mal

Extraits étiquetés avec : mal

  • Nous hisser à hauteur d’inouï, une exigence éthique

    [N]ous hisser à hauteur d’inouï, ne pas biaiser avec lui ou s'en détourner, ne pas le trahir, mais oser l'affronter, a d'emblée et nécessairement un effet sur la conduite, produit de soi-même, savons-nous, une exigence éthique.

    D'emblée une étroitesse du point de vue intéressé, […] celle de l'ego de l'égoïsme, s'y trouve de fait abandonnée : la fermeture à l'Autre, par ce qu'on n'entend plus de lui – d'où vient ce qu'on appelle traditionnellement le « mal » – y devient impossible.

    Couverture de L'inouï
    page(s) 95-96
  • Purifier ce qui a été meurtri

    Qui n’est pas marqué par les souffrances de ses ancêtres ? Est-ce que la tâche de chacun de nous ne consiste pas à s’accommoder de la situation dont nous héritons ? N’avons-nous pas à apprendre à faire que cet héritage, parfois très lourd, ne nous conduise pas à faire le mal ?

    Chacun de nous n’a-t-il pas à mettre fin à ce qui reste obscur dans le passé de ses aînés ? Vivre n’est-ce pas purifier ce qui a été meurtri ?

    Couverture de Narcisse n’est pas égoïste
    page(s) 35
  • Goutte à goutte

    Ne mésestime pas le mal,
    En te disant : « Impossible qu'il m'atteigne ! »
    Goutte à goutte une cruche se remplit :
    Le sot, accumulant le mal, en sera abreuvé.

    Ne mésestime pas le bien,
    En te disant : « Impossible qu'il m'atteigne ! »
    Goutte à goutte une cruche se remplit :
    Le sage, accumulant le bien, s'en trouvera comblé.

    Couverture de Dhammapada
    page(s) 58
  • Saveurs du mal

    Tant que le mal n'est pas venu à terme,
    Le sot lui trouve une saveur de miel.
    Mais quand le mal a mûri son fruit,
    Il en éprouve le goût de fiel.

    Couverture de Dhammapada
    page(s) 43
  • Le mal est un niveau de nous-mêmes à rencontrer sur le chemin

    On donne [aux] forces [malfaisantes] davantage de réalité et de puissance si on leur résiste. Elles aussi participent du divin. Il n'est besoin que d'apprendre à se centrer et à maintenir son attention sur une conscience plus profonde, pour que notre réaction n'ait plus de raison d'être. Évidemment, quand le dragon est à votre porte et que vous n'êtes pas suffisamment ouvert pour accueillir toute son énergie, mieux vaut tourner les talons. Il peut alors être utile de faire appel à un rituel qui permette de se centrer et de se protéger. Cela revient à sortir par la porte du fond.

    Mais, tôt ou tard, nous devons lui ouvrir la porte et accueillir cette énergie pour l'incorporer. Il faut, pour ce faire, avoir atteint un stade de centrage et de confiance suffisamment élevé. Il est aisé de comprendre comment l'homme égoïque peut considérer Dieu comme un champion vainqueur des forces du mal, mais ça, c'est une image élaborée par nos attirances personnelles qui ne peut avoir aucun sens. En fait, il est plus sage de réaliser qu'au fur et à mesure de notre aspiration vers une conscience plus élevée, le mal est un niveau de nous-mêmes à rencontrer sur le chemin.

    Couverture de Le papillon noir
    page(s) 38
  • Cette partie du cœur qui crie contre le mal

    Excepté l'intelligence, la seule faculté humaine vraiment intéressée à la liberté publique d'expression est cette partie du cœur qui crie contre le mal.

    Couverture de La personne et le sacré
    page(s) 31
  • Le mal subi nous a révélé

    Impossible de pardonner à qui nous a fait du mal, si ce mal nous abaisse. Il faut penser qu'il ne nous a pas abaissés, mais a révélé notre vrai niveau.

    Couverture de La pesanteur et la grâce
    page(s) 13
  • La douceur peut retourner le mal

    Dans l'ordre du symbolique comme dans certains arts martiaux, la douceur peut retourner le mal et le défaire mieux qu'aucune autre réponse. Rien ne peut l'obliger ni y commettre autrui.

    De nos jours, la douceur nous est vendue sous sa forme frelatée de mièvrerie. En l'exaltant dans l'infantile, l'époque la dénie. C'est ainsi que l'on tente de venir à bout des hautes exigences de sa subtilité, non plus en la combattant mais en la lénifiant. Le langage lui-même s'en trouve perverti : ce que notre société destine aux êtres humains qu'elle broie « en douceur », elle le fera au nom des valeurs les plus élevées : bonheur, vérité, sécurité.

    Couverture de Puissance de la douceur
    page(s) 13
  • Ne pas faire vivre le mal

    La sainteté c'est juste de ne pas faire vivre le mal qu'on a en soi.

    Couverture de Les ruines du ciel
    page(s) 45
  • Accepter d'être plus à nu, ouvert

    [C]ette supposée nécessaire intériorité, cet appel à l'introspection, sert souvent d'alibi à un nombrilisme forcené.

    Pourtant celui qui vit dans la détresse d'être sans amour, seul ou avec quelqu'un qu'il ne supporte plus, celui qui a plus de cinquante ans est mis à la porte de l'entreprise pour laquelle il a sacrifié tant d'années et qui ne sait ce qu'il doit faire de sa vie, celui qui se sent désormais inutile et rejeté, ou celui qui découvre qu'il est atteint d'une maladie mortelle, peuvent certes tenter de trouver dans la spiritualité un réconfort – mais un tel réconfort est-il en rapport réel avec leur situation ?

    Cette spiritualité qui vise à une maîtrise plus efficace que celle proposée par le monde ordinaire est tout à la fois arrogante – dans la manière hautaine dont elle considère ceux qui ne suivent pas ces préceptes – et terrible – dans sa prétention à surmonter l'insurmontable. […]

    [T]out discours, quel qu'il soit, qui prétend expliquer le mal au lieu d'en faire l'épreuve n'est-il pas, quelque soit son intention, maladroit et même parfois monstrueux ?

    Autrement dit, tout appel spirituel qui n'enjoint pas l'homme à regarder ce qu'il est, qui prétend passer outre le malaise inhérent à sa condition ne l'enferme-t-il pas plus cruellement dans l'illusion ?

    La force de Chögyam Trungpa est d'être l'un des rares témoins spirituels de notre temps à ne faire aucune promesse – nul ne viendra nous délivrer, comme par enchantement, de nos difficultés. Au lieu de nous prémunir contre la vie, de chercher des forteresses où nous abriter, il faut accepter d'être plus à nu, ouvert. [Fabrice Midal]

    Couverture de Pour chaque moment de la vie
    page(s) 19-20