Véhicule du vaste

Extraits étiquetés avec : Véhicule du vaste

  • Saṃsāra et nirvāna : opposés, puis identifiés

    Avec le Grand Véhicule, on observe […] un changement radical d'idéal : le but ultime n'est plus le nirvāna, jugé trop négatif et individualiste, mais l'éveil ou bodhi, qui permet au bodhisattva de « sortir du monde » tout en y restant, et d'œuvrer, par compassion, au salut de tous les êtres. […]

    [L]a pensée non dualiste du Grand Véhicule est conduite à nier toute dualité entre saṃsāra et nirvāna ou entre les passions et l'éveil. Alors que dans le Petit Véhicule, le nirvāna se définissait par opposition au saṃsāra, dans le Grand Véhicule il s'identifie à celui-ci.

    Couverture de Le bouddhisme
    page(s) 45-46
  • L’éveil est transmissible sur le champ

    Pour le tantrisme, l'éveil est transmissible sur le champ. Il est la vérité de notre propre esprit. Devant l'arbre empoisonné de notre confusion, et de notre égocentrisme, trois choix s'offrent à nous.

    Nous pouvons, grâce à la discipline la plus vigilante, couper un à un les fruits porteurs de mort de cet arbre. C'est un travail minutieux et long.

    Nous pouvons aussi, par la vision claire de la vacuité de toute chose et par compassion, déraciner l'arbre, c'est-à-dire couper l'attachement qui engendre la confusion. C'est un geste plus radical – celui propre au Grand Véhicule (Mahāyāna).

    Le Tantra, lui, invite à manger les fruits empoisonnés et à les transmuter aussitôt en élixir de vie. Le Tantra est est une alchimie spirituelle transformant le plomb de l'affliction en or pur de la félicité. Pour lui, les deux approches précédentes sont marquées par un manque de confiance dans l'esprit du Bouddha. Elles sont dualistes et non dénuées d'une forme subtile de violence, car elles cherchent à rejeter la confusion pour atteindre l'éveil.

    Couverture de 50 fiches pour comprendre le bouddhisme
    page(s) 25
  • Toucher la corolle du cœur

    Le Mahāyāna est marqué par la notion d'un « entraînement » du cœur et de l'esprit. Contrairement à ce que l'on croit parfois, il ne s'agit pas de devenir plus compatissant – dans une perspective liée au devoir ou à une morale quelconque. Il s'agit de toucher la corolle du cœur de telle manière que son ouverture ne soit plus refusée. En découvrant chaque fois à neuf la source de la compassion, le lien qui nous unit au monde, jaillit et irradie plus avant.

    Couverture de 50 fiches pour comprendre le bouddhisme
    page(s) 22
  • Prééminence de la compassion dans le Mahāyāna

    Le Mahāyāna repose sur le principe qu'on ne se préoccupe pas seulement de soi-même, mais que l'on considère l'autre comme plus important que soi. On met donc un accent particulier sur l'amour et sur la compassion. Ainsi, au début de toute pratique, on pense qu'on s'y engage afin de devenir capable de libérer tous les êtres de la souffrance et de pouvoir tous les établir dans un bonheur définitif. De la même manière, à la fin d'une pratique, on dédie toute la force positive qui en découle au bien de tous les êtres, afin qu'ils deviennent libres des souffrances, du karma et des émotions conflictuelles et qu'ils obtiennent ultimement l'état de bouddha.

    Couverture de Bouddhisme profond
    page(s) 27
  • Passage de l’été d’arhat à celui de bodhisattva

    Le but du Hīnayāna est d'atteindre l'état d'arhat, un état dans lequel ne se produit jamais aucune pensée ni aucune émotion conflictuelle ; l'esprit demeure unifié et pacifié […]

    Du point de vue du Mahayāna, on ne considère pas cet état comme définitif [… :] la conscience de l'arhat devient beaucoup plus claire et s'élève en elle la vision de la souffrance immense des êtres en même temps que la volonté de les libérer et de les établir dans la paix et le bonheur. La compassion est née.

    Couverture de Bouddhisme profond
    page(s) 22
  • Un paysage encore plus vaste

    Finalement, le terme « Mahāyāna » ressemble à une forme d'hyperbole traduisant l'impression très vive que les apprentis ont ressenti le jour où ils ont réalisé que la voie était plus immense qu'ils ne le soupçonnaient. Comme si d'un coup ils découvraient un paysage encore plus vaste et un horizon plus étendu. Dans le même temps, ils ont vu qu'un plus grand nombre d'êtres pourraient se lancer dans une aventure spirituelle qui les conduirait encore plus loin.

    Un second point s'avère également capital. La tradition des Anciens met l'accent sur la maîtrise de soi et la discipline, estimant que l'obstacle majeur au nirvāna est le désir. Le Mahāyāna, et en particulier le Madhyamaka, insistent sur l'ignorance et, de ce fait, privilégient la compréhension comme instrument d'éveil.

    Couverture de Le grand livre du bouddhisme
    page(s) 182
  • Les pensées ennuagent la clarté

    L'upāya tantrique, les moyens habiles du Vajrayāna, possède la caractéristique d'approcher les choses très directement, très précisément et très complètement, sans les conserver dans notre banque de données. Le stockage a toujours constitué un problème. Lorsque nous enregistrons des observations dans notre banque de données, nous essayons ensuite de les réactiver. Nous les exhumons de notre coffre au trésor, là où nous entreposons notre bric-à-brac ; et nous les trouvons valables, utiles et porteuses d'informations. Mais le recours à ces éléments et à ces fonctions de l'esprit crée ce que l'on appelle des « pensées créatrices d'habitudes » – et de telles pensées ont tendance à ennuager la clarté.

    Par contraste, les méthodes ou les moyens tantriques ne développent aucune habitude. Dans le Tantra, la patience et la diligence signifient patience et diligence sur-le-champ, et non pas entraîner sa banque de données et ses pensées selon un schéma, comme si on dressait un animal ou si on éduquait un jeune enfant à la propreté. Il existe une différence majeure entre les enseignements du Mahāyāna et du Hīnayāna d'une part, et le Tantra d'autre part : le principe de l'expérience du Mahāmudrā - qui consiste à percevoir clairement et précisément le fonctionnement et les énergies de l'univers tel qu'il est – n'a rien à voir avec la mémorisation ni la réactivation de quoi que ce soit.

    Couverture de Zen et tantra
    page(s) 61
  • Des bouddhismes

    Les bouddhistes n'ont jamais […] considéré leurs écoles comme des variations acculturées d'une tradition unique, dotées par exemple d'un même corpus d'Écritures. Les bouddhisme est une abstraction simplificatrice alors qu'en Orient, la réalité est faite d'écoles souvent millénaires qui ont chacune leur originalité, leur histoire et leur littérature propres, des enseignements inscrits dans des livres, des mémoires et des lieux. À s'en tenir au terme, il conviendrait plus justement de parler de bouddhismes au pluriel afin de singulariser leur richesse et leur diversité.

    Couverture de Le bouddhisme n’existe pas
    page(s) 50
  • Apprivoiser puis entraîner l'esprit

    La discipline du Hīnayāna consiste essentiellement à apprivoiser l'esprit. Lorsqu'on travaille sur les différentes formes d'inattention, on devient graduellement consciencieux, précis et disciplinés. […]

    Dans le Mahāyāna, on parle plus d'entraîner l'esprit. C'est le prochain pas. L'esprit est déjà apprivoisé, on peut donc l'entraîner.

    Couverture de L´entraînement de l'esprit
    page(s) 28
  • Se mettre au service de autres

    Selon la vision fondamentale du Mahāyāna, il faut se mettre au service de autres et créer une situation qui puisse leur être bénéfique. On adopte alors une attitude de disponibilité, pour pouvoir se consacrer aux autres. Lorsqu'on prend une telle attitude, on commence à s'apercevoir que les autres sont plus importants que soi-même.

    Couverture de L´entraînement de l'esprit
    page(s) 28