compassion

Extraits étiquetés avec : compassion

  • Nous sommes vulnérables

    Je loue le fait que, en tant q'humains, nous ne sommes jamais tout à fait libres de ce que nous dicte la compassion. Nous sommes nés totalement dépendants de soins prodigués par autrui. Nous avons grandis et sommes parvenus à l'âge adulte parce que d'autres ont pris soin de nous. Même du haut de notre autonomie d'adultes, la présence ou l'absence de l'affection des autres détermine fortement notre bonheur ou notre misère. C'est la nature humaine : nous sommes vulnérables, et c'est une bonne chose. Un cœur sans peur peut embrasser cette vérité fondamentale de la condition humaine.

    Couverture de N’ayons  plus peur
    page(s) 36-37
  • Vertus de la compassion

    [L]e paradoxe de la compassion, c'est que nous en sommes nous-mêmes l'un des plus grands bénéficiaires. […E]lle nous rend plus heureux. Elle nous sort de notre état d'esprit habituel, empli de déceptions, de regrets, d'inquiétudes pour nous-même, et nous focalise sur quelque chose de plus grand.

    Contrairement à ce que l'on pourrait d'abord penser, la compassion rend plus optimiste, car, bien que focalisée sur la souffrance, en nous permettant de contribuer à y mettre fin, elle nous remplit d'énergie.

    La compassion nous donne le sentiment d'avoir un but dans la vie, qui se situe au-delà de nos insignifiantes obsessions habituelles. Elle allège le cœur et supprime le stress.

    Elle nous rend plus patient et plus apte à nous comprendre nous-même et à comprendre les autres. Elle offre à notre esprit une alternative à la colère et aux autres états réactionnels, ce qui s'est révélé particulièrement utile pour les vétérans des guerres atteints de troubles de stress post-traumatique.

    Enfin, la compassion nous tire de l'isolement et de la peur. Par un joli retour des choses, elle nous fait aussi bénéficier davantage de la bonté des autres à notre égard.

    Couverture de N’ayons  plus peur
    page(s) 35-36
  • La légende de la compétition et de l’intérêt personnel

    En tant que société, nous avons longtemps ignoré le rôle fondamental de notre instinct de compassion dans la définition de notre nature et de notre comportement. Nous avons cru à un récit très en vogue qui cherchait à expliquer notre comportement au travers du prisme de la compétition et de l’intérêt personnel.

    Couverture de N’ayons  plus peur
    page(s) 26
  • L’amour maternel, expression archétypale de la compassion

    Selon l'historienne des religions Karen Armstrong, le mot signifiant « compassion » dans les langues sémitiques – rahamanut en hébreu et rahman en arabe  – est étymologiquement apparenté à un terme désignant l'utérus, évoquant l’amour d'une mère pour son enfant comme l'expression archétypale de notre compassion.

    Couverture de N’ayons  plus peur
    page(s) 25
  • Noblesse de chacun

    Le mot noblesse ne fait pas référence aux chevaliers du Moyen Âge ni à la cour. Il vient du mot grec gno (comme dans « gnose »), qui signifie « sagesse » ou « illumination intérieure ». En anglais, le terme nobility est défini comme une qualité humaine d'excellence [donc chevaleresque…], correspondant à ce qui est illustre, admirable, éminent, distingué, de par sa valeur, son comportement et son maintien. Comment pouvons-nous intuitivement nous relier à cette qualité présente en ceux qui nous entourent ? […] L'un des moyens consiste à faire un petit saut dans le temps, en imaginant la personne qui est en face de nous lorsqu'elle était enfant, encore jeune et innocente. […]

    Au lieu de remonter dans le passé, nous pouvons aussi nous projeter dans le futur, et visualiser la personne à la fin de sa vie, allongée sur son lit de mort, vulnérable, ouverte, n'ayant plus rien à cacher. Ou simplement la regarder comme un compagnon de route, se débattant avec son fardeau, aspirant au bonheur et à la dignité. Derrière les peurs et les besoins, l'agressivité et la peine, tout ceux que nous rencontrons sont des êtres qui comme nous ont un énorme potentiel de compréhension et de compassion, et dont la bonté est là, prête à se révéler.

    Couverture de Bouddha mode d’emploi
    page(s) 37-38
  • Se transformer soi-même pour mieux transformer le monde

    Cultiver l'amour et la compassion est un pari doublement gagnant : l'expérience montre que ce sont les sentiments qui nous font le plus de bien, et que les comportements qu'ils engendrent sont perçus par autrui comme bienfaisants.

    Lorsque l'on est sincèrement concerné par le bien-être et la souffrance des autres, il devient nécessaire de penser et d'agir de façon juste et éclairée. Pour que les actes accomplis dans le but d'aider autrui aient véritablement des conséquences bénéfiques, ils doivent être guidés par la sagesse, une sagesse qui s'acquiert par la méditation. La raison d'être ultime de la méditation est de se transformer soi-même pour mieux transformer le monde, ou de devenir un être humain meilleur pour mieux servir les autres. Elle permet de donner à la vie son sens le plus noble.

    Couverture de L’art de la méditation
    page(s) 21
  • Je suis d’emblée relation

    Impossible de cerner ou de saisir une fois pour toutes ce que je suis. Mes efforts pour y réussir ne font que m'enfermer toujours plus douloureusement et m'éloigner de ce que, pourtant, je recherche.

    Le bouddhisme est ici particulièrement éclairant : chercher à se vivre comme une identité séparée des autres et du monde n'est pas seulement une faute éthique, un égoïsme, mais aussi et surtout un projet irréalisable. Nous n'y arriverons jamais. Tout effort pour se crisper sur une identité fixe est voué à l'échec.

    Je ne suis proprement qu'en m'oubliant, qu'en étant au service, qu'en aimant – en reconnaissant l'ouverture primordiale qui me constitue. Ou pour le dire plus décisivement, je suis d’emblée – avant tout effort et toute décision – relation, souci devant la possibilité de souffrance de l'autre.

    Couverture de Pourquoi n’y a-t-il pas de chemin spirituel possible sans un maître
    page(s) 17
  • Amitié, compassion, gratitude

    L'amitié est le miracle par lequel un être humain accepte de regarder à distance et sans s'approcher l'être même qui lui est nécessaire comme une nourriture. C'est la force d'âme qu'Ève n'a pas eue ; et pourtant elle n'avait pas besoin du fruit. Si elle avait eu faim au moment où elle regardait le fruit, et si malgré cela elle était restée indéfiniment à le regarder sans faire un pas vers lui, elle aurait accompli un miracle analogue à celui de la parfaite amitié.

    Par cette vertu surnaturelle du respect de l'autonomie humaine, l'amitié est très semblable aux formes pures de la compassion et de la gratitude suscitées par le malheur.

    Couverture d'Amitié
    page(s) 37-38
  • Négligence des richesses intérieures

    [L]e temps et les efforts que les gens consacrent à accumuler et à préserver leurs richesses matérielles ou « extérieures » leur laiss[ent] très peu l'occasion de cultiver leurs « richesses intérieures » – des qualités comme la compassion, la patience, la générosité et l'équanimité. Ce déséquilibre rend les gens particulièrement vulnérables quand ils sont confrontés à des problèmes sérieux comme le divorce, les maladies graves et les douleurs chroniques, d'ordre physique ou émotionnel.

    Couverture de Bonheur de la sagesse
    page(s) 21
  • Utiliser les conditions difficiles

    [Au cours d'une expérience d'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf), n]ous étions censés procéder à certaines pratiques méditatives en alternance avec des instants où nous laissions notre esprit se reposer dans un état ordinaire ou neutre, à raison de trois minutes de méditation suivies de trois minutes de repos. Pendant les phases de méditation, on nous proposait un certain nombre de sons que l'on pourrait qualifier, sans exagérer, de fort déplaisants : une femme qui hurle, par exemple, ou un bébé qui pleure. Entre autres fins, l'expérience devait déterminer quels effets ces sons désagréables avaient sur le cerveau de méditants expérimentés : allaient-ils interrompre le courant de leur attention concentrée ? Certaines zones cérébrales associées à l'irritation ou à la colère seraient-elles activées ? Peut-être cela ne produirait-il aucun effet.

    En fait, l'équipe de chercheurs découvrit que, avec ces sons désagréables, on observait une augmentation de l'activité des zones cérébrales associées à l'amour maternel, à l'empathie et à d'autres états positifs de l'esprit. Le désagrément avait déclenché un profond état de calme, de clarté et de compassion.

    Cette découverte résume parfaitement l'un des principaux bienfaits de la pratique méditative bouddhiste : l'occasion d'utiliser des conditions difficiles – ainsi que les émotions perturbatrices qui les accompagnent généralement – pour libérer le pouvoir et le potentiel de l'esprit humain.

    Couverture de Bonheur de la sagesse
    page(s) 19
  • Nous ne sommes pas seuls

    L'une des choses les plus dures dans les moments difficiles, c'est cette impression d'avoir à les affronter seul. Mais nous ne sommes pas seuls. En fait, notre vie elle-même n'est possible que grâce aux générations qui nous ont précédés, des survivants qui, d'une personne à l'autre, ont porté à travers l'obscurité la lampe de l'humanité. […]

    [V]ous êtes un maillon essentiel de ce courant collectif qui progresse de génération en génération et trouve les moyens de porter la flamme de la sagesse, du courage et de la compassion à travers les temps difficiles.

    Couverture de Une lueur dans l’obscurité
    page(s) 18
  • Tu peux

    [L]e bonheur est possible, parce que l'attention est possible, la méditation également, mais surtout parce que le bonheur est notre véritable nature, c'est notre nature de Bouddha, notre « Être éveillé ». Savoir qu'on est éveillé, cela suffit-il pour l'être ? Savoir que « dans le fond » on est heureux, cela suffit-il pour l'être ? Il ne suffit pas sans doute de le savoir, ni de le croire, ni de l'imaginer. Il faut l'être, le laisser être, ce bonheur infini qui est aussi Conscience infinie, compassion infinie – comment ? Que ce soit par une voie directe (lâcher prise), ou une voie progressive (Octuple Sentier), cela relève de notre plus intime conviction, posse, tu peux.

    Couverture de La sagesse qui guérit
    page(s) 136
  • Douceur & compassion

    L’appréhension de la vulnérabilité d'autrui ne peut se passer pour un sujet de la reconnaissance de sa propre fragilité. Cette acceptation est une force, elle fait de la douceur un degré plus haut, dans la compassion, que le simple soin. Compatir, « souffrir avec », c'est éprouver avec l'autre ce qu'il éprouve, sans y céder. C'est pouvoir se laisser entamer par autrui, son chagrin ou sa douleur, et contenir cette douleur en la portant ailleurs.

    Couverture de Puissance de la douceur
    page(s) 26
  • Paradoxale sauvagerie de la douceur

    De l’animalité, la douceur garde le secret. Une fondamentale et paradoxale sauvagerie, aussi étrangère à toute forme d'apprivoisement que l'enfance. Ne relevant pas de la seule condition humaine, elle en trace les limites. Si proche de l'animalité qu'elle s'y confond parfois, la douceur s'éprouve au point de rendre possible l'hypothèse d'un instinct qui lui serait propre. Elle serait le trait d'une « pulsion de douceur » première, de protection, de compassion – de bonté même. Un instinct au plus près de l'être, qui ne serait pas seulement affecté à la conservation de soi, mais à la relation.

    Couverture de Puissance de la douceur
    page(s) 23
  • La douceur frontalière

    Irréductible [, la douceur,] aux registres des sentiments qu'elle côtoie : bienveillance, protection, compassion. Elle est frontalière puisqu'elle offre elle-même un passage. Se diffusant, elle altère. Se prodiguant, elle métamorphose. Elle ouvre dans le temps une qualité de présence au monde sensible.

    Couverture de Puissance de la douceur
    page(s) 21
  • Le soleil de la compassion

    Selon l'analogie bouddhiste traditionnelle, la compassion est comparable au soleil qui répand ses rayons bénéfiques partout, sans préférence. Il est naturel pour le soleil de luire ; il n'est pas obligé de lutter pour y parvenir. De même, une fois qu'on a enlevé les voiles et barrières qui entravent son expression, on s'aperçoit que la compassion est une activité humaine naturelle.

    Couverture de L´entraînement de l'esprit
    page(s) 19
  • Être entièrement là

    Une vie qui n'a pas de centre, c'est une vie qui n'a pas de sens. La paix (hésychia, pour les Grecs, shalom pour les Juifs, shanti pour les Indiens), c'est d'être entièrement là… […]

    Une assise sans cœur est une verticale d'ennui.

    Une marche sans cœur est une horizontale sans fruit.

    Le centre n'est pas un point particulier du corps, mais une ouverture, un espace dans lequel nous accueillons tout ce qui est, avec lucidité, gratitude et compassion. Se tenir là où se tient l'astre, ou l'acte immobile, l'acte pur et premier, selon Aristote, « qui fait tourner la terre, le cœur humain et les autres étoiles »… Si ce n'est pas l'Amour, ça lui ressemble…

    Couverture de L'assise et la marche
    page(s) 12
  • Utiliser le poison comme remède

    Plutôt que de battre notre coulpe, nous pouvons nous servir de notre propre tendance à rester coincés comme d'un tremplin pour comprendre à quoi se heurtent les êtres partout dans le monde. Inspirez pour nous tous et expirez pour nous tous. Servez-vous de ce qui semble être un poison comme d'un remède. Nous pouvons nous servir de notre souffrance personnelle comme d'une voie de compassion envers tous les êtres.

    Couverture de Quand tout s’effondre
    page(s) 135 (15 - Aller à contre-courant)
  • De la compassion pour soi

    Pour avoir de la compassion envers les autres, il faut en éprouver envers nous-mêmes. En particulier, nous soucier des personnes anxieuses, irritées, jalouses, dominées par des dépendances de toutes sortes ou arrogantes, orgueilleuses, avares, égoïstes, méchantes, peu importe ; ressentir de la compassion pour elles et nous en préoccuper implique de ne pas fuir la douleur de découvrir toutes ces choses en nous-mêmes.

    Couverture de Quand tout s’effondre
    page(s) 132 (15 - Aller à contre-courant)
  • Communiquer vraiment jusqu'au cœur

    Entrer en relation avec autrui en toute compassion est un pari. Communiquer vraiment jusqu'au cœur et être présent à quelqu'un d'autre – enfant, conjoint, parent, client, patient ou la SDF dans la rue – cela signifie ne pas se fermer à cette personne, ce qui veut dire, avant tout, ne pas se fermer à soi-même. Ça veut dire nous autoriser à ressentir ce que nous sentons sans le rejeter. Ça veut dire accepter tous les aspects de nous-mêmes, y compris ce que nous n'aimons pas.

    Faire cela demande de l'ouverture, ce que dans le bouddhisme on appelle parfois la vacuité – ne pas s'attacher ou se retenir à quoi que ce soit. Ce n'est que dans un espace ouvert où l'on ne porte pas de jugement qu'il est possible de reconnaître ce que l'on ressent. Ce n'est que dans un espace ouvert où nous ne sommes pas prisonniers de notre propre interprétation de la réalité que nous pouvons voir, entendre et sentir qui sont vraiment les autres. C'est ce qui permet d'être et de communiquer avec eux correctement.

    Couverture de Quand tout s’effondre
    page(s) 115 (13 - Élargir le cercle de compassion)