[P]our le zen, il est inconcevable que les faits fondamentaux de l'existence puissent être énoncés en aucune proposition, si atomique fût-elle [Bertrand Russel]. Pour le zen, dès l'instant où le fait est transféré à un énoncé, il est adultéré. […]
Le seul but du zen n'est pas de faire des énoncés à l'abri des interprétations imbéciles sur l'expérience, mais d'en arriver à diriger les prises sur la réalité sans l'intermédiaire de la mise en mots logique. […]
L'expérience zen est une compréhension directe de l'unité de l'invisible et du visible, du nouménal et du phénoménal, ou, si l'on préfère, une prise de conscience empirique de ce que toute division de ce genre n'est forcément qu'imagination pure.