non-séparation

Extraits étiquetés avec : non-séparation

  • L’intelligence du cœur, la réalisation de la non-dualité

    Souvenez-vous de cette expression, « l’intelligence du cœur », qui a le mérite d’être « bien de chez nous » et n’est pas traduite du sanscrit. Mais elle est difficile à comprendre, puisque dans les conditions ordinaires le cœur non seulement n’est pas un instrument de connaissance mais au contraire un instrument d’aveuglement, d’ignorance, de coupure, de séparation.

    Même si vous admettez que la Connaissance suprême est la réalisation de la Non-Dualité, elle ne peut se découvrir que dans le cœur et non par l’intellect. Car la conscience de la dualité ou de la séparation se situe d’abord dans le cœur, selon le mécanisme de l’attraction et de la répulsion.

    Couverture de La voie du cœur
    page(s) 17 (poche)
  • Retour de l’esprit au sein de l’âme du monde

    Le sage assis sur son rocher en solitude, dans sa méditation conçoit également que l’humain est pris dans sa sensorialité et les représentations de son esprit. Par contre, la sagesse émanant de sa corporéité – dans le zen, on dirait « de sa posture » – l’amène à comprendre que son monde de représentation n’est aucunement la vérité ultime. Tout au contraire, il sent combien celui-ci est conditionné. La vérité ultime, il la trouve dans la non-dualité, c’est-à-dire dans un retour de son esprit au sein de l’âme du monde. Là seul réside un inconditionné, en lequel il fonde sa sagesse.

    Couverture de Écotopia
    page(s) 167
  • Je suis d’emblée relation

    Impossible de cerner ou de saisir une fois pour toutes ce que je suis. Mes efforts pour y réussir ne font que m'enfermer toujours plus douloureusement et m'éloigner de ce que, pourtant, je recherche.

    Le bouddhisme est ici particulièrement éclairant : chercher à se vivre comme une identité séparée des autres et du monde n'est pas seulement une faute éthique, un égoïsme, mais aussi et surtout un projet irréalisable. Nous n'y arriverons jamais. Tout effort pour se crisper sur une identité fixe est voué à l'échec.

    Je ne suis proprement qu'en m'oubliant, qu'en étant au service, qu'en aimant – en reconnaissant l'ouverture primordiale qui me constitue. Ou pour le dire plus décisivement, je suis d’emblée – avant tout effort et toute décision – relation, souci devant la possibilité de souffrance de l'autre.

    Couverture de Pourquoi n’y a-t-il pas de chemin spirituel possible sans un maître
    page(s) 17
  • Au point où le verbe n’existe pas

    Si la phénoménologie de la conscience s'arrêtait au premier instant de la sensation, il n'y aurait pas de théorie bouddhique, car à ce moment infinitésimal de la sensation, la perception du monde correspond à ce que le bouddhisme nomme tathatā, ou «  ainsité ». En ce point de conscience, le verbe n'existe pas encore, aussi le perçu ne porte-t-il pas de nom. Si le perçu ne peut porter de nom, c'est que la discrimination n'est pas encore entrée en branle, l'objet n'est pas séparé du tout, le sujet et l'objet ne forment qu'une seule chose. La conscience, non identifiée, coïncide alors avec l'absolu dans le même temps infinitésimal où elle reflète le phénomène encore non souillé (par le connu).

    Couverture de Zen et connaissance
    page(s) 20
  • Aimer, c’est être avec

    Aimer, c’est être Un. Aimer, c’est apprécier. Aimer, c’est être « avec ». Aimer, c’est être en communion avec quelqu'un ou quelque chose. Aimer, c’est être lié à ce qui existe. Aimer, c’est être mélangé au tout. Aimer, c’est réaliser que l'on est de la même nature que la personne qui partage notre vie, que l'on est de la même nature que le réfugié à la frontière de n'importe quel pays, et que l'on est aussi de la même nature que celui qui le chasse et l'opprime. Car, aimer, c'est ne plus rien rencontrer d'étranger dans le monde parce que nous reconnaissons en chaque chose notre essence intime.

    Couverture de La guérison du cœur
    page(s) 278
  • Vivre sans attente

    Lorsqu'en de rares moments nous n'éprouvons ni le besoin d'être aimé ni celui de ne pas être aimé, nous pouvons nous laisser aller à être nous-même et en ressentir un sentiment de liberté. Nous cessons alors automatiquement de nous contraindre, de nous rapetisser ou de vouloir grandir.

    Vivre sans attente ne signifie pas se résoudre à la passivité. À l'inverse, cela libère le geste. L'action peut alors naître du goût d'être soi-même et de s'exprimer. Toute attente, tout désir élève une barrière entre soi et le monde. Nous ne sommes plus avec ce qui est, nous sommes avec ce que nous pensons devoir être.

    Être en bonne santé, ne pas être malade, être joyeux, ne pas être triste, faire de l'argent, prospérer, ce sont des attentes. Et ces attentes nous empêchent de réagir simplement à ce qui nous arrive. Au fond, il n'y a rien de psychologique dans tout cela, au contraire, notre personnalité psychologique complique parfois le tout. Vivre sans attente nous permet de faire ce qu'il y a à faire et c'est tout. Nous ne nous plaignons pas de ce qui nous arrive, nous n'avons pas d'idée préconçue de ce qui doit arriver ou ne pas arriver. Le malheur vient, nous faisons ce qu'il y a à faire. Le bonheur est là, nous en profitons au maximum.

    Couverture de La guérison du cœur
    page(s) 249-250
  • Communion totale

    Au cours des jours d'éveil, j'étais pour ainsi dire Un avec toute chose, j'étais en fusion avec elles, en communion totale. Pourtant, mon sentiment d'avoir une individualité diffuse subsistait. Ma conscience subjective était suffisamment présente pour me permettre de jouir de ce qui se passait. Par contre, mon sens du jugement s'était évanoui. J'appréciais tout ce qui se passait sans discrimination.

    Couverture de La guérison du cœur
    page(s) 238
  • Deviens un avec

    Perceval ! Tout ce qui existe n'existe que pour s'unir à tout ce qui est et devenir Un avec lui. Cesse ta quête ! Il ne sert à rien de courir l'univers pour ne rien manquer. Deviens un avec l'arbre, avec la chaise, avec le corps de ta bien-aimée, et que cette union te monte au cœur et illumine ta vie. Alors tu auras véritablement accompli quelque chose !

    Couverture de La guérison du cœur
    page(s) 118-119
  • Plus séparés

    [D]ans l'amour, nous avons le sentiment profond de n'être plus séparés de ceux que nous aimons.

    Couverture de Et si de l’amour on ne savait rien ?
    page(s) 19
  • Un avec l'objet de méditation

    Le terme vipassanā signifie « aller en profondeur dans l'objet pour l'observer ». Pendant que nous sommes pleinement conscients d'un objet et l'observons avec profondeur, la frontière entre le sujet qui observe et l'objet observé se dissout progressivement, sujet et objet deviennent un. Ceci est l'essence de la méditation. Nous ne pouvons comprendre un objet qu'en le pénétrant et en devenant un avec lui.

    Couverture de Transformation et guérison
    page(s) 44
  • L'esprit est la respiration

    L'esprit est la respiration. Il est l'unité du sujet qui observe et illumine et de l'objet qui est observé et illuminé. L'esprit est paix et bonheur. L'esprit est le champ de l'illumination et il contient la force de la concentration.

    Couverture de La respiration essentielle
    page(s) 41
  • Le chemin bouddhiste

    Le chemin bouddhiste est de faire tomber peu à peu la barrière qui me sépare des autres et me fait croire que j'existe indépendamment d'eux. C'est une barrière qui cherche à dissimuler une ouverture première. Nous ne pouvons rien y faire, nous sommes unis à tout ce qui est.

    Couverture de Quel bouddhisme pour l’Occident ?
    page(s) 343
  • Notre cœur est mis à nu

    Le point essentiel [est] que la compassion est une modalité d'être où notre cœur est mis à nu, se sent vulnérable et est inséparable du monde.

    Couverture de Quel bouddhisme pour l’Occident ?
    page(s) 342
  • Juste observer ce qui est

    L'erreur est de comprendre la méditation comme la recherche d'un état quelconque. Elle est en vérité, dans la perspective bouddhique, une simple observation de ce qui est, qui coupe au travers de la distinction entre celui qui regarde et ce qui est regardé. Et là, selon le bouddhisme, est le chemin.

    Couverture de Quel bouddhisme pour l’Occident ?
    page(s) 326
  • Lâché prise

    J'ai porté mon regard vers le sud,
    J'ai vu des entrelacs d'arcs-en-ciel,
    J'ai pensé que les phénomènes
    Sont à la fois vides et apparents.
    J'ai connu une expérience non duelle :
    La clarté naturelle, tout à fait libre
    De néant et d'éternité.
    Libre de l'espoir du fruit
    Et de la peur de l'échec.
    J'ai lâché prise.

    Shabkar

    Couverture d'Un voyage immobile
  • Rejoindre l'océan

    La voie, les pratiques, les efforts « héroïques », les progrès ne sont […] que des aspects du rêve dont il s'agit de s'éveiller [… :] l'illusion d'un ego cherchant à rejoindre ce qu'il est déjà.

    Mais ce dérisoire s'appliquerait aussi à l'asthanga marga (le célèbre « octuple chemin ») proposé par le Bouddha. Cet ensemble de pratiques persévérantes devient dans cette optique aussi étrange qu'un manuel enseignant à la vague comment rejoindre l'océan alors qu'elle est l'océan, qu'elle demeure en lui et qu'il demeure en elle dans la perfection de la non-séparation.

    En vérité, pour qu'un ego (même « illusoire » ou « irréel ») puisse tourner toute son attention, toute son énergie psychique vers sa source, vers le Soi (adhyatma), il faut que cette énergie soit puissante et unifiée, libre des pensées, émotions, désirs et peurs habituels (vasana et sankalpa).

    Couverture de La paix toujours présente
    page(s) 15
  • Un avec sa propre expérience

    Comme les maîtres bouddhistes le soulignent souvent, la sapience, dans le sens de prajñā, n'est pas une connaissance à propos de quelque chose. Il n'y a pas de sujet abstrait d'une expérience, qui serait séparé de l'expérience elle-même. Les maîtres bouddhistes évoquent souvent le fait de faire un avec sa propre expérience.

    Couverture de L'inscription corporelle de l'esprit
    page(s) 68
  • Le sentiment de séparation semble avoir fondu

    L'essentiel […] est simple : c'est qu'il n'y a plus de distinction réelle entre le monde et lui. Non que le monde et lui soient littéralement, matériellement confondus, cela va sans dire. Mais le sentiment de la séparation semble avoir fondu dans le rayonnement de la passion ; l'homme, jusqu'alors distinct de ses qualités, en ressaisit le fil, éprouve à la fois de l'exaltation et un enracinement dans le réel, alors qu'il était d'ordinaire tout ensemble abattu et détaché du monde. Il s'élève, mais sans perdre son poids (en le retrouvant plutôt, mais ce n'est pas la pesanteur, c'est la densité, la plénitude). En un mot, il connaît alors un bonheur d'une nature si radieuse que le simple souvenir, plus tard, de cet état, suffit à réveiller son désir de vivre en dépit des bassesses du réel, en dépit des plus hauts obstacles et des pires échecs.

    Couverture de Œuvres de Jacottet
    page(s) 263 (« À partir du rêve de Musil », Éléments d'un songe, 1961)
  • Conscience illimitée

    La conscience est fondamentalement non conceptuelle – elle précède le moment où la pensée scinde l'expérience en un sujet et un objet.

    La conscience est également vide et peut donc tout contenir, y compris la pensée. Elle est illimitée.

    Et, étonnamment, elle est intrinsèquement connaissante.

    Couverture de Méditer
    page(s) 45
  • Je ne suis rien et je suis tout

    Comme l'a déclaré le grand maître indien Nisargadatta Maharaj : « La sagesse me dit que je ne suis rien, l'amour que je suis tout. Entre les deux, ma vie s'écoule. »

    « Je ne suis rien » ne signifie pas qu'il y a une terre désolée au fond de moi. Si nous ne sommes rien, la conscience nous conduit à un espace limpide et dégagé, dépourvu de centre et de périphérie, sans cloisonnements. Un espace où aucune barrière ne peut entraver l'expression sans limite de l'amour.

    Or, en n'étant rien de cette façon, nous sommes aussi, inévitablement, tout. Comprendre que l'on est « tout » ne veut pas dire s'autoglorifier, mais reconnaître sans le moindre doute que l'on n'est pas séparé du reste du monde.

    Ensemble, l'espace ouvert et dégagé du « rien » et l'interconnexion du « tout » nous éveillent à notre nature véritable.

    Couverture de L'amour qui guérit
    page(s) 38