extase

Extraits étiquetés avec : extase

  • L’absolument sans mélange

    Si l'état normal est mélange, examen et maîtrise des pulsions et des vues antagonistes, si l'état créé par la drogue ou par une maladie mentale est oscillation avec succession et séparation totale des pulsions antagonistes et points de vue opposés, il existe un troisième état, celui-ci sans alternance, comme sans mélange, où la conscience dans une totalité inouïe règne sans antagonisme aucun. Extase (ou cosmique ou d'amour, ou érotique, ou diabolique). Sans une exaltation extrême on n'y entre pas. Une fois dedans, toute variété disparaît dans ce qui paraît un univers indépendant. L'extase et l'extase seule ouvre l'absolument sans mélange, l'absolument non interrompu par la plus infime opposition ou impureté qui soit le moindrement, même allusivement, autre. Univers pur, d'une totale homogénéité énergétique où vit ensemble, et en flots, l'absolument de même race, de même signe, de même orientation.

    Couverture de Connaissance par les gouffres
    page(s) 30-31
  • Peur et plaisir sont imputables à la pensée

    La peur est imputable à la pensée ; il en est de même pour le plaisir. On est passé par une expérience agréable, la pensée s'y attarde et voudrait la voir se prolonger ; quand ceci s'avère impossible il y a une résistance, un état de colère, de désespoir, d'affolement. […]

    La félicité n'est pas le plaisir ; l'extase n'est pas une sécrétion de la pensée ; c'est une chose entièrement autre. Vous ne pouvez rencontrer la félicité ou l'extase qu'après avoir compris la nature de la pensée – elle qui donne naissance à la fois au plaisir et à la peur.

    Couverture de Le vol de l’aigle
    page(s) 18-19
  • Paisible tel un lac

    Quand il méditait, il pouvait désormais lâcher prise et ne se focalisait plus ni sur le passé, ni sur le futur. Il atteignit un stade de sérénité paisible et d'extase extrême même s'il sentait les graines de ses pensées et de l'attachement encore présentes en lui. Quelques semaines plus tard, Siddharta expérimenta un niveau encore plus élevé de méditation et ces fameuses graines disparurent à leur tour. Puis, il arriva à un stade de concentration tel que même les notions d'extase et de non-extase cessèrent d'exister. Son cœur s'apaisa tel un lac par une calme journée.

    Maître Alara, impressionné par les progrès si rapides de Siddharta, lui apprit comment atteindre l'état méditatif du royaume de l'espace infini, dans lequel l'esprit ne fait plus qu'un avec l'univers. Les phénomènes visuels et matériels cessent de se produire, et l'espace est perçu comme la source illimitée de toute chose.

    Siddharta suivit les instructions d'Alara et concentra toute son énergie à la réalisation de cet état qu'il atteignit en moins de trois jours. Néanmoins, il restait prisonnier de ses angoisses les plus profondes. Il retourna demander de l'aide à Alara qui lui déclara :

    — Tu dois franchir l'étape suivante. Le royaume de l'espace infini est de même nature que ton propre esprit. Ce royaume n'est pas une production de ta conscience mais ta conscience elle-même. Maintenant, tu dois expérimenter le royaume de la conscience infinie.

    Siddharta revint vers son lieu de méditation et connut en deux jours le royaume de la conscience infinie. Il vit que sa conscience devenait partie prenante de chaque phénomène se produisant dans l'univers. Mais ses émotions négatives et ses inquiétudes continuaient à le tourmenter. Il revint trouver maître Alara qui le regarda avec un profond respect.

    — Tu approches du but suprême. Rentre dans ta hutte et médite sur la nature illusoire de tout phénomène. Tout, dans l'univers, est créé par ton propre esprit : les formes, les sons, les odeurs, le goût et la perception tactile du chaud, du froid, du dur, du doux… Ces créations de l'esprit n'existent pas de la façon dont on les conçoit habituellement. Notre conscience est comme un artiste qui matérialiserait toute sensation par une création psychique ou physique. Une fois que tu auras atteint le royaume de la non-matérialité, tu auras réussi. C'est un état dans lequel on s'aperçoit qu'aucun phénomène n'existe en dehors de notre esprit.

    Couverture de Sur les traces de Siddharta
    page(s) 79-80
  • Dangers d’une pratique incorrecte des jhāna

    Il est important de savoir qu'il existe, en réalité, certains « dangers » lors d'une pratique incorrecte des jhāna. Une personne prudente devrait en être pleinement informée. Voici les deux principaux dangers :

    • un pratiquant peut se retrouver « piégé » dans l'extase jhanique ;
    • il peut développer de l'orgueil autour de sa réalisation.
    Couverture de Initiation à la méditation profonde en pleine conscience
    page(s) 32
  • La méditation de concentration

    La famille [de méditation] de la concentration (samādhi) […] consiste à focaliser consciemment, progressivement, de façon soutenue, intense et prolongée, des heures voire des jours, l'activité mentale sur un seul point. Ce faisant, toutes les activités mentales autres que celle choisie sont temporairement éliminées, par exemple l'activité sensorielle et la perception du monde extérieur, puis celle du corps propre et finalement la pensée discursive.

    L'approfondissement de cette concentration, quel qu'en soit l'objet au départ, amène le développement de phénomènes spécifiques de la seule concentration, qui constituent les états d'extase, ou d'enstase (Mircea Eliade), appelés dhyāna dans le bouddhisme et samādhi dans l'hindouisme. Ceux-ci se rangent le long d'une échelle étendue qui part de notre condition ordinaire pour atteindre, après un dur entraînement, un état final d'apparence cataleptique, coupé du monde matériel mais intensément focalisé sur l'esprit seul. La conscience y est absorbée dans un état de lucidité sereine et béatifique, supraconceptuelle, donc ineffable, dont il existe plusieurs degrés.

    Couverture de Méditation et psychothérapie
    page(s) 51-52