vie

Extraits étiquetés avec : vie

  • Déni inhérent à la pensée du bonheur

    [L]a pensée du bonheur ne se maintiendrait-elle, en dépit de son aporie, que par la force de son déni ? – d'où lui viendraient sa puissance hallucinatoire et sa construction délirante. Déni de ce que la violence ne peut en réalité disparaître – et même n'a pas à disparaître – parce qu'elle est intrinsèque à la vie ; ou de ce que la mort est au sein même de la vie et non seulement ce qui la finit – autrement dit, que les opposés sont solidaires, comme le prônait Héraclite. Déni surtout de ce que l'un est la condition de l'autre ; et, d'abord, de ce que la vie ne peut se concevoir, se promouvoir, que sous la condition de la mort.

    Couverture de De la vraie vie
    page(s) 100
  • Se tenir hors

    Le lassant restreint et replie la vie sur un « soi » qui s'emmure et devient possessif ; et l'inouï la déploie, au contraire, et la rend expansive jusqu'au désemparement et dépossession d'un tel soi qui s'étiolait en soi. On est entré du coup dans une éthique de l'ex-istence, dès lors qu'on entend celle-ci comme la capacité de s'extraire et de « se tenir hors », ex-sistere, des conditions imparties et subies.

    Couverture de L'inouï
    page(s) 69
  • Indifférence à la vie

    Ce à quoi je n'accroche pas, autrement dit, parce que cela toujours est pareil, toujours déjà là, me reste inconnu, mais à mon insu, sans que je commence de soupçonner son étrangeté[. J]e ne commence pas de le rencontrer : ne le rencontrant pas, cela ne me résiste pas ; et n'y suspectant pas de résistance, je le laisse sombrer de soi dans l'indifférence. Je suis lassé, sans même me le dire, de ce qu'il y ait du ciel par-delà la fenêtre ou sous mes yeux de la couleur. Et même n'est-on pas lassé d'être en vie ? La vie ma lasse de sa répétition continue qui l'enlise et fait que je ne la perçois plus.

    Couverture de L'inouï
    page(s) 58-59
  • Dans le sens de l’intuition directe de la vie

    Ce qui m'intéresse avec la biosophie est de faire progresser notre intelligence de la vie à travers ce que Spinoza appelle la pensée adéquate et qui correspond aussi à ce que le Bouddha nommait la pensée juste. Ma proposition avec cette nouvelle méthode est de faire évoluer la pensée dans le sens de l’intuition directe de la vie comme y invitent des penseurs comme Spinoza, Nietzsche et Bergson. Après des milliers d'années de combat entre les idéalistes et les matérialistes, les sceptiques et les dogmatiques, les empiristes et les rationalistes, je crois qu'il est temps de sortir des oppositions de doctrine et d'unir les esprits autour d'un projet philosophique commun qui est la libération spirituelle de l'humanité de la folie égotique qui la maintient en esclavage.

    Couverture de L’expérience du bonheur
    page(s) 41
  • Sans inscription corporelle, la pensée n’est rien

    Reste à savoir dans quelle mesure ces interfaces qui ne s'adressent qu'au mental [mail, tweet], tout en délivrant du sens, ne sont pas source d'une illusion et d'une aliénation supplémentaire. En effet, tous ces inputs d'information digitalisés sont au risque de contribuer à un clivage, voire une schizoïdie du corps et de l'esprit.

    C'est précisément celle-ci qui laisse croire aux tenants du transhumanisme que l'on pourra un jour, très bientôt, ils avancent des dates, transférer l'humain dans les circuits de super-machines. C'est se méprendre, en croyant, à la suite des penseurs des Lumières, que l'homme est pensée, que l'homme est cognition. Mais en réalité, sans inscription corporelle, la pensée n’est rien et la vie n'existe même pas.

    Couverture de Écotopia
    page(s) 52-53
  • Laissez passer

    Laissez toute chose passer tranquillement.
    N'essayez pas de la retenir.[…]

    Heureux celui qui ne retient pas le temps.
    Libre celui qui n'entrave pas la vie.
    Il vit celui qui fait face à chaque défi.
    Il aime celui qui vit tout ses instants.

    Couverture de La méditation
    page(s) 106
  • Mon présent pour vous

    Je suis venue pour chanter,
    le chant de la vie.
    Je ne sais pas enseigner.

    Je suis venue pour aimer,
    la diversité de la vie.
    Je ne sais pas exhorter.

    Je suis venue pour vivre,
    une vie saine, équilibrée.
    Je ne sais pas guider.

    Je suis venue pour goûter,
    le parfum de la vie.
    Je n'ai pas de message pour vous.

    Mon cœur est un lotus.
    Ces mots sont des pétales.
    C'est le présent que je vous offre.

    Couverture de La méditation
    page(s) 98
  • Doctrine versus expérience

    Le zen ne peut être jugé convenablement comme une simple doctrine, car, bien qu'il y ait en lui des éléments doctrinaux implicites, ils sont entièrement secondaires par rapport à l'expérience zen inexprimable. […]

    [L]a caractéristique principale du zen est qu'il rejette toute [les] élaborations systématiques afin de revenir, autant que faire se peut, à la base pure, ni énoncée ni expliquée, de l'expérience directe. Expérience directe de quoi ? De la vie même.

    Couverture de Zen, tao et nirvâna
    page(s) 58
  • Un ange

    [E]st un ange celui qui – animal, poème ou humain – remet la vie en vie.

    Couverture de Un bruit de balançoire
    page(s) 70
  • La vie et la mort dépassées

    [O]n peut être parfois si présent à ce qu'on vit qu'il n'y a plus besoin de paradis – aucun mot ne suffisant pour dire la vie et la mort dépassées.

    Couverture de Un bruit de balançoire
    page(s) 69
  • La pensée appartient toujours à l’ancien

    La mémoire, l'expérience, la savoir sont l'arrière-plan d'où surgit la pensée. Et par conséquent, celle-ci n'est jamais une chose neuve : elle appartient toujours à l'ancien, au déjà-vu ; elle ne peut jamais être libre parce qu'elle est liée au passé et qu'elle est par conséquent incapable de voir quoi que ce soit de façon neuve. Et, dès l'instant où je comprends ceci très clairement, le mental s'apaise. La vie est un mouvement, un mouvement constant dans l'univers des inter-relations ; et la pensée qui s'efforce toujours de capturer ce mouvement en fonction du passé, de la mémoire, du stable, du figé, la pensée a peur de la vie.

    Couverture de Le vol de l’aigle
    page(s) 22-23
  • La respiration, un pont

    La respiration est le pont qui relie la vie et la conscience, qui unit le corps et le mental.

    Couverture de Le miracle de la pleine conscience
    page(s) 27
  • Ce qui nous dépasse

    Pour Zhuangtsi, et pour nombre de philosophes chinois après lui, une vie humaine ne peut être abstraite de la vie qui se poursuit chez d'autres humains, pas plus que la vie du monde naturel ne peut être extraite de ce monde pour en faire une entité consistante en elle-même et par là transcendant la réalité visible. Pour eux la force de la vie ne pouvait être détachée de son effectuation et des modifications que subissent en permanence les choses et les êtres. Ce qui nous dépasse n'est pas la Vie, avec une majuscule, qu'il faudrait se concilier, c'est ce qui s'identifie au mouvement de la nature ou du cosmos qui est aussi celui de l'humanité dans lequel chacun doit entrer.

    Couverture de Jamais contre, d’abord
    page(s) 285 (La fin de la plainte)
  • S’effacer devant la vie

    La vie ne peut apparaître que si on lui laisse toute la place, que si on ne fait pas obstacle, mais, ne pas faire obstacle, c'est déjà disparaître ou mourir, en tout cas c'est l’effacement. […]

    Je m’efface pour que, (et je ne sais plus quoi), je m’efface pour laisser toute la place, je ne suis plus dans ma place, je ne m'habite plus, je laisse, je me laisse habiter, je me laisse emporter, mais, si tout est emporté, alors je deviens comme une soie qui s'envole, je m'allège à l'extrême, je vais être emporté. Je ne pourrai pas supporter longtemps cet emportement, cet emportage. Et pourtant c'était bien à force de poids, à force d'être là, à force de présence lourde et sans intention, et même de présence matérielle, absolument bête, absolument sans esprit.

    Couverture de Jamais contre, d’abord
    page(s) 242 (La fin de la plainte)
  • Méprise concernant le bardo

    Il me semble qu'on se méprend beaucoup sur le bardo : on le met purement en relation avec l'expérience de la mort, et de ce qui se passe après la mort. L'expérience des six bardo ne porte pas uniquement sur l'avenir ; elle concerne aussi le moment présent. Chaque étape de l'expérience, chaque étape de la vie, est expérience du bardo.

    Couverture de Bardo
    page(s) 17
  • « Naissance-et-mort » constitue la vie

    [L]e scandale radical constitué par la mort, fin absolue dans une optique matérialiste de droit ou de fait, a déclenché un vaste processus de négation et de refoulement.

    Il n'en est rien dans les sociétés traditionnelles, qui ont toujours pris en compte la mort dans la vie ou plus exactement qui ont toujours envisagé le couple indissociable naissance et mort, et ceci dans une conception de l'être bien différente de celle de nos contemporains dans leur grande majorité. En ce sens, l'opposition de la mort et à la vie n'est pas pertinente, il faut voir que « naissance-et-mort » constitue la vie.

    Couverture de De la mort à la vie
    page(s) 16
  • Prendre soin de l’expiration

    Prendre soin de l’expiration est très important. Mourir est plus important que s'agripper à la vie.

    Couverture de Libre de soi, libre de tout
    page(s) 25
  • Transmettre l’invisible

    Rejoindre le moment de bifurcation où la vie s'invente de neuf.

    Il faut répéter sans se lasser que ce qui existe sur terre n'est qu'une ombre du possible, une option entre mille autres. Nous avons été invités à jouer au jeu des dieux, à créer du frémissement, de l'ample, du vibrant – et non à visser l'écrou de la coercition sociale et des soi-disant impératifs économiques.

    Notre inertie rende probable que le probable ait lieu – mais il n'est pas pour autant improbable que ce soit l'improbable qui surgisse.

    Ce qu'il y a de toute urgence à transmettre est invisible.

    Couverture de N’oublie pas les chevaux écumants du passé
    page(s) 29
  • La croyance à l'immortalité est nuisible

    La croyance à l'immortalité est nuisible parce qu'il n'est pas en notre pouvoir de nous représenter l'âme comme vraiment incorporelle. Ainsi cette croyance est en fait croyance au prolongement de la vie, et elle ôte l'usage de la mort.

    Couverture de La pesanteur et la grâce
    page(s) 48
  • Une nouvelle vie toujours en train de grandir

    Que notre souffrance soit due à un cancer, un divorce, un deuil ou un conflit, « celui qui sait » comprend que c'est uniquement dans le présent que nous pouvons guérir. « Celui qui sait » a le courage de reconnaître comment sont les choses et d'en prendre soin, d'aimer et d'avoir confiance, quoi qu'il advienne. Derrière toute maladie, perte et mort, « celui qui sait » voit la réalité plus large. La sagesse sait que, même si nous avons peut-être le sentiment que notre vie ou celle de quelqu'un d'autre s'achève, une nouvelle vie est toujours en train de grandir en nous et autour de nous.

    Couverture de Une lueur dans l’obscurité
    page(s) 22-23