désir

Extraits étiquetés avec : désir

  • L’essence même du chemin

    La vérité, c’est que toutes les voies donnent la primauté au cœur […] De cela […] l’Occidental n’est pas convaincu. Il cherche plutôt des enseignements initiatiques mystérieux, exceptionnels et passe ainsi à côté de l’essentiel.

    La première erreur consiste à ne pas comprendre que le cœur est la seule possibilité d’accéder à ce qu’il est convenu d’appeler « les états supérieurs de conscience ». Mais, vous le savez, ce cœur est encombré de peurs, de désirs, d’émotions. Et la purification du cœur, c’est la disparition progressive, par une technique ou par une autre, de ces peurs et de ces désirs. C’est l’essence même du chemin.

    Couverture de La voie du cœur
    page(s) 12 (poche)
  • Plus d’autre dans la satiété généralisée

    [D]ans ce monde de l'interface généralisée, la rencontre se voit désormais tuée par la relation indéfiniment extensive, extrapolée, qui n'en est plus qu'un fac-similé. Car tout se trouvant démultiplié ad libitum et devenant à portée – tout différé s'en trouvant chassé et tout, dès lors, devenant possible à égalité –, il n'y a plus suffisamment de distance, de trou, de manque, dans cette satiété généralisée, dans cette « société » indéfiniment simulée, pour que de l’autre puisse émerger, et le désir est à la peine – ce dont s'étiole aujourd'hui la vie.

    Couverture de De la vraie vie
    page(s) 131
  • Laisser advenir, dans le détachement

    [Du fait des spécificités de sa langue], la pensée chinoise s'est trouvée particulièrement à l'aise pour évoquer cette opérativité qui se développe d'elle-même, cheminant en silence, et dont on apprend à disposer, la captant comme une « source », mais sans pouvoir pour autant la régir. Dao (« tao »), le maître mot de cette pensée, dit à la fois l'auto-déploiement de cette immanence et de l'art d'en user, le processus et la procédure – dao du monde et « mon » dao.

    Ainsi y est-il dit, toutes écoles confondues, qu'il faut savoir laisser advenir l'effet, comme retombée, ou « retour », d'un investissement préalable, confiant qu'on est dans la propension engagée et acquiesçant sagement à ce différé – plutôt que de troubler le monde par son désir et son impatience ; et, sur son versant taoïste, y est mise plus amplement en valeur l'attitude de « déprise » et de détachement qui, plutôt que la prise, conduit de façon « naturelle » (ziran) à cet aboutissement.

    Couverture de Philosophie du vivre
    page(s) 45-46
  • Écouter d’un cœur tranquille

    La première chose qu'il apprit ce fut à écouter, à écouter d’un cœur tranquille, l'âme ouverte et attentive, sans passion, sans désir, sans jugement, sans opinion.

    Couverture de Siddhartha
    page(s) 142
  • Vivre et se regarder vivre

    [Ryokan] n'impose aucune idée personnelle, et s'efface pour que l'autre apparaisse. Il n'a plus de besoins, de manques. Cela n'exclut pas les différentes situations illusoires, tels la tristesse ou le désir, mais il s'y éveille.

    Il vit et se regarde vivre, un peu comme on regarde une fleur naissante. La fleur, de par la grâce et sa fragilité, ne fait que donner en étant comme n'étant pas.

    Couverture de Ryokan, moine du ciel
    page(s) 54
  • La réalité, c’est tout ce qui forme mon existence

    La réalité, c’est tout ce qui forme mon existence, y compris ces petits grincements dont je pense qu’ils m’entravent : pourtant, ils sont la réalité même. C’est à eux que je dois poser des questions en regardant vers demain, vers la vie, vers ce qui fait sens pour moi. À cette condition, je retrouverai le désir de faire qui va me porter, me rendre heureux.

    Notre rapport à la réalité est troublé par nos habitudes, par nos représentations, par nos constructions mentales et intellectuelles qui nous isolent dans une bulle illusoire, nous laissent à la marge de la vie. La réalité, ce sont ces fulgurances qui surgissent par effraction, qui sont parfois douloureuses, parfois simplement déstabilisantes, parfois extrêmement émouvantes.

    Couverture de Traité de morale pour triompher des emmerdes
    page(s) 13
  • Voir les besoins de l’autre

    Parfois on croit aimer quelqu'un, mais cet amour n'est peut-être qu'une tentative pour satisfaire nos besoins égocentriques. Peut-être n'avons-nous pas regardé assez profondément pour voir les besoins de l’autre, y compris son besoin d'être en sécurité et de se sentir protégé. Si nous en prenons conscience, nous verrons que l'autre a besoin de notre protection et que nous ne pouvons par conséquent pas le considérer comme un simple objet de notre désir.

    Couverture de Changer l’avenir
    page(s) 59
  • Oscillant entre le désir et la peur

    L'homme oscille entre le désir et son négatif, la peur : peur que la vie nous impose ce que nous ne voulons pas, peur que la vie nous refuse ce que nous voulons, peurs conscientes et peurs refoulées se manifestant sous des formes déguisées et mensongères. Le disciple qui vient trouver un maître vit dans ce monde de l'ego qui est celui de l'attachement à toutes sortes de facteurs extérieurs à lui dont dépendent aujourd'hui son bonheur ou son malheur.

    Couverture de Les chemins de la sagesse
    page(s) 28
  • Un véritable changement dépasse tout concept, tout espoir

    Il est beaucoup plus facile – trop facile – d'affirmer notre identité en nous mettant, autant que faire se peut, au service de nobles causes qui visent à transformer notre monde en un monde meilleur. De tels efforts contribuent certainement au déclenchement de la transformation ; mais nous devons aussi regarder en face le fait qu'un véritable changement est de loin plus radical et exigeant. Cela dépasse tout concept, tout espoir que nous puissions avoir d'une vie meilleure. Si nos efforts nous apportent estime de soi et auto-satisfaction, au point que nous nous détournions complètement d'une recherche plus profonde, ils peuvent en fin de compte infirmer notre vitalité et réduire les possibilités qui s'offrent à nous de changer fondamentalement notre conscience.

    La transformation tient du désir et de l'intention, mais participe également de l'intuition et du lâcher-prise.

    Couverture de Le papillon noir
    page(s) 19-20
  • Tel le bon gardien de troupeau

    Tel le bon gardien de troupeau reconnaissant chacune de ses bêtes, un bhikṣu est capable d'identifier chaque composante de son propre corps. Tel le bouvier n'ignorant rien du caractère de chaque buffle, un bhikṣu sait quels actes du corps, de la parole et de l'esprit sont bons ou mauvais. Comme un bon gardien de troupeau sachant laver parfaitement ses bêtes, un bhikṣu doit purifier son esprit et son corps des désirs, attachements, colères et aversions.

    Couverture de Sur les traces de Siddharta
    page(s) 20
  • Les cinq premiers liens

    Le bouddhisme envisage Dix liens qui attachent à l'existence. Les cinq premiers enferment dans le monde grossier que nous connaissons. L'anāgāmi s'en est complètement libéré. Les cinq suivants, subtils, attachent aux mondes divins dont le sage doit aussi se dégager pour atteindre le nirvāna.

    Le premier lien défait par la pratique de la Voie est la croyance à l'ego en tant qu'être autonome, individuel et séparé de tous les êtres. En dehors de tout concept métaphysique propre au bouddhisme, on voit facilement que ce lien ou cette croyance, noué par l'orgueil et l'égoïsme, nourrit l'indéfinie variété des souffrances égocentriques, des plus grossières aux plus subtiles. Elles passent toutes par les nœuds émotionnels qu'entretient l'enfermement dans le moi empirique, solidifié et hypostasié. Ignorer ce lien empêche toute réalisation spirituelle ultime. À l'inverse, les personnes réalisées donnent toutes une impression de transparence, due à l'effacement de leur individualité derrière la Loi transcendante qui œuvre à travers eux. Cet effacement, celui de la mort au moi, est identique à ce que l'on appelle mort du « vieil homme » dans le langage de la mystique chrétienne.

    Vient ensuite le doute sceptique. Ce deuxième lien se caractérise par l'attitude méfiante à l'égard de l'enseignement traditionnel, qui empêche de s'engager vigoureusement à en expérimenter le contenu, et s'abrite derrière les rationalisations les plus diverses. Ce manque de foi en autrui est évidemment corrélatif d'un manque de confiance en soi et en sa propre capacité à entreprendre avec succès. Il y a là une dévalorisation, masochiste dirait un psychiatre, qui empêche de découvrir la présence de la divinité au centre du cœur. Cet obstacle empêche radicalement tout engagement spirituel sérieux. Il est surmonté par l'attitude évangélique qui consiste à chercher, frapper et demander.

    L'attachement aux rites et règles éthiques présente le troisième lien à défaire. Cet énoncé peut sembler paradoxal. Il ne s'agit pas d'un refus des rites ou de la morale, indispensables, mais de reconnaître leur valeur relative, et qu'à un certain stade, s'y attacher devient un obstacle conduisant au ritualisme, à la sclérose, à l'intégrisme. La maturité spirituelle suppose que l'initié peut dépasser  la fixation craintive à ce qui est bon et efficace, pour aller plus loin. Il faut découvrir la relativité des critiques du bien et du mal par rapport à la vérité. Seule la vérité rend libre : « Vous connaîtrez la vérité et la vérité fera de vous des hommes libres » (Jean 8, 32). Cela suppose un dépassement du dualisme vers le principe transcendant, où les contraires deviennent complémentaires. Le bouddhisme insiste beaucoup sur la primauté de cette connaissance transcendante. Le christianisme également : « La cause universelle ne se manifeste à découvert et véritablement qu'à ceux-là seuls qui vont au-delà de toute consécration rituelle et de toute purification », écrit Denys l'Aéropagite, l'un des maîtres à penser de  saint Thomas d'Aquin.

    L'avidité sensuelle est le quatrième lien. Il se retrouve à tous les niveaux, de plus grossier (alimentaire, sexualité seulement sensuelle), au plus subtil (musique, poésie, jeux intellectuels). L'attachement sensuel gouverne notre monde. Éros est très séduisant. Le problème n'est pas de lui couper les ailes, son activité étant nécessaire, mais de se libérer de l'attachement au désir, ou encore du désir du désir, cette complication mentale permanente qui survit à la satisfaction du besoin. Une longue pratique, méditative et dans l'action, s'avère nécessaire. Il faut expérimenter par soi-même que les joies de la réalisation spirituelle transcendent les jouissances sensuelles, ce qui ne supprime pas ces dernières.

    Il reste la malveillance ou l'agressivité. Il est indispensable de dépister puis de couper ce lien, qui nous pousse à haïr et détruire, tout ce qui semble contrarier ou menacer le moi, lui nuire ou lui déplaire. Et cela tant dans nos manifestations conscientes que dans nos déterminations inconscientes décelables dans nos actes manqués ou nos rêves. La haine vient d'une réaction de défense puérile devant une menace, ou ce qui est ressenti comme tel par notre faiblesse postulée inconsciemment. L'homme sûr de sa force interne ne hait pas. Bien entendu, il ne se prive pas d'écarter ce qui peut, réellement, lui nuire.

    Couverture de Itinéraire d’un bouddhiste occidental
    page(s) 45-48
  • Un paysage encore plus vaste

    Finalement, le terme « Mahāyāna » ressemble à une forme d'hyperbole traduisant l'impression très vive que les apprentis ont ressenti le jour où ils ont réalisé que la voie était plus immense qu'ils ne le soupçonnaient. Comme si d'un coup ils découvraient un paysage encore plus vaste et un horizon plus étendu. Dans le même temps, ils ont vu qu'un plus grand nombre d'êtres pourraient se lancer dans une aventure spirituelle qui les conduirait encore plus loin.

    Un second point s'avère également capital. La tradition des Anciens met l'accent sur la maîtrise de soi et la discipline, estimant que l'obstacle majeur au nirvāna est le désir. Le Mahāyāna, et en particulier le Madhyamaka, insistent sur l'ignorance et, de ce fait, privilégient la compréhension comme instrument d'éveil.

    Couverture de Le grand livre du bouddhisme
    page(s) 182
  • Le désir ou la crainte amène l’identification

    Si nous observons bien le déroulement d'un rêve, nous nous apercevons que nous sommes constamment impliqué émotionnellement. C'est cette implication qui fait que nous sommes emporté dans les péripéties du rêve.

    Le fait que nous sommes dans le désir ou la crainte, amène l’identification.

    Par analogie, nous pourrons comprendre que le même mécanisme est peut-être à l'origine de notre croyance en la réalité de l'état de veille…

    Couverture de L’univers est un rêve
    page(s) 86
  • Notre capacité à être libres

    Je désire que nous découvrions le pouvoir qu'a notre cœur de contenir toute chose – peine, solitude, honte, désir, regret, frustration, bonheur et paix –, et que, où que nous soyons et quoi qu'il nous arrive, nous ayons profondément confiance en notre capacité à être libres au milieu de tout cela.

    Couverture de Bouddha mode d’emploi
    page(s) 27
  • Les désirs sont vrais en tant qu'énergie

    Descendre à la source des désirs pour arracher l'énergie à son objet. C'est là que les désirs sont vrais en tant qu'énergie. C'est l'objet qui est faux. Mais arrachement indicible dans l'âme à la séparation d'un désir et de son objet.

    Couverture de La pesanteur et la grâce
    page(s) 31
  • Détacher notre désir de tous les biens et attendre

    L'extinction du désir (bouddhisme) ou le détachement – ou l'amor fati – ou le désir du bien absolu, c'est toujours la même chose : vider le désir, la finalité de tout contenu, désirer à vide, désirer sans souhait.

    Détacher notre désir de tous les biens et attendre. L'expérience prouve que cette attente est comblée. On touche alors le bien absolu.

    Couverture de La pesanteur et la grâce
    page(s) 21
  • Devenir plus conscients des messages reçus

    Quelle que soit l'origine des messages reçus, il est possible d'en devenir plus conscient. On peut identifier ceux que nous avons intégrés et travailler pour nous en éloigner, voire, au fil du temps, les remplacer par un esprit curieux, un cœur grand ouvert et un sentiment de vitalité accru. Nous n'arriverons peut-être pas à les éliminer, mais rien ne nous empêche de les remettre en question. Plus nous le ferons, moins ils prendront de place et nous limiteront. Alors, nous nous sentirons plus libres d'avoir des relations plus authentiques avec les autres – et nos désirs les plus profonds.

    Couverture de Comment s’ouvrir à l’amour véritable
    page(s) 26
  • Être le tout

    J'étais le tout. Je ne manquais de rien et je ne désirais rien d'autre que ce qui était présent.

    Couverture de La guérison du cœur
    page(s) 239
  • Trauma & création

    La douceur est ce qui retourne l'effraction traumatique en création. Ce qui sur la nuit hantée pose de la lumière, sur le deuil un visage aimé, sur l'effondrement de l'exil une promesse de rive où se tenir. C'est ainsi qu'entre la lumière, empreinte plus forte que l'envie d'y revenir, plus forte que l'objet perdu de la mélancolie ou du renoncement.

    Pour approcher, voire guérir d'un trauma, il faut pouvoir aller jusque-là où le corps a été atteint. Il faut coudre une autre peau sur la brûlure de l'événement. Fabriquer une enveloppe protectrice ad minima sans quoi aucune délivrance n'est possible, car alors le trauma fera hantise dans la vie de l'individu. La douceur est l'une des conditions de cette reconstruction.

    Le trauma est un ravissement négatif. Le sujet est ravi à lui-même, son moi ne gouverne plus, il est emporté, démâté, quelque chose le saisit qui le fait revenir à ce moment de l'existence où il n'était pas encore constitué ni construit mais déjà entièrement existant. Le trauma est une subversion qui ordonne un exil. De n'en rien vouloir savoir fait le lit de toutes les dépressions, du régime du renoncement le plus radical à celui en demi-teintes de la dépression blanche. Et des médicaments rafistoleront l'envie d'exister ou le chagrin d'amour ou l'échec professionnel ou le sentiment d'imposture, car rien ne vient recoudre cette plaie. Rien d'autre que la création, qui la rouvre aussi autrement et ailleurs, mais sur un terrain moins mouvant.

    La douceur peut venir quand cesse la douleur traumatique. Ce retour à la liberté d'un corps non violenté, d'une parole saine est déjà une création. C'est retrouver des sensations primitives de commencement du désir, de commencement du temps aussi peut-être. Sortir du trauma allège des contraintes que la douleur exerçait. La convalescence offre une saveur telle qu'elle est en soi une sorte de miracle qu'on ne goûtera que cette unique fois.

    Couverture de Puissance de la douceur
    page(s) 119-121
  • Philia ambassadrice d'agapê

    La Grèce ancienne distinguait quatre degrés d'aimer : porneia, eros, philia, agapê, soit la sexualité basse et vulgaire, le désir amoureux, l'amitié, enfin l'amour pur et universel. Ainsi, l'amitié est ce qui s'approche le plus de l'amour véritable qui est don total, patience, non-jugement. Philia n'est pas la servante d'agapê, elle en serait plutôt l'ambassadrice. Philia joue aussi le rôle d'éducatrice d'eros, lui enseignant ce qu'il ne voit pas encore, l'élevant au-dessus du désir égoïste, de la soif de sensualité, du goût de la fusion et de l'appropriation.

    L'amitié est l'annonciation de l'Amour. Et il y a plus loin d'eros à philia que de philia à agapê.

    Couverture d'Aimer d’amitié
    page(s) 29