La vigilance du stoïcien est […] le contraire de l'indifférence. « Ni attraction, ni répulsion, ni indifférence », tel est l'état d'esprit dans lequel il convient de vivre, en harmonie avec la bonté originelle qui cherche le bien de toute chose.
inconscience
Extraits étiquetés avec : inconscience
Ni attraction, ni répulsion, ni indifférence
page(s) 41La source de tous les maux
Dans les traditions orientales, il est dit qu'a-vidya, l'ignorance, est la source de tous les maux, aussi bien physiques que psychiques et cosmiques.
page(s) 11Les trois poisons de l'esprit
Les trois poisons sont la passion (qui inclut le désir insatiable et la dépendance), l'agression et l'ignorance (qui comprend la dénégation ou la tendance à se replier sur soi et à s'enfermer).
page(s) 168 (19 - Trois méthodes pour travailler avec le chaos)Nous regarder avec honnêteté et douceur
L'agression la plus fondamentale envers nous-mêmes, le mal le plus fondamental que nous pouvons nous faire est de demeurer ignorant en n'ayant ni le courage ni le respect de nous regarder avec honnêteté et douceur.
page(s) 54 (6 - Éviter de nuire)Naître à nouveau, sortir de l'illusion
[L]'homme, s'il ne s'est pas transformé, régénéré, c'est-à-dire s'il n'est pas né à nouveau, vit dans l'illusion, l'erreur ou l'aveuglement. D'une manière ou d'une autre, dans un langage ou un autre, arabe, sanscrit, chinois, grec ou latin, tous ces enseignements sont en accord sur ce point : l'homme est normalement soumis à une espèce de maladie psychique, éventuellement guérissable, qui l'empêche d'être établi dans la vérité.
Vous retrouverez un thème commun : essentiellement, fondamentalement, l'homme porte en lui une grandeur sublime, il est créé à l'image de Dieu, il est identique à l'absolu, le Brahman, la Nature-de-Bouddha, mais cette perfection est voilée, limitée, obscurcie par ce que les chrétiens appellent la chute et le péché originel affectant tout homme venu au monde, par ce que les bouddhistes nomment le sommeil, ce que les hindous appellent l'illusion ou l'ignorance.
page(s) 18-19Un bric-à-brac de vieilleries
Dès que l'on se met à apprivoiser son souffle, on s'aperçoit que l'absence de conscience est partout. Notre respiration nous enseigne que non seulement l'absence de conscience accompagne notre vie intérieure mais elle est cette vie intérieure.Nous nous en rendons compte en découvrant des milliers de fois combien il est difficile de coller à la respiration. De nombreuses intrusions surviennent qui nous emportent ailleurs et nous empêchent de nous concentrer. Nous constatons qu'au cours des années, les préjugés, les idées reçues, se sont accumulés dans notre esprit comme un bric-à-brac de vieilleries entassées dans un grenier.
page(s) 41Transmission des graines négatives
Le saṃsāra est le cycle de la souffrance, le monde de ceux qui vivent dans l'ignorance. Il est difficile de s'extraire de ce cycle. Nos parents ont souffert et ils nous ont transmis les graines négatives de cette souffrance. Si nous ne reconnaissons pas et ne transformons pas les graines négatives dans notre conscience, nous les transmettrons à nos enfants. Cette transmission constante de peur et de souffrance actionne le cycle du saṃsāra.
page(s) 39Les trois poisons enferment dans le karma
[L]'homme ordinaire est lié par les trois « poisons » agissant de concert : l'ignorance et les attachements positifs et négatifs. Ceux-ci enferment dans le cercle des actions et réactions causales que le bouddhisme appelle karma. Le poids déterminant de cette causalité issue du passé, qui agit dans l'ombre, ne permet même pas à l'homme de voir comment il est lié. Même s'il constate sa souffrance, il n'en connaît pas précisément les causes profondes, encore moins les méthodes pour s'en dégager.
page(s) 14-15Jouer la sécurité
Nous esquivons l'expérience du moment présent. Nous fuyons les sentiments de peur et de honte, trop brutaux, en nous racontant continuellement des histoires sur ce qui se passe dans notre vie. […] Parce que nous vivons dans un état d'angoisse indéterminée, nous n'avons même pas besoin d'attendre que survienne un problème pour élaborer en cascade des scénarios plus désastreux les uns que les autres. Vivre ainsi dans l'avenir forge l'illusion que nous avons le contrôle de notre vie et nous blinde contre l'échec personnel.
Nous nous occupons. Être continuellement affairé représente un moyen socialement approuvé de rester à distance de notre douleur. […]
Nous devenons nos critiques les plus virulents. Sans cesse notre voix off nous rappelle que nous échouons régulièrement, que les autres gèrent leur existence avec beaucoup plus d'efficacité et de succès que nous. Nous prenons là souvent le relais de nos parents, en insistant continuellement sur nos défauts.
Nous nous focalisons sur les défaillances des autres. […]
Plus nous nous racontons anxieusement des histoires sur notre échec à venir ou sur ce qui ne tourne pas rond chez nous ou chez les autres, plus nous enracinons les réflexes routiniers – les circuits cérébraux – qui génèrent le sentiment d'insuffisance. À chaque fois que nous dissimulons une défaite, nous renforçons notre peur d'être insuffisant. Quand nous luttons pour impressionner ou surpasser les autres, nous renforçons la croyance implicite qui veut que nous ne soyons pas assez bien tel que nous sommes.
page(s) 44-46Le bonheur authentique
Le bonheur authentique, sukha, est un état de plénitude durable qui se manifeste lorsque l'on s'est libéré de l'aveuglement mental et des émotions conflictuelles. C'est aussi la sagesse qui permet de percevoir le monde tel qu'il est, sans voiles ni déformations. C'est enfin la joie de cheminer vers la liberté intérieure et la bonté aimante qui rayonne vers les autres.
page(s) IntroductionNous avons tous le potentiel
Chacun d'entre nous a le potentiel de dissiper les voiles de l'ignorance, de se débarrasser des toxines mentales qui provoquent le malheur, de trouver la paix intérieure et d'œuvrer au bien des êtres.
page(s) IntroductionMotivation de l'ermite
En dehors de la manne spirituelle qu'il en retire, en quoi [un ermite] peut-il contribuer au bien de la société humaine ?
Pour répondre […], il convient de considérer la motivation de l'ermite. Le déclic initial est généralement provoqué par un sentiment de lassitude et d'insatisfaction à l'égard des préoccupations ordinaires de la vie quotidienne : le gain et la perte, le plaisir et le déplaisir, la louange et la critique. Il ne s'agit pas pour l'ermite de renoncer à tout ce qui est bon dans l'existence, mais aux causes de la souffrance qui sont enfouies dans son propre esprit : l'agressivité, la confusion, l'avidité, l'arrogance et la jalousie.
page(s) IntroductionTrois principaux poisons de l'esprit
Dans les enseignements bouddhistes, on appelle cette chose confuse kleśa, mot sanscrit qui signifie poison. En ramenant le tout à sa plus simple expression, il y a trois poisons principaux : la passion, l'agression et l'ignorance. On peut en parler de différentes manières – par exemple : désir véhément, aversion et je-m'en-fichisme. Les dépendances de toutes sortes appartiennent à la catégorie du désir véhément, qui consiste à vouloir, vouloir et vouloir encore – c'est que nous devons en arriver à une sorte de solution. L'aversion inclut la violence, la rage, la haine et toutes sortes de sentiments négatifs, aussi bien que l'irritation policée. Et l'ignorance ? De nos jours, l'ignorance c'est le plus souvent la tendance à nier la réalité.
page(s) 46-47 (5 - Le poison comme remède)Le mal-être : sensation, réaction (avidité ou aversion)
Comprenez cette loi : il n'y a pas un instant sans qu'une sensation apparaisse ; dans chaque partie du corps, des sensations apparaissent. Elles sont soumises au changement, leur apparition est toujours suivie de leur disparition, cependant à cause de votre ignorance, parce que vous n'avez pas conscience de cette impermanence, vous ne cessez d'y réagir. Si elles sont agréables, vous réagissez avec avidité (rāga), si elles sont désagréables, vous réagissez avec aversion (dveṣa). Ainsi faites-vous la vie durant, et vous créez souffrance après souffrance, vous ne cessez de multiplier vos souffrances.
page(s) 36Racines du mal-être et du bien-être
Le cœur et l'esprit des gens contiennent généralement une quantité égale de fleurs et de mauvaises herbes. Nous sommes nés avec les trois racines du mal : l'avidité, l'aversion et l'ignorance de la réalité ; et avec les trois racines du bien : la générosité, la gentillesse et la sagesse. N'est-il pas judicieux d'essayer de se libérer des trois racines qui engendrent tous les problèmes, toutes nos expériences et réactions douloureuses ?
page(s) 55Cesser de chercher un refuge
La concentration amène le savoir ou les pouvoirs, mais non la vision intuitive, laquelle ne peut être « sollicitée » ; elle se lève spontanément dès lors que la vigilance passive a transpercé les voiles de l'ignorance de part en part. Lorsque l'esprit conditionné accepte de renoncer à ses accumulations et, que sans mobile aucun il parvient à l'Inconditionné, il cesse de chercher un refuge et s'ouvre au flot de la vision intuitive, renouvelant son contenu d'instant en instant.
page(s) 10Voir ce qui est
La méditation vipassanā est comparable à un voyage à travers la vie, ce que nous y rencontrons dépend de notre conditionnement. La peur de l'expérience déplaisante ou l'espoir de n'y rencontrer que des choses « positives », rend notre pratique plus ardue. […]
La découverte de ce qui est, et son acceptation instantanée, est un processus fondamental dans la méditation vipassanā ou méditation de la vision intuitive. […]
L'objectivité, au sens large, veut que l'on tienne compte de sa vie intérieure, qu'on voie clairement ce qui s'y passe, sans s'en effrayer. Fuir ou nier le monde intérieur n'abolit pas sa dynamique. Au contraire, un tel comportement la rend plus explosive et plus menaçante, en vertu de quoi on cherche à la fuir bien plus encore.
page(s) 8-9Aller au travers
On préfère fuir […] et apprendre à se protéger de ce qui est douloureux. Or, ce choix procède du désir, que le Bouddha considérait précisément comme la cause primordiale de la souffrance. Nous tournons autour des faits au lieu d'aller au travers.
Le désir veut aller vers, jamais à travers. C'est pourtant le voyage « à travers » qui se confond avec la Voie. Si on ne l'entreprend pas, ni le courage ni l'acceptation profonde ne se développent et les buts auxquels on atteint s'avèrent étranger à la libération.
page(s) 8La réussite extérieure peut faire écran
Plus l'homme s'imagine avoir réussi, par son adaptation à l'existence, à maîtriser sa vie extérieure, plus il pense ne rien avoir à se reprocher vis-à-vis du monde, et moins il peut, dans l'immédiat, comprendre la souffrance qui résulte de sa séparation d'avec l'Être authentique.
page(s) 14Dompté, l'esprit peut se connaître lui-même
[L]'attention/vigilance est considérée comme partie intégrante de la nature essentielle de l'esprit ; c'est l'état d'esprit naturel, que les réflexes habituels d'avidité et d'illusion obscurcissent temporairement. L'esprit non dompté tend constamment à s'installer en un point stable de son perpétuel mouvement, à s'agripper à des pensées, des sentiments, des concepts comme s'ils constituaient un sol ferme.
À mesure que ces habitudes sont interrompues et que l'on apprend une attitude de « lâcher-prise », la tendance naturelle de l'esprit à se connaître lui-même et à réfléchir sa propre expérience peut s'épanouir. Tel est le début de la sagesse ou de la maturité (prajñā).
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