perte

Extraits étiquetés avec : perte

  • Écrire, planter des arbres

    Si je vis à l'écart du monde, dans l'anonymat, ce n'est pas pour être découvert, c'est pourquoi ma vie dans les monts me va bien. Écrire, planter des arbres, procèdent d'une même métaphysique. En ce monde délabré où tout passe et va à sa perte, témoigner de ce qui ne passe pas, n'est-ce pas important ?

    Couverture de Ma vie dans les monts
    page(s) 51
  • Acquiescement au grand mouvement des choses

    Il pleut, le niveau du ruisseau monte. Que l'impermanence soit bouddhéité, comment le comprendre au jour le jour, juste là où l'on est ? Sans doute y faut-il une acceptation, un accord. Une disposition intérieure, et non de la pensée.

    Prenons les choses autrement, mettons-nous dans la disposition des moines-poètes de l'Extrême-Orient, et disons : l'éphémère lui-même est l'absolu. C'est là ce qu'ont montré les grands maîtres du haïku de l'école Bashō : Issa, Buson, Santoka, Masaoka Shiki. Un absolu qui se révèle dans les faits les plus insignifiants en apparence. Cet absolu, où est-il ?

    « Vous me demandez pourquoi je vis au profond des montagnes, je souris mais ne réponds point » formule Libai – ou Li Po, le grand poète des Tang - dans un de ses poèmes. Voilà une réponse silencieuse qui, de quelque façon, témoigne d'une compréhension du fond des choses. Celle-ci n'est pas de l'ordre d'une acquisition, elle serait bien plutôt de l'ordre d'une perte !

    Ainsi de ma vie dans les monts, qui est peut-être plutôt du côté d'un abandon que d'un esprit de recherche – d'un acquiescement au grand mouvement des choses.

    Couverture de Ma vie dans les monts
    page(s) 45-46
  • Quand nous cessons de lutter

    Le chagrin, la perte et la souffrance, même la dépression et la crise spirituelle – les sombres nuits de l'âme –, ne font qu'empirer si nous essayons de les ignorer, de les nier ou de les éviter. Le parcours de guérison commence lorsque nous y faisons face et que nous apprenons comment travailler avec ces sentiments et ces sensations. C'est souvent quand nous cessons de lutter contre nos difficultés et trouvons la force d'affronter nos démons, que nous nous découvrons plus forts, plus humbles et plus posés. Survivre à nos difficultés, c'est s'initier à la fraternité de la sagesse.

    La vraie tragédie, c'est lorsque, refusant de reconnaître et de respecter notre propre souffrance, nous la communiquons aux autres.

    Couverture de Une lueur dans l’obscurité
    page(s) 19-20
  • Quatre axes du mal-être

    Premièrement, nous aimons le plaisir ; nous y sommes attachés. À l'inverse, nous n'aimons pas la douleur. Deuxièmement, nous aimons les louanges et y sommes attachés. Nous tâchons d'éviter la critique et les reproches. Troisièmement, nous aimons la gloire et y sommes attachés. Nous n'aimons pas la honte et essayons de l'éviter. Enfin, nous sommes attachés au gain, à l’obtention de ce que nous désirons. Nous n'aimons pas perdre ce que nous possédons.

    Selon cet enseignement très simple, c'est l'immersion dans ces quatre couples d'opposés – plaisir et douleur, perte et gain, gloire et honte, louanges et reproches – qui nous maintient englués dans la souffrance du saṃsāra.

    Couverture de Quand tout s’effondre
    page(s) 73 (8 - Les huit dharmas de ce monde)