liberté

Extraits étiquetés avec : liberté

  • Disponibilité taoïste à la vie

    [S]i la vraie vie s'entend […] comme la vie délivrée, il apparaît pour autant que celle-ci, chez ces « hommes vrais » du taoïsme, ne se conçoit guère sous l'angle de notre liberté, comme on s'y attendrait, celle-ci s'entendant par rupture d'avec la nécessité interne à l'expérience et la conditionnant. Mais plutôt sous l'angle de ce que l'on appellera par contraste la disponibilité (mieux que « disposition », déjà trop figé). Cette dernière permet d'épouser la vie dans son ampleur, l'alternance de ses « saisons », en évoluant au gré dans le compossible et sans laisser enfouir la vie sous le jeu falsifiant des contradictions.

    Couverture de De la vraie vie
    page(s) 64
  • Liberté d'un sujet s'affranchissant de la clôture du moi

    La « liberté » […] n'est pas une donnée première, comme l'a voulu la métaphysique en dédoublant le monde et rompant l'expérience ; mais elle est au contraire, par désolidarisation d'avec la primarité imposée, une acquisition et accession secondaire du sujet, celle par laquelle précisément il se promeut en « sujet ». […]

    Reprise de sa vie qui n'a pas d'âge, réforme qui peut tôt débuter. C'est de là qu'une initiative commence de se dégager ; qu'une marge de manœuvre effective – donc de choix – peut résulter ; qu'une liberté peut effectivement apparaître : que, se dissociant du primaire de la première vie, donc aussi se désolidarisant d'avec son monde, un sujet s'affranchissant de la clôture du moi peut émerger. Il s'affirme alors en sujet ex-istant.

    Couverture de Une seconde vie
    page(s) 27-29
  • Méditation sur la joie du renoncement

    L'enseignement ne nous demande pas de nous priver de ce qui nous est bénéfique, mais de ce qui provoque notre souffrance et nous égare.

    Et vous, à quoi devez-vous renoncer ? Quels sont les attachements qui vous empêchent d'être libre ?

    Réfléchir à une telle question, c'est découvrir que nos attachements et nos peurs forment une carapace qui nous donne l'illusion de nous protéger. En réalité, ils nous enferment.

    Couverture de Transformez votre vie grâce au Bouddha
    page(s) 36
  • C’en est assez

    Venez avec moi.
    Ne me suivez pas.
    Vous en avez tant suivis pendant des siècles.
    Je dis : Assez de cette puérilité !

    Écoutez-moi.
    Ne répétez pas mes mots.
    Vous avez répété des mots durant des siècles.
    Je dis : Assez de cette répétition !

    Comprenez-moi.
    Ne m'adorez pas.
    Vous en avez tant adorés pendant des siècles.
    Je dis : Assez de cette infantile adoration !

    Aimez-moi.
    Ne me rendez pas un culte.
    Vous avez révéré de saintes personnes pendant des siècles.
    Je dis : Assez de cette puérile création d'autorités !

    Embrassez-moi.
    Ne vous inclinez pas, ne vous agenouillez pas.
    Vous vous êtes inclinés et agenouillés pendant des siècles.
    Je dis : Assez de cette humiliation !

    Secondez-moi.
    Ne me condamnez pas en faisant de moi une autorité.
    Vous avez condamné les délivrés pendant des siècles.
    Je dis : Assez de cette impitoyable condamnation !

    Couverture de La méditation
    page(s) 123-124
  • Laissez passer

    Laissez toute chose passer tranquillement.
    N'essayez pas de la retenir.[…]

    Heureux celui qui ne retient pas le temps.
    Libre celui qui n'entrave pas la vie.
    Il vit celui qui fait face à chaque défi.
    Il aime celui qui vit tout ses instants.

    Couverture de La méditation
    page(s) 106
  • Méfiance vis-à-vis des entités collectives

    Si nous dispersons notre énergie en des tentatives telles qu'elles aboutissent à restreindre notre liberté par la création d'entités collectives, ces entités étoufferont l'individu. Une nouvelle éthique sera créée pour protéger l'entité collective aux dépens de la liberté de ses membres. Et seule la liberté individuelle a une signification réelle.

    Couverture de La méditation
    page(s) 68
  • Comme le flux des nuages dans l’espace

    Il suffit de se tourner « vers l'Océan de notre propre essence et développer un accord pratique avec notre propre nature » dit Yangshan. Alors « l'action et le repos de ceux qui ont atteint le Chan est comme le flux des nuages dans l'espace, sans conscience de soi, comme la pleine lune qui illumine tout. » Tout est alors le Bouddha, tout est alors le Chan.

    Lorsque vous passez ce cap de compréhension, personne ne peut vous fixer dans une adhésion à quoi que ce soit. Le dogme et le concept balayés, vous êtes libres et spacieux, authentiques et simples, indépendants et créatifs. La pureté et l'impureté n'ont plus de sens. La pleine conscience ne s'oppose plus à la grâce de l'inconscience, les idées se consument comme des flocons de neige sur un fourneau brûlant.

    Couverture de Chan & zen
    page(s) 24
  • Vérité du bouddhisme ancien

    À y regarder de près, la question de la vérité du bouddhisme ancien est profondément occidentale. En Orient, ce qui importe est que le bouddhisme soit vivant et dise la vérité, de telle manière que cette vérité puisse être éprouvée à neuf dans l'étude des textes et par diverses pratiques. Chaque pays, chaque peuple, a ainsi établi sa propre manière de comprendre et de vivre l'enseignement du Bouddha. Impossible, dans ces conditions, de juger que l'un de ses visages est plus vrai qu'un autre.[…]

    [L]a thèse actuelle [selon laquelle] le bouddhisme ancien serait libre des rites et des symboles que des traditions plus tardives ont cultivées est un préjugé de l'esprit antireligieux moderne qui projette sur l'Orient des débats issus du christianisme et de la Réforme.

    L'enseignement du Bouddha repose sur une expérience qu'il manifeste dans son être, sa posture, son comportement et son enseignement : celle d'un contentement où nous sommes libres de l'enchaînement des préoccupations habituelles qui se nourrissent du jeu discursif de l'espoir et de la peur.

    Couverture de 50 fiches pour comprendre le bouddhisme
    page(s) 20
  • Cet espace « autre » à l’intérieur de soi

    Obéir à soi, ce serait respecter que nous ne sommes pas entièrement subjectifs, que le moi n'est qu'une part de nous-même, qui nous gouverne certes, et fonde notre identité. Mais certaines expériences ne demandent pas l'assentiment d'un sujet, cela « arrive » et nous arrive, voilà tout, et nous sommes à cet endroit-là juste un moment, un événement de ce monde.

    Obéir « à soi », c'est reconnaître qu'il existe un lieu inaliénable que le subjectif ne contient pas entièrement. Le for intérieur, au Moyen-Âge, désignait peut-être mais sous des couleurs clairement spirituelles, cet espace « autre » à l'intérieur de soi qui, même sous la torture, ne pouvait pas se rendre, je veux dire par là que même avouant, il ne pouvait offrir au bourreau ce lieu imprenable, universel, de sa liberté.

    Couverture de Éloge du risque
    page(s) 29-30
  • Ne pas mourir de notre vivant

    Et si ne pas mourir de notre vivant était le premier de tous les risques, qui se réfractait dans la proximité humaine de la naissance et de la mort ?

    Le risque est un kairos, au sens grec de l'instant décisif. Et ce qu'il détermine n'est pas seulement l'avenir, mais aussi le passé, en arrière de notre horizon d'attente, dans lequel il révèle une réserve insoupçonnée de liberté. Comment nommer ce qui, en décidant de l'avenir, réanime de fait le passé, l'empêchant de se fixer ? […] L'instant de la décision, celui où le risque est pris, inaugure un temps autre, comme le traumatisme. Mais un trauma positif. Ce serait, miraculeusement, le contraire de la névrose dont la marque de fabrique est de prendre aux rets l'avenir de telle sorte qu'il façonne notre présent selon la matrice des expériences passées, ne laissant aucune place à l'effraction de l'inédit, au déplacement, même infime qu'ouvre une ligne d'horizon.

    Couverture de Éloge du risque
    page(s) 13-14
  • Nés libres

    Nous sommes nés libres. La nature véritable de l'esprit est la sagesse et la compassion éclairées. Notre esprit est toujours lumineusement éveillé et conscient. Pourtant, nous sommes souvent tourmentés par des pensées douloureuses et par l'effervescence émotionnelle qui les accompagne. Nous vivons dans des états de confusion et de peur auxquels nous n'apercevons aucune issue. Notre problème, c'est que nous ne distinguons pas ce que nous sommes réellement au plus profond de nous-mêmes. Nous ne reconnaissons pas le pouvoir de notre nature éveillée. Nous croyons à la réalité de ce que nous voyons devant nos yeux, et nous en acceptons la validité jusqu'à ce que quelque chose – une maladie, un accident ou une déception – vienne nous désillusionner. À ce moment-là, nous allons peut-être remettre en question nos croyances et commencer à chercher une vérité plus riche et plus durable.C'est alors notre premier pas sur la route de la liberté.

    Couverture de Bouddha rebelle
    page(s) 10
  • L’émerveillement, un acte libertaire

    L’émerveillement est ennemi des certitudes, des dogmes, des constructions mentales, des croyances multiples et variées qui habitent notre pensée, la société, et qui sont autant de durcissements, de cristallisations, de morts.

    L’émerveillement est un acte profondément libertaire. Du moins, il est la source de la véritable liberté qui refuse d'admettre ce qui est admis par tous, qui refuse de croire ce qui semble évident pour tous.

    S'émerveiller, c'est faire un pas de côté, loin des institutions, de la pensée dominante d'une époque, quelle que soit cette époque.

    En fait, l'essence de l'homme est dans cette capacité à maintenir à distance le monde. C'est même sa différence essentielle avec l'animal qui est capable d'émotions, d'intelligence, mais pas d'étonnement métaphysique.

    Couverture de Petit manuel de l'émerveillement
    page(s) 9-10
  • Observer en profondeur la peur

    Pour examiner, il faut qu'il y ait liberté dans notre vision ; absence de tout préjugé, de toute conclusion, de tout concept, de tout idéal, de toute idée préconçue, ce qui vous permet dès lors d'observer réellement par vous-même ce que c'est que la peur. Quand vous observez de très près, au cœur des choses, la peur existe-t-elle ? Autrement dit : vous ne pouvez observer ce que c'est que la peur (de très près, dans la profondeur des choses) que quand l'« observateur » est la « chose observée ». […]

    On peut voir par soi-même et très clairement que la peur est implicite dans la structure même de la pensée – quand on réfléchit à ce qui s'est passé hier et dont on a peur, ou en pensant à l'avenir –, d'accord ? La pensée donne naissance à la crainte, n'est-ce-pas ?

    Couverture de Le vol de l’aigle
    page(s) 16-17
  • Liberté & discipline

    [I]l faut qu'existe [la] liberté, non pas à la fin de l'enquête, mais dès le premier pas. Faute d'être libre, on ne peut explorer, examiner, sonder. Pour qu'il y ait pénétration profonde, il faut qu'il y ait non seulement liberté, mais aussi la discipline nécessaire à toute observation ; la liberté et la discipline vont de pair (mais il ne faut pas se discipliner dans le but d'être libre). […]

    Apprendre et être libre vont de pair, la liberté entraînant sa propre discipline, une discipline qui n'est pas imposée par l'esprit dans le but d'obtenir un certain résultat. Voilà deux choses qui sont essentielles : la liberté et l'action d'apprendre. On ne peut apprendre à se connaître, à moins d'être sans entraves, […]

    Une telle observation, une telle perception, une telle vision entraînent leur propre discipline, leur propre façon d'apprendre ; il ne s'y trouve aucun conformisme, aucune imitation, aucune suppression, aucun contrôle d'aucune sorte. En cela réside une grande beauté.

    Couverture de Le vol de l’aigle
    page(s) 13
  • Des enfants extraordinaires, ayant de multiples dons

    C'est tout comme si nous étions des enfants extraordinaires, ayant de multiples dons, et que la société nous écrasait en voulant à tout prix nous rendre normaux. Chaque fois que nous montrerions des marques de notre génie, nos parents en seraient gênés et tenteraient de nous rabattre le caquet en disant : « Charles, ne dit pas ça. Contente-toi d'être comme tout le monde. » C'est en fait ce qui nous arrive avec ou sans nos parents.

    Je ne veux surtout pas jeter tout le blâme sur les parents ; nous sommes tout autant responsables de cela. Lorsque nous voyons quelque chose d'extraordinaire, nous avons peur de le dire ; nous avons peur de nous exprimer – ou d'entrer dans de telles situations. Nous avons donc tendance à nous renfermer, à ne pas cultiver notre potentiel, nos capacités. Mais le bouddhisme nous libère de ce type de conventionnalisme.

    Couverture de Le cœur du sujet
    page(s) 26
  • Être heureux

    Selon les enseignements du Bouddha, la condition essentielle au bonheur est la liberté, non pas sur le plan politique, mais sur celui de l'être profond. Il s'agit de se libérer de ces constructions mentales que sont la colère, le désespoir, la jalousie et l'illusion. Le Bouddha les considérait comme des poisons qui, lorsqu'ils subsistent dans nos cœurs, rendent le bonheur impossible.

    Couverture de La colère
    page(s) 7-8
  • Une action qui ne soit pas mécanique

    Il existe une action qui n'est pas mécanique mais il vous faut la découvrir. On ne peut pas vous dire ce qu'elle est, on ne peut pas vous l'enseigner, vous ne pouvez pas l'apprendre d'après des exemples car, à ce moment, cela devient de l'imitation et du conformisme. Vous avez alors complètement perdu la liberté et il n'y a pas de bonté.

    Couverture de Apprendre est l’essence de la vie
    page(s) 28
  • La bonté fleurit dans la liberté

    La bonté ne peut fleurir que dans la liberté. La persuasion n'est pas un terrain où elle peut croître, pas plus d'ailleurs que la contrainte. Elle n'est pas non plus le fruit de la récompense. Elle n'apparaît pas tant qu'il y a la moindre trace d'imitation ou de conformisme et elle ne peut exister quand il y a la peur. La bonté se révèle dans le comportement et ce comportement émane de la sensibilité. Cette bonté s'exprime dans les actes.

    Couverture de Apprendre est l’essence de la vie
    page(s) 26
  • Une conception naïve et dangereuse de la liberté

    L'idéologie démocratique propre à notre temps implique une conception naïve et dangereuse de la liberté qui nous conduit à suivre ce que nous désirons – les kleśa, en langage bouddhiste. Mais surtout, elle conduit l'homme à se penser comme « sujet », le « sujet-roi fondateur de lui-même » (Pierre Legendre), ayant à décider par lui-même ce qu'il en est du réel.

    Nous touchons là un point décisif. S'il incombe à chacun de répondre à la nécessité de faire qu'une société éveillée se manifeste, la compréhension actuelle erronée d'un tel impératif, perçu comme l'invitation à imposer partout et à tout propos sa volonté, est la source de la crise du monde moderne, celle qu'annonce René Guénon et que Heidegger désigne comme l'« époque des conceptions du monde » – où le monde n'est plus conçu que par rapport à soi devenu la région à laquelle échoit désormais toute mesure.

    Couverture de Chögyam Trungpa
    page(s) 39-40
  • Assumer sa responsabilité d'homme

    Quand la structure sociale ne peut plus refléter un ordre sacré, l'homme doit faire retraite en lui-même et entretenir un rapport direct et personnel à cette dimension. Telle est actuellement la situation dans laquelle nous nous trouvons : alors que l'enseignement le plus ultime est présenté publiquement, il n'existe plus aucune situation sociale le préservant et lui donnant un terrain propice pour qu'il puisse prendre corps.

    La détresse qui en résulte recèle néanmoins des ferments de salut. Chacun a désormais le devoir d'assumer sa responsabilité d'homme, situation que Heidegger, à la suite de Kierkegaard, décrit comme marquée par le sceau de l'angoisse – angoisse pensée non pas négativement mais comme l'élément de dévoilement de notre liberté, responsabilité insurmontable dont on n'est jamais complètement quitte. Une telle épreuve n'a rien de psychologique, mais elle renvoie au devoir, pour chacun, d'être le centre de sa propre vie – un centre qui ne soit ni fixé une fois pour toutes ni ce par rapport à quoi tout s'oriente, mais que chacun de nous avons à être, un centre non fixe, en expansion, « centrifuge », fondamentalement ouvert et « vide ».

    Couverture de Chögyam Trungpa
    page(s) 30-31