solitude

Extraits étiquetés avec : solitude

  • Retour de l’esprit au sein de l’âme du monde

    Le sage assis sur son rocher en solitude, dans sa méditation conçoit également que l’humain est pris dans sa sensorialité et les représentations de son esprit. Par contre, la sagesse émanant de sa corporéité – dans le zen, on dirait « de sa posture » – l’amène à comprendre que son monde de représentation n’est aucunement la vérité ultime. Tout au contraire, il sent combien celui-ci est conditionné. La vérité ultime, il la trouve dans la non-dualité, c’est-à-dire dans un retour de son esprit au sein de l’âme du monde. Là seul réside un inconditionné, en lequel il fonde sa sagesse.

    Couverture de Écotopia
    page(s) 167
  • Au miroir des eaux et des montagnes

    Dans l’instant où perce un rayon de soleil par un jour sombre, celui où un brusque coup de vent fait cliqueter la ramure des palmiers, vous comprenez, soudain ou peu à peu, ce que dit le silence de la nature, dont la dimension réelle est une métaphysique du vide. Vous l’aviez rencontré au cours de vos lectures, c’est ce que les Japonais ont tenté de circonscrire par les notions de wabi, de sabi, de yügen, à savoir la vision compréhensive de cette beauté qui se manifeste dans le silence des choses comme une grande solitude éternelle, comme une émanation sacrée, toujours présente dans la nature, mais qui ne pouvait se voir sans ce travail d’élagage de l’arbre nain, mais aussi de l’esprit ! […] Il y a dans la nature une possible rencontre de son propre visage au miroir des eaux et des montagnes[.]

    Couverture de Écotopia
    page(s) 106
  • Vieil ours

    Lorsqu'il n'est pas dans l'environnement qui lui convient, qui lui est naturel, l'animal est en proie au stress. Telle est, dans les élevages industriels, la condition de l'animal que l'on doit élever sous cocktails de médicaments tant le stress altère les défenses immunitaires.

    De là, on peut se demander jusqu'à quel point la fatigue de vivre dans de grandes villes, empilés les uns sur les autres, n'est pas simplement due à ces conditions structurelles, relativement impropres à l'animal humain, par simple effet concentrationnaire. Sans compter la nocivité des matériaux industriels, l'agression du bruit, la pollution de l'air et de l'eau. L'incessante computation d'innombrables signes, qu'à contrecœur il faut observer pour rester en compatibilité avec les autres, avec l'environnement, ou simplement préserver sa vie – et cela tout en se remettant de plus en plus fréquemment à jour pour ne pas risquer l'obsolescence.

    Chez certains animaux, l'ours par exemple, les individus âgés, mâles ou femelles, ont tendance à s'isoler, ne rejoignant leur famille qu'épisodiquement, après l'hibernation, pour des rites de printemps. Les gloses que l'on tient sur le choix de solitude chez l'humain devraient en tenir compte, si l'on peut se permettre d'extrapoler, ainsi que le fait le lieu commun du langage, lorsque l'on qualifie quelqu'un de vieil ours.

    Couverture de Écotopia
    page(s) 44-45
  • Méditation du thé

    Le thé appelle la vision de cabanes, de montagnes et de déserts, de voyages et d’horizons lointains, de rencontres entre voyageurs. Dans la solitude, il incite à la réflexion, à la méditation et au souvenir. Même lorsque nous sommes seuls, les gestes rituels du thé nous relient aux autres hommes. Lorsque, près de la cabane, on fait chauffer l’eau sur la braise dans une bouilloire en fonte, le monde est vaste et sans limites.

    Couverture de Traité de la cabane solitaire
    page(s) 40-41
  • Retour à l’informe

    Les mutations profondes semblent parfois nécessiter le préliminaire d’un retour à l’informe, c’est la loi de la métamorphose. Cesser de se raser ou couper ses cheveux, se couvrir de vieux habits ou revêtir une robe de loques sont les signes d’une mort à l’ancienne image que l’on avait de soi-même et qu’on voulait donner aux autres. Loin de la société des hommes, pour un temps, on s’exonère de leur approbation. Sans le miroir du regard d’autrui, il est plus facile de changer. On est seul face à soi-même, disponible.

    Couverture de Traité de la cabane solitaire
    page(s) 24
  • Sereine harmonie

    Depuis que l'amour m'a visitée
    La solitude règne sur ma vie.
    D'incessants événements me traversent
    Sans laisser de cicatrices mémorielles.
    La joie et la douleur jouent sans fin
    Sans toucher l'être intérieur.

    Couverture de La méditation
    page(s) 108
  • La fontaine de la vie

    Je me suis profondément
    désaltérée à la fontaine de la Vie,
    Je ne suis plus assoiffée. […]

    L'Amour a embrasé
    chaque lieu de la terre,
    Je ne suis plus solitaire.

    Couverture de La méditation
    page(s) 97
  • Un abandon de chaque instant

    La plupart du temps, Ryokan est seul. Il sait que la montagne se gravit en solitaire. Gravir la montagne pour finalement s'y fondre. Il n'y a aucun effort à faire, c'est un abandon de chaque instant, mais néanmoins particulièrement difficile. Être présent à soi-même avec une attention extrême, voilà ce qu'il nous faut vivre pleinement, pense-t-il.

    Couverture de Ryokan, moine du ciel
    page(s) 54-55
  • Vivre et laisser vivre

    Ryokan est aujourd'hui reconnu et vénéré au Japon autant que saint François d'Assise en Europe. Tous deux vécurent de pauvreté, de mendicité, de solitude et de recueillement, suscitant le dédain ou le respect des personnes qui les croisaient. Les oiseaux venaient près d'eux, se posaient sur leurs épaules et leur parlaient comme à des amis. Ils étaient poètes, épris de véritable beauté. Laisser passer les nuages, les averses, le soleil, la neige et les différentes saisons ; en faire un credo. Pour ces deux êtres épris de vérité, il ne peut y avoir d'autre amour que de vivre et laisser vivre.

    Couverture de Ryokan, moine du ciel
    page(s) 7-8
  • Entrer dans la montagne

    [Ryokan préféra] vivre l'enseignement par le détachement en suivant le chemin qui nous semble le plus abrupt : la parfaite solitude à l'ombre des grands pins sur le flanc de la montagne. Il est souvent question de montagne dans les différentes traditions spirituelles ; elle est le refuge d'ascètes et d'anachorètes désirant se situer résolument en dehors des différents concepts des hommes. Entrer dans la montagne, c'est entrer en soi-même.

    Couverture de Ryokan, moine du ciel
    page(s) 7
  • Consommer ne résout pas la solitude

    Quand vous êtes seul, vous ouvrez le réfrigérateur, vous regardez la télévision, vous lisez un magazine ou un roman ou vous prenez le téléphone pour parler à quelqu'un. Mais la consommation irréfléchie ne fait qu'empirer les choses.

    Couverture de Changer l’avenir
    page(s) 93
  • Solitude & sexualité

    Le sentiment de solitude est universel dans notre société. Il n'y a pas de communication entre nous-mêmes et les autres, même au sein de la famille, et notre sentiment de solitude nous pousse à avoir des relations sexuelles. Nous croyons avec naïveté que nous nous sentirons moins seuls ainsi, mais ce n'est pas vrai. S'il n'y a pas suffisamment de communication avec notre partenaire au niveau du cœur et de l'esprit, une relation sexuelle ne fera qu'agrandir le fossé entre nous et nous détruira tous les deux. Notre relation sera orageuse et nous nous ferons souffrir mutuellement.

    Couverture de Changer l’avenir
    page(s) 55
  • Transformation de l’identité en singularité

    Règle n°6

    Le changement est la transformation de l’identité en singularité, c'est-à-dire de ce que l'on ne veut pas changer en ce que l'on ne peut pas changer.

    Démonstration

    L’identité est composée de tous les items dont peut se targuer un individu : son origine, son pays, son histoire, ses symptômes. La définition qu'il se donne en eux le rigidifie parce qu'ils sont le lieu de sa maîtrise et de sa suffisance. La singularité apparaît chaque fois que l’identité est négligée. Elle est comme le style : évidente et insaisissable. Elle suppose le risque de la solitude irrémédiable, de ce qui est estimé comme menace de mort et, bien que donnée une fois pour toutes, elle n'est appréciée que par les autres, jamais par soi. La perte, pour le patient, de son identité, qu'il ne veut pas changer, est nécessaire pour que soient abandonnés les repères habituels qui constituaient son rapport non modifié à soi, aux autres  et à l'environnement et pour qu'il laisse advenir, à travers ce qui lui est donné en propre et qu'il ne peut pas changer, une nouvelle configuration de son monde. CQFD.

    Couverture de Jamais contre, d’abord
    page(s) 324-325 (La fin de la plainte)
  • Solitude et totalité

    Si vous savez que vous êtes un être solitaire, alors vous sentez la totalité de l'espace dans lequel vous êtes seul ou solitaire. Cela revient au même, c'est tout à fait pareil. Vous ne pouvez pas vous sentir seul à moins de sentir la totalité de la situation.

    Couverture de Mandala
    page(s) 26
  • Humanité partagée

    Chaque fois que le malheur nous frappe, regardons autour de nous et prenons conscience de tous les moments difficiles que d'autres endurent également. Lorsque nous nous sentons seuls, déprimés ou en colère, laissons ces humeurs sombres nous relier aux souffrances de nos semblables.

    Nous partageons tous la même réactivité, la même cupidité et la même résistance. En faisant le souhait que tous les êtres puissent être libérés de la souffrance, nous nous libérons de notre cocon, et la vie devient plus vaste que le seul « moi ». Que notre existence soit sombre et triste ou joyeuse et exaltante, nous pouvons cultiver un sentiment d'humanité partagée.

    Couverture de Il n’y a plus de temps à perdre
    page(s) 24-25
  • Un poète

    Je ne vais pas toujours seul au fond de moi-même
    Et j'entraîne avec moi plus d'un être vivant.
    Ceux qui seront entrés dans mes froides cavernes
    Sont-ils sûrs d'en sortir même pour un moment ?
    J'entasse dans ma nuit, comme un vaisseau qui sombre,
    Pêle-mêle, les passagers et les marins,
    Et j'éteins la lumière aux yeux, dans les cabines,
    Je me fais des amis des grandes profondeurs.

    Couverture du Forçat innocent
    page(s) 173 (Lumière humaine, Les amis inconnus, 1934)
  • Souviens-toi de ta noblesse !

    « Souviens-toi de ta noblesse ! » (Saint Augustin)

    Lorsque la conscience touche cela qui n'appartient à personne en particulier et qui est pourtant en chacun l'intime de l'intime, alors le mépris de l'existence fond immédiatement et la sensation de non-sens et de solitude perd son aiguillon.

    Couverture de N’oublie pas les chevaux écumants du passé
    page(s) 13
  • Notre capacité à être libres

    Je désire que nous découvrions le pouvoir qu'a notre cœur de contenir toute chose – peine, solitude, honte, désir, regret, frustration, bonheur et paix –, et que, où que nous soyons et quoi qu'il nous arrive, nous ayons profondément confiance en notre capacité à être libres au milieu de tout cela.

    Couverture de Bouddha mode d’emploi
    page(s) 27
  • Silence de soi, attention, gratitude

    L'intériorité que l'on découvre dans la solitude n'a rien à voir avec la promotion du moi, avec l'autosatisfaction : c'est le silence de soi, c'est une attention au monde, une gratitude aussi.

    Couverture de L'esprit de solitude
    page(s) 79
  • Solitude, courage, lucidité et attention

    Le solitaire heureux a regardé en face son destin de mortel et l'a aimé. Ayant contemplé et accepté son impermanence, il connaît désormais la merveille de respirer, d'étudier, d'aimer.

    Tant qu'on refusera à l'être humain sa dimension de solitude, tant qu'on la lui cachera par des divertissements, par des institutions, des propos hypocrites, tant qu'on s'acharnera à la supprimer, sous prétexte d'injustice ou d'inadaptation sociale, les gens seront maintenus dans leur peur de mourir et ils demeureront, bien dociles et tremblants, sous tutelle. Esclaves et non libres.

    La solitude n'a rien de triste, mais elle a la gravité de l'amour, de la beauté, des choses essentielles. Elle enjoint de vivre avec courage, lucidité et attention.

    Couverture de L'esprit de solitude
    page(s) 50-51