Pour votre ego, les émotions créées par vos pensées paraissent toujours légitimes et font véritablement partie de votre identité. Pour votre corps, en revanche, la colère, le ressentiment, la peur, la suffisance ou l'autodérision générés par vos pensées sont de vrais poisons chimiques. Le cerveau libère des neuropeptides dans votre sang et vos muscles se raidissent, votre tension artérielle augmente, vos glandes surrénales sécrètent du cortisol et la résistance à l'insuline est proche. Il existe un mot simple pour décrire ces symptômes : le stress. Le genre de stress qui conduit aux maladies cardiaques, au diabète, aux congestions cérébrales et probablement à certains cancers, sans parler du sentiment d'être malheureux.
Ironiquement, alors que l'ego justifie des émotions pouvant être très destructrices, comme le ressentiment et la haine, il ne vous permet pas souvent de vous arrêter sur des sentiments expansifs, comme la joie ou l'amour, et il fuit instantanément tout sentiment menaçant, comme l'impuissance. Et pourtant, le fait de vous ouvrir aux sentiments les plus élevés et les plus bas ne vous blessera jamais autant que les émotions destructrices. En faisant de la place à ces sentiments, vous pourrez établir une relation plus saine avec des situations apparemment inextricables (conflits familiaux de toute une vie, par exemple). Vous écarterez également vos doutes sur votre propre valeur. Il est sage de se méfier de ses émotions et d'apprendre à se libérer de celles qui nous empoisonnent, tout en apprenant à faire confiance et à créer de l'espace pour les sentiments, y compris les plus sombres.