rien

Extraits étiquetés avec : rien

  • Mon bon Ryokan

    Mon bon Ryokan, je n'ai rien fait de ma vie, rien, juste bâti un nid d'hirondelle sous la poutre du langage.

    J'ai interrogé les livres et je leur ai demandé quel était le sens de la vie, mais ils n'ont pas répondu. J'ai frappé aux portes du silence, de la musique et même de la mort, mais personne n'a ouvert. Alors j'ai cessé de demander. J'ai aimé les livres pour ce qu'ils étaient, des blocs de paix, des respirations si lentes qu'on les entend à peine. J'ai aimé le silence, la musique et la mort pour ce qu'ils ouvraient en moi, cette clairière dans mon cerveau, ce trou dans les étoiles, un peu de vide, enfin. J'ai rejoint l'atelier des berceaux.

    Couverture de Un bruit de balançoire
    page(s) 50-51
  • N’être rien

    Incline-toi devant celui qui a tout raté pour s'être émerveillé de tout.

    N’être rien, peu y parviennent. On dit qu'ayant tout trouvé en lui, au plus blanc de la montagne de son cœur, aux neiges éternelles de son sang, ayant trouvé plus que tout, Ryokan est redescendu se mêler aux simples et aux perdus. Il ne leur faisait pas la morale et ne leur parlait pas des dieux. La silencieuse intelligence qu'il avait de la vie se communiquait à tous comme une guérison virale.

    Couverture de Un bruit de balançoire
    page(s) 35-36
  • Le malheur ne suffit pas, il faut un malheur sans consolation

    Pour atteindre le détachement total, le malheur ne suffit pas. Il faut un malheur sans consolation. Il ne faut pas avoir de consolation. Aucune consolation représentable. La consolation ineffable descend alors.

    Remettre les dettes. Accepter le passé, sans demander de compensation à l'avenir. Arrêter le temps à l'instant. C'est aussi l'acceptation de la mort.

    « Il s'est vidé de sa divinité. » Se vider du monde. Revêtir la nature d'un esclave. Se réduire au point qu'on occupe dans l'espace et dans le temps. À rien.

    Se dépouiller de la royauté imaginaire du monde. Solitude absolue. Alors on a la vérité du monde.

    Couverture de La pesanteur et la grâce
    page(s) 20
  • Être rien

    Une fois qu'on a compris qu'on n'est rien, le but de tous les efforts est de devenir rien. […]

    Être rien pour être à sa vraie place dans le tout.

    Couverture de La pesanteur et la grâce
    page(s) 44-46
  • L’espace, la clarté, le rien

    Mais qu'est-ce que voir Dieu ? […C]'est « ne rien voir », ce n'est pas « voir quelque chose » ou « quelqu'un », un être ou un étant  ; pour Philon et les anciens Thérapeutes, Dieu est « plus qu'être », meilleur que le Bien, au-delà de l'Un, au-delà de tout. Dieu est no-thing, « pas une chose », l'Être n'est pas « un être », c'est de l'espace, de la clarté, c'est ce qui demeure entre nous, entre tout, le Rien, no-thing, le « pas une chose », d'où naissent toutes les choses dont parle le livre de la Genèse, le Tétragramme, yod he vav he, le Nom innomable, imprononçable de l'expérience biblique.

    Couverture de La sagesse qui guérit
    page(s) 10
  • Vers la complétude (saisie et dessaisies)

    On reçoit
    on reçoit
    on a l'enchantement de recevoir
    de secrètement sans fin
    L'impalpable recevoir

    JOUR DE NAISSANCE DE L'ILLIMITATION

    Un autre Monde m'accepte
    m'agrée
    m'absorbe
    m'absout

    Armistice des passions

    Des bancs de clarté
    souterrainement
    souverainement

    L'émanation d'exister
    l'agrandissement d'exister
    le promontoire, l'impétuosité d'exister

    Je suis à l'arrivée de la plénitude
    L'instant est plus que l'être
    L'être est plus que les êtres
    et tous les êtres sont infinis

    J'assiste à l'invasion qui est une évasion

    Temps mobile
    à plusieurs étages
    ascendants, panoramiques

    Un invisible véhicule m'emporte

    Résonance
    Résonance de toutes parts
    Présences
    J'entends des mots qui prophétisent
    à haute voix

    Parcours
    Parcours sur un fil

    La lenteur de la conscience
    lutte contre la vitesse d'inconscience

    Démis des sens
    Pris par l'essence

    Une conscience en cercle
    sur ma conscience
    se pose
    se superpose

    J'existe en double

    Entre les lignes de l'Univers
    un microbe est pris

    Éboulements
    éboulements indéterminés

    Visionnaire par extension
    par limpidité
    par surcroît

    Les mots relus dans les flammes
    et la relégation s'étendent
    s'étendent
    vastes, sacrés, solennels
    en lumières violentes
    en bourgeonnements

    Infini
    Infini qui n'intimide plus

    Je lis
    Je vois
    je parcours l'évangile des cieux ouverts

    Lumière
    Je viens
    J'habite la lumière

    Souleveuses impuissances

    Accès à Tout

    … à s'y méprendre

    Miséricorde par ondulations
    Miracles dans un miracle

    Ondes me propagent
    indéfiniment me prolongent

    Mosaïques
    du plus petit
    de plus en plus petit
    du plus humble
    du plus subdivisé

    Colloïde

    Des moments crient
    Trompettes assurément longues

    L'édifice plie
    j'avais des jambes autrefois
    La main aussi se détache

    Des mots interviennent
    pour me traverser

    Je saute d'une clairvoyance
    dans une autre clairvoyance

    L'ouïe comblée
    C'était il y a trente ans
    C'est maintenant
    Carillon rétrospectif

    Une plante m'écoute

    Facettes en faucilles
    qui me mettent en frissons

    Tremblement au-dedans des éléments

    Mon cœur voudrait prendre le large

    L'or de l'ininterruption s'amasse

    Afflux
    Afflux des unifiants
    Affluence
    l'Un enfin
    en foule
    resté seul, incluant tout
    l'Un
    Spacieux
    sanctifiant
    espacement au point culminant
    au point de béatitude

    Rédemption
    Le monde entre en vibration
    avec le sentiment de l'Indicible

    Le solide, le dur, le construit
    est troublé par le léger, l'impalpable

    L'Impérissable déplace, dément le mortel
    Le Sublime éponge, dévaste le commun
    Le Sublime hors du sanctuaire

    Oscillant dans l'immense
    l'écho
    où réside l'être
    au-delà de l'être

    Calme

    Recherche
    Une comparaison fouille pour moi

    J'avance

    pour la continuation
    pour la perpétuation

    Des portes font le guet

    De forts rideaux de pression

    Progression d'abandons
    À nouveau la cohérence se desserre
    Circonstanciel devient centre
    À contretemps un trou noir…
    la poitrine se détache
    De beaucoup à nouveau me déleste

    Plus d'occupant
    Carcasse en feuilles mortes
    Dans combien de temps la résurgence ?

    Une pensée fait une fugue
    Significations décollées

    Les brisures prennent la route

    Orienté autrement
    grelottant au chaud

    Le lieu de la compréhension
    ne rejoint plus les lieux de l'excitation

    Des impressions d'intentions étrangères

    Vibrations
    Vibrations-fouets

    Un son vient de l'ombre
    aussitôt forme une sphère
    une grange
    un groupe
    une armada
    un univers d'Univers

    dégrisé
    totalement dégrisé de l'habituel
    contredit contredisant contradictoire
    lié délié
    étouffé éclatant
    proclamé oblitéré
    en brèche nulle part
    unique cent mille
    perdu
    partout

    je ne lutte plus
    je m'amalgame

    L'infini est une région
    S'y diriger

    Cela en quoi le mal se manifeste
    Cela en quoi le bien se manifeste…

    D'un coup
    un voile fait des milliers de voiles
    de l'opacité,
    de l'opposition des créatures
    est écarté

    Bivouac en plein ciel

    Sources
    Plus de demain
    Plus de missions

    Je n'ai pas d'origine
    Je ne me rappelle plus mes épaules
    Où donc le dispositif pour vouloir ?
    après un long voyage

    Rien
    seulement Rien
    « Rien » s'élève du naufrage

    Plus grand qu'un temple
    plus dur qu'un dieu

    « Rien » suffit
    frappant le reste d'insignifiance
    d'une inouïe, invraisemblable
    pacifiante insignifiance
    Bénédiction pour le « Rien »
    pour l'éternité
    « Rien »
    réjouissant le cœur
    distribué à tous

    La table vit de moi
    je vis d'elle
    Est-ce tellement différent ?
    Existe-t-il quoi que ce soit
    de totalement différent
    manteau table tissu tilleul
    colline sanglier
    différents seulement
    parce que semblables

    Par-dessus tout
    effaçant tout
    Unité
    Totalement
    Tous les êtres
    le règne de l'existence commun à tous
    Magnifique !

    La grande flaque de l'intelligence
    étendue sur le monde
    inerte
    apaisée
    sans compétition
    sans griffes
    sans ambition

    en voie de rencontre
    embrassant embrassé
    Monde

    Perdus les outils
    retrouvée la semence

    Le comble
    le comble m'appelle
    seulement le comble

    Universels bras qui tiennent tout enlacé

    Univers donné
    donné par dépouillement

    Ablation
    Oblation
    union dans le tréfonds

    Attirance
    Porté à une puissance plus haute
    à une puissance
    invraisemblablement haute

    Séparé de la séparation
    je vis dans un immense ensemble
    inondé de vibrations

    la poitrine aux cent portes ouvertes

    Une flotille d'embarcations part de nous
    part de tous

    Dans le dénuement est conféré l'aigu
    le plane, le grand, le grandiose
    l'agilité, l'unicité, l'étendue
    l'énormité, la libéralité

    Instruit invisiblement

    Un lieu est donné
    quand tous les lieux sont retirés

    À personne
    pour nulle chose
    on ne pourrait plus porter envie

    Tourbillons endormis
    le joyau reste

    Saisie, dessaisies

    Flux
    Afflux
    Affluente attirance

    Brouillage des signaux

    Vagues de vertige
    sur les pentes de dévalement
    Les révélateurs !

    Envahissante
    Bousculante
    félicité qui veut toute la place
    élémentaire
    éliminatrice

    Fini le parcours des prétextes
    La flèche part dès qu'il y a oubli

    Le privilège de vivre
    inouï
    dilaté

    vacant
    suspendu dans le temps

    L'Arbre de la Science

    Omniscience en toutes les consciences
    percevant le perpétuel…

    Couverture de Œuvres complètes III
    page(s) 744-752
  • Le domaine supérieur

    Le domaine supérieur ou informel (arūpa) est celui où la conscience contemplative, plongée dans les enstases du monde sans forme, s'affranchit de toutes les limites conceptuelles et formelles encore présentes dans le royaume de la forme pure. Elle s'absorbe alors uniquement dans l'infinité de l'espace, puis de la pensée, puis du rien, enfin de l'au-delà de tout reliquat positif ou négatif. Cette vastitude infinie est encore cependant considérée comme une condition de renaissance possible, en raison de l'attrait, si subtil soit-il, que la conscience peut éprouver pour cet état si elle n'est pas entièrement purgée de ses facteurs d'attachement. Ce domaine où l'esprit transcende toute limite individuelle n'est donc pas encore celui de la libération ultime.

    Couverture de [corps - âme - esprit] par un bouddhiste
    page(s) 16
  • Je ne suis rien et je suis tout

    Comme l'a déclaré le grand maître indien Nisargadatta Maharaj : « La sagesse me dit que je ne suis rien, l'amour que je suis tout. Entre les deux, ma vie s'écoule. »

    « Je ne suis rien » ne signifie pas qu'il y a une terre désolée au fond de moi. Si nous ne sommes rien, la conscience nous conduit à un espace limpide et dégagé, dépourvu de centre et de périphérie, sans cloisonnements. Un espace où aucune barrière ne peut entraver l'expression sans limite de l'amour.

    Or, en n'étant rien de cette façon, nous sommes aussi, inévitablement, tout. Comprendre que l'on est « tout » ne veut pas dire s'autoglorifier, mais reconnaître sans le moindre doute que l'on n'est pas séparé du reste du monde.

    Ensemble, l'espace ouvert et dégagé du « rien » et l'interconnexion du « tout » nous éveillent à notre nature véritable.

    Couverture de L'amour qui guérit
    page(s) 38
  • Le rien

    [U]ne fois qu'il a pris [la] posture, le pratiquant reste immobile, le corps droit ; une fois qu'il a harmonisé sa respiration, il continue de respirer naturellement par le nez ; une fois qu'il s'est délesté de toute intention particulière, il ne porte pas son attention sur un objet particulier, pas plus qu'il ne réfléchit sur un sujet quelconque. Il se contente de rester assis, simplement assis. Mais que fait-il ensuite ? Précisément, rien. Il ne contrôle rien, il ne s'identifie à rien, il ne reconnaît rien. Tout au plus pourrait-on dire qu'il approfondit le silence.

    Couverture de S’asseoir tout simplement
    page(s) 65