vie est faite. Plus aussi que la condition de toute vie intérieure et de toute santé psychique. Il a l'intime sentiment que le vrai silence va au-delà, fondamentalement, d'un simple élément, même déterminant, d'une existence heureuse et qu'il correspond plutôt à l'expérience de la vie qui s'épanouit. Même encore maintenant subsiste le sentiment instinctif que les instants vraiment heureux se vivent en silence et que, réciproquement, parvenir à ce calme fait naître le bonheur.

    Couverture de Le Japon et la culture du silence
    page(s) 10-11
  • Agitation par peur du silence

    Même quand nous disons « je ne fais rien », en réalité nous faisons plein de choses : nous zappons sur notre télé, nous bavardons dans notre tête, nous passons d'une activité et d'une pensée à l'autre, dans la discontinuité et la peur d'un moment de silence.

    Couverture de Foutez-vous la paix !
    page(s) 18
  • Importance des retraites de méditation

    [P]our de nombreux bouddhistes, l'essentiel du chemin est constitué par les moments de retraite solitaire. Là, dans le silence et l'isolement, chacun se confronte à ce qu'il est d'une manière directe. Tous les rôles que nous affichons aux yeux du monde, où que l'on pose sur nous, celui de mari, de mère, celui de notre situation sociale, disparaissent. Nous entrons en nous-mêmes sans avoir besoin d'aucun point de référence. L'anxiété constante que nous portons toujours avec nous se dissipe peu à peu.

    Dans notre vie habituelle, nous nous consumons souvent à fuir ces moments de solitude et de silence où rien d'extérieur ne vient nous donner la moindre confirmation – si bien que généralement, sans même nous en rendre toujours compte, nous essayons de nous en échapper. Nous nous occupons sans cesse : nous parlons, téléphonons, ouvrons le journal, allumons la télévision ou la radio… Aucun moment de vraie liberté. Nous courons après une sécurité, un bien-être, sans prendre conscience qu'il réside en nous.

    C'est pour cela que les retraites de méditation sont si importantes. Elles nous aident à retrouver l'essentiel.

    Couverture de Quel bouddhisme pour l’Occident ?
    page(s) 352-353
  • L'amour et le silence

    [I]l en va du silence comme de l'amour. On passe sa vie à les fuir. […]

    La misère, elle n'est pas dans cette salle mais sur l'écran où le jeune homme continuait de parader. La misère c'est ce bruit de fond partout grésillant – un empêchement à l'amour et au silence.

    Couverture de La folle allure
    page(s) 103-104
  • Les lèvres

    Lèvres, vous qui passez du baiser aux paroles,
    Corolles du savoir et de la volupté,
    Que faites-vous dans un visage déserté
    Et que pétrit un silence sans auréole ?
    N'appréhendez-vous pas d'être des attardées
    Et de vous hasarder par-delà vos frontières
    Dans un pays qui vous devient presque irréel ?
    Mais là-même les yeux recueillent la lumière
    Et cette chasteté de la source première.
    Voir le jour n'est-ce pas s'ouvrir à tout le ciel ?

    Couverture de La fable du monde
    page(s) 184 (Gravures, Oublieuse mémoire, 1948)
  • Quand le soleil…

    « Quand le soleil… — Mais le soleil qu'en faites-vous ?
    Du pain pour chaque jour, l'angoisse pour la nuit.
    — Quand le soleil… — Mais à la fin vous tairez-vous,
    C'est trop grand et trop loin pour l'homme des maisons.
    — Ce bruit de voix… — Ou bien plutôt bruit de visages,
    On les entend toujours et même s'ils se taisent.
    — Mais le silence… — Il n'en est pas autour de vous,
    Tout fait son bruit distinct pour l'oreille de l'âme.
    — Ne cherchez plus. — Et pourrais-je ne pas chercher,
    Je suis tout yeux comme un renard dans le danger.
    — Laissons cela, vous êtes si près de vous-même
    Que désormais rien ne pourrait vous arriver,
    Rassurez-vous, il fait un petit vent de songe
    Et l'étrange miroir luit presque familier. »

    Couverture du Forçat innocent
    page(s) 197 (Le miroir intérieur, Les amis inconnus, 1934)
  • La vie éternelle

    Dans la vie ordinaire, on peut toujours parler car on peut toujours mentir. Dans la vie éternelle – qui ne se distingue de la vie ordinaire que par l'éclat d'un regard – on ne peut pas aller contre son cœur, mentir. Alors on se tait. On écrit une lettre d'amour pur. C'est comme un feu follet sur les domaines du songe. C'est comme une chute de neige dans les yeux noirs d'enfance. De temps en temps on s'arrête. On relève la tête, on regarde le ciel vide. Sa lumière est si douce qu'elle nous oriente et nous gagne, de très loin.

    Couverture de La part manquante
    page(s) 91-92