intellection

Extraits étiquetés avec : intellection

  • Cœur sans limite

    Il y a une limite à notre capacité de perfectionnement physique, une limite aux capacités d’exercice de l’intellect. La transformation du cœur, elle, n’a pas de limite.

    Couverture de La voie du cœur
    page(s) 24 (poche)
  • Le mental, perception et conception viciées par les impuretés du cœur

    Quand nous utilisons le mot « mental » pour traduire manas au moins dans le sens de l’expression manonasha (destruction du mental), nous concevons immédiatement « mental » comme une fonction de la tête, une fonction de la pensée et de l’intellect. Et nous ne comprenons pas tout de suite que le mental, c’est avant tout une question d’émotion, donc une question de cœur, ni le lien qu’il peut y avoir entre la destruction du mental, manonasha, et la « purification du cœur ». Le mental, c’est la perception et la conception viciées par les impuretés du cœur.

    Couverture de La voie du cœur
    page(s) 19 (poche)
  • L’inouï, l’irréductible altérité

    L’inouï nomme […] l'en soi en ce qu'il pointe le réel avant toute assimilation subjective : avant qu'il ne commence d'être nommé, normé, normalisé, formaté par nos cadres perceptifs et d'intellection. Il nomme le réel avant que nous l'intégrions et puissions le « connaître », c'est-à-dire que nous le rapportions à notre cadre constitué de connaissance, que nous le réduisions selon nos capacités d'appréhension, donc que nous en méconnaissions l'extériorité vis-à-vis de nous-même, autrement dit l’irréductible altérité.

    Couverture de L'inouï
    page(s) 90
  • Au-delà des mots

    L’intellectualisation est d’un grand pouvoir, mais elle a ses propres limites. Dans l’éveil du zen, ce qui est réalisé dans l’au-delà des mots, précisément, est une compréhension des limites du champ de la noétique. C’est comme, lorsque soudain les nuages se sont dissipés, faire face aux hauts sommets enneigés de l’Himalaya : on en reste muet. Muet au point que tout commentaire, on le sent, serait une chute. Et c’est ce qui est à l’origine du style zen. Les maîtres savaient que dire ne provoquerait chez l’élève qu’une obstruction.

    Couverture de Écotopia
    page(s) 153
  • Nos drames personnels

    Disons que le drame est l'illusion se présentant comme la vérité, et que le dharma est la vérité elle-même : ce que sont les choses, l'état élémentaire de la réalité, qui ne change pas de jour en jour au gré de la mode, de notre humeur ou de notre emploi du temps. Pour transformer le dharma en drame, tout ce qu'il nous faut, ce sont les ingrédients de n'importe quelle bonne pièce : de l'émotion, du conflit et de l'action – l'impression qu'il arrive quelque chose d'urgent et d'important aux personnages impliqués. Nos drames personnels peuvent partir des « faits » concernant notre identité et nos actes ; mais, attisés par nos émotions et nos concepts, ils ont tôt fait d'évoluer en pure imagination et de devenir aussi difficiles à démêler que les scénarios de nos rêves.

    Couverture de Bouddha rebelle
    page(s) 11
  • Concevoir versus faire l’expérience

    L'idée de venir, de partir, d'être et de non-être sont des représentations et des concepts dont nous devons nous défaire. S'il y a quelque chose dont vous ne voulez pas parler, autant ne pas en parler. Wittgenstein a dit la même chose dans son Tractatus logico-philosophicus : « Ce dont on ne peut parler, il faut le passer sous silence. » Nous ne pouvons pas en parler, mais nous pouvons en faire l’expérience. Nous pouvons expérimenter le non-né, le non-mort, le sans début ni fin, car c'est la réalité même. Pour en faire l'expérience, nous devons abandonner notre habitude de tout percevoir par le truchement de concepts et de représentations.

    Couverture de Changer l’avenir
    page(s) 124-125
  • Le Bouddha engage à douter et vérifier par soi-même

    [Le Bouddha] ne réclamait pas […] pour lui une autorité spéciale à cause de son enseignement – ni à cause de la foi qu'avaient en lui les gens, ni à cause de la logique manifeste de ce qu'il enseignait. Au contraire, il affirmait que douter de ce dont nous n'avons pas connaissance par expérience personnelle et le vérifier est approprié […]

    La plus haute autorité est notre propre expérience de la vérité. Rien ne devrait être accepté par simple foi  : nous devons l'examiner pour voir si c'est logique, pratique, bénéfique. Il ne suffit pas non plus, ayant examiné un enseignement par la raison, de l'accepter intellectuellement comme vrai. Si la vérité doit nous être bénéfique, il nous faut en faire l'expérience directe. Alors seulement, pourrons-nous savoir si l'affirmation est réellement vraie.

    Couverture de L’art de vivre
    page(s) 31-32
  • Connaître la réalité

    Sans examiner le monde intérieur, nous ne pourrons jamais connaître la réalité – nous ne connaîtrons que nos propres croyances, ou nos conceptions intellectuelles, concernant la réalité.

    Couverture de L’art de vivre
    page(s) 20
  • Le seigneur de la parole

    Le Seigneur de la Parole concerne l'emploi de l'intellect dans la relation à notre monde. Nous adoptons des jeux de catégories qui nous servent de manettes pour contrôler les phénomènes. Les idéologies, systèmes d'idées qui rationalisent, justifient et sanctifient nos vies, sont les produits les plus pleinement développés de cette tendance. Nationalisme, communisme, existentialisme, christianisme, bouddhisme, tous les « isme » nous munissent d'identités, de règles d'action et d'interprétations sur le pourquoi et le comment des choses telles qu'elles surviennent.

    De nouveau, l'usage de l'intellect n'est pas en soi le Seigneur de la Parole. Le Seigneur de la Parole se réfère à cette inclination de l'ego à interpréter tout ce qui le menace ou l'irrite de façon à neutraliser la menace ou la convertir en quelque chose de « positif » de son point de vue. Le Seigneur de la Parole concerne l'usage des concepts comme filtres qui font écran à une perception directe de ce qui est.

    Couverture de Pratique de la voie tibétaine
    page(s) 14-15
  • Les deux ailes du chemin

    Il semble exister deux approches distinctes de la voie spirituelle : la méthode intellectuelle et la méthode intuitive. Dans la tradition intellectuelle, le développement spirituel est perçu comme un affinement de la précision intellectuelle, qui s'opère principalement par l'étude de la théologie. Par contre, dans la tradition intuitive ou mystique, le développement spirituel est vu comme un élargissement de la conscience ou de la dévotion au moyen de diverses pratiques, dont celle de la méditation. Aucune de ces approches n'est pourtant complète sans l'autre. Ces deux méthodes ne s'opposent pas. Au contraire, ce sont deux canaux qui se réunissent pour former le cheminement spirituel.

    Couverture de Le cœur du sujet
    page(s) 37-38
  • L’art d’écouter

    La plupart d'entre nous écoutent en vue de confirmer leurs croyances, de renforcer leurs opinions, de réfuter, d'aiguiser leur intellect ou d'apprendre une nouvelle technique. Il me semble que c'est là une façon erronée d'agir si l'on ne fait que renforcer ses croyances, ou apprendre un nouveau jargon […]

    Lorsqu'on écoute une chose nouvelle, on a tendance à l'écarter si on ne la comprend pas, ou à être trop rapide dans ses jugements. Mais si nous étions capables d'écouter très attentivement, peut-être recueillerions-nous plus qu'en écoutant simplement à travers l'écran de nos préjugés et de nos impressions.

    Couverture de L'esprit de création
    page(s) 15
  • L’ouvert plus grand que soi

    Le mot d'Héraclite, « les dieux sont aussi dans la cuisine », nous rappelle que le feu divin n'est pas seulement sur l'autel consacré à Hestia, mais aussi dans le poêle où mijotent les aliments nécessaires au quotidien. Il n'y a pas de grandes ou de petites choses où la présence de l'Être ne puisse être honorée et contemplée, et c'est dans cette contemplation ou vie contemplative que s'accomplit la destinée de l'être humain. Le bonheur de celui-ci en effet se trouve dans « la vie selon l'esprit » (Aristote, Éthique à Nicomaque). Le noûs ou intellect est ce qu'il y a de plus essentiel dans l'homme, et en même temps ce noûs ouvre à une réalité plus grande que l'homme, c'est ce qui transcende l'homme qui constitue sa véritable identité, comme si l'essence de l'homme consistait dans cet « ouvert » à plus grand que lui-même.

    Couverture de La sagesse qui guérit
    page(s) 31
  • Associer intellect et intuition

    Certaines personnes se sentent portées à travailler à un niveau purement intuitif ou émotionnel, d'autres pensent que cette approche n'est pas assez fondamentale et veulent travailler au niveau intellectuel ou théorique. Je ne dirais pas que ces deux principes s'opposent, mais plutôt que ce sont deux voies d'accès au sujet. Ce que nous essayons de faire ici, c'est de ne négliger ni l'intellect ni l'intuition mais de les associer. Une véritable compréhension des enseignements doit participer à la fois de l'intelligence et du cœur.

    Couverture de Regards sur l’Abhidharma
    page(s) 1
  • Il ne s'agit pas de croire

    Il ne s'agit pas simplement de croire ce qui est enseigné, de répéter, comme un perroquet, que la Voie est parfaite, que tout est vacuité, qu'il n'y a pas d'ego, que tout est sans substance. Sans arriver à cette réalisation dans la pratique, à l'expérimenter à travers la totalité du corps et de l'esprit, cette compréhension n'est d'aucun effet.

    Couverture de Manuel de méditation zen
    page(s) 19
  • Impasse du cogito cartésien

    Descartes, le père de la philosophie moderne, déclara : Cogito ergo sum. Mais il faut renverser la proposition. Sum vient en premier. En affirmant : « Je suis », je pense ce que je dis. Je sépare « je » de « non-je ». Lorsque je dis « je suis », je sors de moi-même. « Je suis » est le point de départ, mais nous nous exilons pour aller dans le cogito, dans le « je pense ». C'est une chose difficile à saisir, car aucun processus d'intellection ne nous aidera à résoudre le problème.

    Couverture de Derniers écrits au bord du vide
    page(s) 67
  • La question doit se fondre dans l'être du questionnant

    Lorsque nous sommes sur le plan spirituel, la vie morale coule de source, mais la discipline morale et l'intellection ne nous amèneront jamais à la vie spirituelle. Il faut transcender la division sujet-objet de l'existence.

    Comment atteindre cette réalité transcendante ? Cela arrive lorsque la personne et l'enseignement, ou le questionneur et la question, sont en unité. Tant que le Bouddha avait cette question en face de lui, tant qu'il la tenait en dehors et séparée de lui, comme si elle pouvait être résolue par des moyens extérieurs, elle ne pouvait pas être résolue. La question vient du questionnant. Mais lorsqu'elle est posée au-dehors, le questionnant se met malencontreusement à penser qu'elle existe comme quelque chose d'extérieur à lui. La question trouve sa réponse uniquement lorsqu'elle se fond dans l'être du questionnant.

    Couverture de Derniers écrits au bord du vide
    page(s) 60-61