matérialisme

Extraits étiquetés avec : matérialisme

  • Déjà dans un autre monde

    Comme se sont soudain effondrés le régime soviétique, le marxisme, le mur de Berlin, j’imagine que pourrait s’effondrer le paradigme matérialiste ancien, laissant la place à un monde post-moderne dans lequel il serait possible de vivre harmonieusement, selon notre vraie nature.

    Sans doute est-ce un rêve, je poursuis pourtant cet espoir enfantin que la face du monde puisse être changée non par de nouvelles théories politiques, mais par ce qu’on attendait le moins : de nouveaux impératifs, imprévus ou même peut-être déjà inclus dans la structure même de ce qui est là et que l’on ne sait pas voir encore. Tout à coup, on comprendrait qu’on est déjà dans un autre monde, que le passé n’était qu’un enfer construit d’illusions, un cauchemar dont on se serait enfin réveillé en une sorte de satori nous faisant retrouver la pureté des origines…

    Couverture de Traité de la cabane solitaire
    page(s) 48-49
  • Besoin de toucher un sentiment de bien-être profond

    Les enfants se sentent si souvent démunis face à l'attitude totalement matérialiste de leurs parents. Les parents étant incapables de transmettre à leurs enfants les valeurs de leur héritage spirituel, les enfants essaient de combler ce manque en prenant des drogues. La drogue semble être la seule solution quand les enseignants et les parents n'ont plus aucune spiritualité. Les jeunes ont besoin de toucher les sentiments de bien-être profond qui sont en eux sans avoir besoin de prendre des drogues, et c'est la tâche des éducateurs de les aider à trouver une nourriture et un bien-être spirituels.

    Couverture de Changer l’avenir
    page(s) 104-105
  • Fin d’un cycle

    Si nous examinons les caractéristiques du siècle écoulé, nous pouvons rapidement énumérer :

    • La perfection rationnelle et technique des massacres organisés et les progrès supplémentaires existants en cette matière, qui pèsent sur l'avenir.

    • L'organisation de l'élimination des juifs par le nazisme et des opposants politiques par le marxisme : des productions représentatives de l'Occident moderne.

    • L'idéologie matérialiste dominante, de fait dans la société de consommation, de droit dans le scientisme, qui demeure le prêt-à-porter intellectuel majoritaire.

    • L'effacement progressif des religions instituées, accompagné de la dissolution des cadres familiaux et sociaux et de la morale privée ou publique.

    Ces signes correspondent à ceux décrits en Orient comme symptomatiques de la fin d’un cycle, et en Occident chrétien comme ceux des « derniers temps » évangéliques.

    Couverture de Itinéraire d’un bouddhiste occidental
    page(s) 18-19
  • Le refoulement de la mort

    Le refoulement de la mort dans l'Occident contemporain a fini par aboutir à un retour du refoulé. Notre monde déchristianisé avait remplacé le souci des fins dernières et de la vie spirituelle aujourd'hui, par celui exclusif de la vie matérielle, donc les valeurs de l'être par celles de l'avoir. Sous ces deux aspects, la mort signe une faillite. On comprend la nécessité, pour un monde dont elle marque l'échec intolérable, de la refouler aussi complètement que possible.

    Couverture de De la mort à la vie
    page(s) 109
  • « Naissance-et-mort » constitue la vie

    [L]e scandale radical constitué par la mort, fin absolue dans une optique matérialiste de droit ou de fait, a déclenché un vaste processus de négation et de refoulement.

    Il n'en est rien dans les sociétés traditionnelles, qui ont toujours pris en compte la mort dans la vie ou plus exactement qui ont toujours envisagé le couple indissociable naissance et mort, et ceci dans une conception de l'être bien différente de celle de nos contemporains dans leur grande majorité. En ce sens, l'opposition de la mort et à la vie n'est pas pertinente, il faut voir que « naissance-et-mort » constitue la vie.

    Couverture de De la mort à la vie
    page(s) 16
  • La pensée, utile mais limitée

    Au fil de ses pérégrinations, le Bienheureux aurait été amené à se démarquer de positions théistes, matérialistes, éternalistes ou nihilistes. Son propos consiste essentiellement à souligner les limites inhérentes aux opinions souvent spéculatives que l'entendement humain est toujours en mesure de réfuter. Conceptuellement, il est possible de soutenir toutes sortes de thèses et d'abstractions. Cependant conduisent-elles à la véritable paix ?

    Le propos du Bouddha n'est pas de critiquer les positions d'autrui ou de débattre avec un quelconque « adversaire ». Il n'y a pas plus d'ego à défendre que d'idéologies, de systèmes de croyance, de points de vue philosophiques. Il s'agit d'apprécier l'utilité de la pensée mais aussi de percevoir ses limites. Utilité indiscutable puisqu'elle peut soutenir la démarche spirituelle. Grâce à elle, le discernement se développe et la compréhension ouvre des perspectives plus larges à l'esprit. Cependant, au cours de son usage, elle découvre elle-même son impuissance lorsqu'elle bute devant le caractère énigmatique de la réalité.

    Couverture de Le grand livre du bouddhisme
    page(s) 498-499
  • Obstacles culturels à la compréhension

    Un enseignant chargé d'exposer les base du bouddhisme, et de la pratique méditative qui est un de ses fondements, se trouve confronté d'abord aux obstacles culturels multiples qui empêchent la compréhension en profondeur de cette voie de libération venue d'Orient. Nous résumerons fortement, en distinguant trois grands domaines d'erreur :

    • Le dogmatisme du matérialisme scientiste, voire de certains courants psychanalytiques, ne donne pas droit à l'existence aux valeurs spirituelles, ni aux phénomènes psychiques qui accompagnent une pratique, dont la qualité dite religieuse est pour eux condamnable. Une séquelle de ces conceptions, même discrète voire dissimulée, est un obstacle à la compréhension du bouddhisme. Il va de soi que la science réelle et ses méthodes n'y font pas obstacle, vu le caractère largement expérimental et rationnel de l'enseignement bouddhique, qui toutefois dépasse la vision scientifique ordinaire.

    • Le dogmatisme de la vérité religieuse unique, possédée exclusivement par un monothéisme dans sa version intégriste, a pu laisser des traces dans le mental de l'auditeur, ne serait-ce que sous la forme d'un conflit ancien ou d'une hostilité vague à tout ce qui ressemble à une autre religion.

    • Le large consensus de civilisation touchant l'individualisme jouisseur du moderne libéré des contraintes fait que certains viennent consommer du bouddhisme et de la méditation pour leur confort. Le but est légitime et utile, mais limité, et fait obstacle à une pratique profonde libératrice.

    Couverture de Le bouddhisme expliqué aux Occidentaux
    page(s) 7-8