sagesse

Extraits étiquetés avec : sagesse

  • Votre esprit est réellement éveillé

    [L]e mot « bouddha » signifie simplement « éveillé » ou « réveillé ». Il ne se réfère pas à un personnage historique particulier, à une philosophie ou à une religion, mais à votre propre esprit. Vous savez que vous avez un esprit, mais à quoi ressemble-t-il ? Il est éveillé. Je ne veux pas dire simplement « non endormi ». Non, votre esprit est réellement éveillé, au-delà de tout ce que vous pouvez imaginer. Il est lumineusement clair, ouvert, vaste, et déborde d'excellentes qualités : l'amour sans réserve, la compassion, et la sagesse qui voit les choses telles qu'elles sont.

    Couverture de Bouddha rebelle
    page(s) 23
  • Nés libres

    Nous sommes nés libres. La nature véritable de l'esprit est la sagesse et la compassion éclairées. Notre esprit est toujours lumineusement éveillé et conscient. Pourtant, nous sommes souvent tourmentés par des pensées douloureuses et par l'effervescence émotionnelle qui les accompagne. Nous vivons dans des états de confusion et de peur auxquels nous n'apercevons aucune issue. Notre problème, c'est que nous ne distinguons pas ce que nous sommes réellement au plus profond de nous-mêmes. Nous ne reconnaissons pas le pouvoir de notre nature éveillée. Nous croyons à la réalité de ce que nous voyons devant nos yeux, et nous en acceptons la validité jusqu'à ce que quelque chose – une maladie, un accident ou une déception – vienne nous désillusionner. À ce moment-là, nous allons peut-être remettre en question nos croyances et commencer à chercher une vérité plus riche et plus durable.C'est alors notre premier pas sur la route de la liberté.

    Couverture de Bouddha rebelle
    page(s) 10
  • Tendance rebelle

    Nous avons tous une tendance rebelle. Latente en général, il lui arrive parfois d'être contrainte à s'exprimer. Nourrie et guidée avec sagesse et compassion, ce peut être une force positive qui nous libère de la peur et de l'ignorance. À l'inverse, si elle se manifeste d'une façon névrotique, pleine de ressentiment, de colère et d'égocentrisme, elle risque de se transformer en une force destructrice, aussi nuisible à nous-mêmes qu'aux autres.

    Couverture de Bouddha rebelle
    page(s) 9-10
  • La sagesse est une source vivante

    Depuis le début des temps, les méditants savent qu'ils doivent utiliser leurs propres yeux et le langage de leur époque pour exprimer leur vision profonde. La sagesse est une source vivante, et non une icône à conserver dans un musée.

    Couverture de La vision profonde
    page(s) 7
  • Notre confusion est méthodique

    Pour commencer, il faut examiner l'idée de chaos ordonné, qui est le principe du maṇḍala. Celui-ci est ordonné parce qu'il présente une structure ; et il est chaos dans la mesure où travailler sur cet ordre est désorientant. […]

    Si je dis que le chaos est ordonné, c'est que notre confusion est méthodique. En d'autres termes, elle est voulue. Elle est voulue parce que nous décidons de nous évader de nous-mêmes intentionnellement. Nous décidons de boycotter la sagesse et l'éveil.

    Couverture de Mandala
    page(s) 15-16
  • L’effacement

    Face au questionnement métaphysique, le Bouddha demeure sans parti pris car la sagesse adapte sa réponse pour aider l'esprit qui questionne à s'extraire du doute négatif, de l'opacité et de la torpeur. L'attitude sans parti pris consiste à ne s'attacher à aucune position intellectuelle, à demeurer sans position arrêtée, à ne rien figer dans des représentations mentales, pour ne pas se laisser posséder par des idées et manipuler par le mental discursif. Ainsi permet-elle de se soustraire aux querelles stériles et aux bavardages. Aucune idée n'est privilégiée au détriment des autres. Aucune idée n'est posée comme définitive. Cette attitude est aussi une expression de non-violence fondamentale et d'amour infini. Le Bouddha n'impose rien et ne s'impose pas. Il s’efface.

    Couverture de Le grand livre du bouddhisme
    page(s) 503-504
  • Vous ne pouvez l’attraper en vous arrêtant

    Étudiant : À propos de prajñā, est-ce que vous avez voulu dire que c'est lorsque tout devient confus et brumeux que notre vision se précise, plutôt que lorsqu'on s'arrête pour considérer quelque chose ? Est-ce que je vous comprends correctement ?

    Chögyam Trungpa Rinpoché : Oui. Vous ne pouvez pas vous arrêter, parce que lorsque vous commencez à le faire, vous perdez la vision.

    Étudiant : Est-ce qu'on s'arrête pour tenter d'avoir un repère ?

    Chögyam Trungpa Rinpoché : Oui. Mais en faisant cela vous le détruisez. Vous ne pouvez l’attraper en vous arrêtant.

    Étudiant : Alors il n'y a rien de mieux à faire que la discipline, en un sens ?

    Chögyam Trungpa Rinpoché : Oui. La seule chose à faire est de coller à la routine, à la pratique.

    Couverture de Zen et tantra
    page(s) 52
  • Connaître qui vous êtes

    Dans le zen, prajñā n'est qu'un intervalle ; on ne peut la définir autrement. Prajñā signifie simplement « connaissance transcendantale ». Pra est « transcendant », ou « suprême », jñā signifie « connaissance » ; aussi prajñā est-elle la sagesse de la connaissance. C'est connaître qui vous êtes et ce que vous êtes.

    Couverture de Zen et tantra
    page(s) 46
  • Traversée de la confusion

    Dans la discipline zen, vous pouvez ne dormir que quatre heures par nuit et passer le reste du temps dans l'assise, le travail ou quelque autre activité. L'entrée dans une discipline aussi précise, aussi réelle, dans le sens fort du terme, vous plonge dans un ennui et une incertitude énormes. À un certain stade, vous vous sentez tellement fatigué et somnolent que la frontière entre le jour et la nuit commence à se dissoudre. Vous ne savez plus si vous êtes éveillé ou si tout ceci n'est qu'un rêve. Prajñā est en train de s'immiscer partout. C'est lorsque les frontières commencent à s'estomper que prajñā s'empare de vous.

    La discipline zen est fantastique. Elle n'est évidemment pas le fruit du rêve ou de l'invention d'un seul, elle s'est développée au fil des générations. La traversée de l'extrême de l'ennui, de la somnolence, de la confusion et d'activités contraignantes fait surgir la lumière et la clarté inhérentes à votre être. Ce n'est pas particulièrement excitant ni esthétique, loin de là : c'est une vraie galère ; votre maladresse et votre paresse ressortent, et tout ce que vous pouvez imaginer de pire. On vous fait une énorme blague, et en même temps il y a toujours de la place pour que prajñā se manifeste. Vous êtes à mi-chemin de prajñā et de la confusion, constamment.

    La seule chose qui vous maintienne dans un tel dispositif est votre idéal romantique de la pratique et de la discipline – votre approche héroïque du chemin.

    Couverture de Zen et tantra
    page(s) 44-45
  • Égarement, sagesse

    La nature de prajñā se signale d'abord par l'égarement. Mettons par exemple que nous allions dans une école étudier une discipline avec des gens sages et savants. La première conscience que nous aurions serait celle de notre ignorance, nous nous sentirions extraordinairement stupides, maladroits, ineptes. En même temps, nous commencerions aussi à percevoir prajñā – sinon nous n'aurions aucun repère pour nous sentir bêtes.

    Couverture de Zen et tantra
    page(s) 42-43
  • Paradoxe, ouverture

    Dans l'ignorance de prajñā, vous devez décider si elle est grande ou petite. Mais vous n'avez pas de choix puisque vous n'avez aucune prise sur sa dimension ; c'est la panique. À cet instant, en pleine panique, un éclair d'ouverture très rafraîchissant se fait jour dans votre état de conscience. Vous avez saisi quelque chose – ou vous l'avez manqué.

    La tradition du zen est en grande partie fondée sur toutes sortes de dichotomies et de paradoxes, mais ceux-ci relèvent plutôt de la sensation que de la pure logique.

    Couverture de Zen et tantra
    page(s) 41
  • Se transformer soi-même pour mieux transformer le monde

    Cultiver l'amour et la compassion est un pari doublement gagnant : l'expérience montre que ce sont les sentiments qui nous font le plus de bien, et que les comportements qu'ils engendrent sont perçus par autrui comme bienfaisants.

    Lorsque l'on est sincèrement concerné par le bien-être et la souffrance des autres, il devient nécessaire de penser et d'agir de façon juste et éclairée. Pour que les actes accomplis dans le but d'aider autrui aient véritablement des conséquences bénéfiques, ils doivent être guidés par la sagesse, une sagesse qui s'acquiert par la méditation. La raison d'être ultime de la méditation est de se transformer soi-même pour mieux transformer le monde, ou de devenir un être humain meilleur pour mieux servir les autres. Elle permet de donner à la vie son sens le plus noble.

    Couverture de L’art de la méditation
    page(s) 21
  • La seule force : la nudité la plus entière

    Même si nous nous sentons perdus devant ce qui nous apparaît comme une énigme, il nous faut y demeurer. C'est le seul sol possible pour entendre le tantra – c'est un sol qui ne dépend de rien pour être. […]

    Parce qu'il s'appuie sur cette dimension d'être qui se manifeste, à première vue, comme absence complète de sécurité, le tantra peut sembler fou.

    Pour lui, la seule vraie solidité est celle qui n'est ni solide, ni non solide : l'ouverture que rien ne peut menacer, comme le ciel qu'une flèche ne peut pas percer mais juste traverser. La seule force est celle qui n'est ni force ni faiblesse : la nudité la plus entière. La seule vraie paix est celle qui ne s'oppose pas à la guerre.

    La conviction et la confiance qui en découlent expliquent le ton si singulier du tantra que nous pouvons nommer pour l'heure : son intrépidité. Le tantra ne vise rien, ne recherche pas l'Éveil ou la découverte de la vérité. Il est à l'écoute de la continuité qui coule à travers la sagesse comme à travers la confusion et cela lui donne une assurance magnifique.

    Couverture de Introduction au tantra bouddhique
    page(s) 25-26
  • Trois piliers

    Pour la plupart des écoles, le chemin intérieur s'appuie sur trois « piliers » traditionnellement présentés dans l'ordre suivant : l'exercice de la morale (sīla), celui du recueillement (dhyāna) et la compréhension des processus qui régissent l'existence (prajñā). Puisqu'il s'agit de réaliser un éveil, ces exercices doivent engager la totalité de l'être, corps et esprit. Même la compréhension des processus existentiels n'est pas appréhendée comme un savoir à acquérir mais comme une expérimentation directe de ces processus. [Éric Rommeluère]

    Couverture de Vingt clés pour comprendre le bouddhisme
    page(s) 75-76
  • L’au-delà de la souffrance

    [L]'au-delà de la souffrance [est] un état de liberté complète obtenu lorsque l'on s'est affranchi des conditionnements du saṃsāra et de leurs causes. C'est la cessation définitive du saṃsāra, mais non un retrait passif hors du monde. C'est en effet le fruit d'une pratique énergique, qui consiste à adopter une conduite éthique irréprochable à l'égard de tous les êtres –  la discipline ; à dompter son esprit par la méditation qui consiste à apaiser pensées et passions pour accéder à la vision claire de la réalité ; et à développer la sagesse, laquelle dissout l'illusion du « soi » et la croyance à l'existence réelle des phénomènes qui nous entourent.

    Quand une telle pratique porte ses fruits, le karma résiduel s'épuise, les « actes  ne sont plus créateurs de conditionnements à venir, et le rideau de l'illusion samsarique s'écroule pour laisser place à la vision du réel dénué de toute surimposition. Ainsi, le monde n'est ni bon ni mauvais, ni saṃsāra ni nirvāna. C'est le regard ignorant que nous portons sur lui ainsi que nos actes (karma) qui conditionnent la forme douloureuse que ce monde revêt pour nous. [Philippe Cornu]

    Couverture de Vingt clés pour comprendre le bouddhisme
    page(s) 34
  • Devenir ami avec les émotions perturbatrices

    Du point de vue bouddhiste, vieux de deux mille cinq cents ans, tous les chapitres de l'histoire de l'homme auraient pu s'intituler : « L'age de l'anxiété ». L'anxiété actuelle fait partie de la condition humaine depuis des siècles. Ce malaise fondamental et les émotions perturbatrices qui en découlent provoquent généralement deux réactions opposées : soit on essaie de les fuir, soit on y succombe. Mais, l'une comme l'autre, ces deux alternatives créent souvent davantage de complications et de problèmes.

    Le bouddhisme propose une troisième option : regarder directement les émotions perturbatrices afin d'y découvrir des tremplins pour la liberté. Au lieu de les repousser ou de s'y soumettre, on peut devenir ami avec les problèmes et travailler dessus jusqu'à vivre une expérience authentique et durable de la sagesse, de la confiance, de la clarté et de la joie inhérentes à la nature humaine.

    Couverture de Bonheur de la sagesse
    page(s) 12
  • Absence de consistance stable n’est pas absence

    Qu'arrive-t-il lorsque l'aptitude à prajñā se trouve orientée en direction de l'examen de la nature de soi, notre point de départ ? Aux premiers stades de la pratique exercée de śamatha, il est tentant d'assigner la notion vague du soi à un observateur abstrait ou à un témoin, une sorte d'instance qui sait. Dans la tradition, on appelle vijñāna (en tibétain : rnam she) ce niveau d'examen, et le terme lui-même indique une telle compréhension erronée. Aussi des notions de cette sorte comme celle d'observateur divisé ne peuvent-elles fournir une réponse satisfaisante à la question de la nature de l'ego ou du soi telle que nous cherchons à l'élucider. Cela contraste avec jñāna (en tibétain : ye shes), qui signifie une conscience où une telle division n'apparaît pas. […]

    Au fur et à mesure que l'examen se poursuit dans des séances répétées de śamatha, on commence à disposer de toute une série de variations concernant la nature des apparences, des moments de conscience. À partir de cette source de variations, on se met à entrevoir un point d'achèvement qui se remplit intuitivement de façon progressive. Une intuition commence à prendre forme : la nature du soi est précisément sa non-trouvabilité. Il n'y a rien à saisir qui ferait des personnes et des phénomènes ce qu'ils sont (en sanskrit : anātman ; en tibétain : bdag med gnyis). Cette expérience même d'ipséité se donne sous un nouveau jour comme n'ayant pas de consistance stable, mais comme n'étant pas pour autant de l'ordre de l'absence. C'est la même chose que de conclure, sur le plan conceptuel, que la nature du soi est śūnya, mais je préfère le présenter sous son versant manifeste, phénoménal.

    La traduction habituelle de anātman est « non-soi », ou bien « vide de soi ». Cependant, on est à nouveau trop proche de la langue bouddhiste d'origine. Ma description de l'introuvabilité, contrastant avec la manière habituelle de la rendre par le terme « non-soi », s'attache à ressaisir la texture de ce niveau d'examen de śūnya. Pour le pratiquant, anātman est manifeste, vécu comme surabondant : c'est un non-savoir qui réserve une foule de surprises.

    Couverture de Le cercle créateur
    page(s) 397-398
  • Les stades initiaux de prajñā

    [E]xaminons plus précisément le cœur de śamatha dans sa double signification de présence attentive (mindfulness) et d'examen introspectif (awareness).

    D'un point de vue phénoménologique, on est au plus près du mouvement husserlien de base qui consiste à distinguer entre le noème comme sens (Sinn), lequel est propre au contenu présenté, et la noèse comme constitutive de la base subjective qui fait l'expérience. La relation intentionnelle est le support ou le vecteur de l'expérience incarnée (Erlebnis pour ce qui est du côté noétique, Erfahrung  pour le côté noématique).

    Les stades initiaux de prajñā trouvent leur lieu naturel de naissance dans ce mode particulier de réflexion (qui n'est pas une simple réflection) : un devenir-conscient qui donne le jour à un vécu (Erlebnis). Ce qui caractérise au mieux prajñā, c'est le fait que la suspension ainsi accomplie par le changement de direction est suivie par un geste de réceptivité, de lâcher-prise par rapport à une attitude volontaire, un mode d'« écoute » durable. Cette dimension de réceptivité à l'œuvre dans prajñā est distincte de la réflexion la plus habituelle, laquelle reste un geste volontaire propre à l'analyse. Mais la pratique exercée de prajñā n'est pas aisée à poursuivre de façon prolongée ni à stabiliser.

    Couverture de Le cercle créateur
    page(s) 395-396
  • Faire retour

    À l'automne d'une vie, le sage épris de Tao, en Chine, fait retour. Le Daodejing ne dit-il pas : « Lorsqu'on a fait de grandes choses et obtenu de la réputation, il faut se retirer à l'écart » ? Le fonctionnaire-lettré, à l'issue d'une vie au service du pouvoir, n'aspire plus qu'à une chose, au calme et au repos.

    [idéogramme chinois] fan, « retour », est un autre nom du Tao. Se retirer au sein des montagnes et eaux, c'est cesser de se disperser dans le monde de poussières et, en accomplissant le mouvement même du Tao, faire retour à l'origine. En s'établissant dans la campagne et vivant une vie simple, l'homme de la voie épure une existence auparavant troublée par les passions. Dans le calme tout naturellement revient la transparence foncière de l'être, puis bientôt la vision de la racine, qui puise dans une absence à soi-même et y trouve l'équanimité. Pour l'adepte du bouddhisme, de l'apaisement naît la connaissance suprême et l'extinction.

    Couverture de Voyageant parmi les nuages
    page(s) 77
  • Une harmonique de notre nature profonde

    Prajñā, la sagesse bouddhique ou perfection de sapience, ainsi, d'emblée est une pierre de touche, dès le premier contact cette pénétrante est reconnue, car elle constitue une harmonique de notre nature profonde. Après, intuitivement, il suffit d'avancer, car ce que que nous avons rencontré nous l'avons reconnu comme plus vrai que nos vérités anciennes. C'est ainsi qu'imperceptiblement notre centre de gravité se déplace, et son assise se révèle une fondation inébranlable. De fait, celle-ci, car nous avons atteint une dimension métaphysique, s'est élargie, très au-delà des limites maintenant périmées de notre moi.

    Couverture de Le sourire du Bouddha
    page(s) 13