pensée

Extraits étiquetés avec : pensée

  • Deux soi

    Quand nous méditons, il semble que nous ayons deux soi. L'un est constitué de la rivière des pensées et des sentiments, et l'autre est le soleil de la pleine conscience qui brille sur ceux-ci. Quel est notre propre soi ? Lequel est vrai ? Lequel est faux ? Lequel est bon ? Lequel est mauvais ? […] Aucun d'eux n'est vrai. Aucun d'eux n'est faux. Ils sont tous les deux à la fois vrais et faux.

    Couverture de La vision profonde
    page(s) 22-23
  • Illuminer le soi

    Le soleil de la pleine conscience naît dans le cœur du soi. Il permet au soi d'illuminer le soi. Il éclaire non seulement toutes les pensées et les sentiments au moment présent. Il s'éclaire aussi lui-même.

    Couverture de La vision profonde
    page(s) 20-21
  • Que des parties du soi

    Tout comme les fleurs et les feuilles ne sont que des parties d'une plante, tout comme les vagues ne sont que des parties de l'océan, les perceptions, les sentiments et les pensées ne sont que parties du soi.

    Couverture de La vision profonde
    page(s) 20
  • Paisible ne signifie pas vide de pensées, de sensations, d’émotions

    Être en paix ne veut pas dire que nos pensées et nos sentiments sont figés. Être en paix ne signifie pas être anesthésié. Un esprit paisible n'est pas synonyme d'esprit vide de pensées, de sensations, et d’émotions. Un esprit paisible n'est pas un esprit absent. Il est évident que les pensées et les sentiments seuls ne composent pas l'intégralité de notre être. La fureur, la haine, la honte, la foi, le doute, l'impatience, le dégoût, le désir, le chagrin et l'angoisse sont aussi notre esprit. L'espoir, l'inhibition, l'intuition, l'instinct et l'inconscient font également partie de notre soi.

    Couverture de La vision profonde
    page(s) 18
  • Se laisser porter par le flot

    Rappelez-vous de ces nuits où le sommeil vous fuit, et pendant lesquelles, plus vous essayez de vous endormir, moins vous le pouvez. Vous tentez de vous obliger à trouver le calme, et vous sentez une résistance en vous. Beaucoup de personnes ressentent le même type de résistance pendant leurs premières expériences de méditation. Plus elles s'efforcent de se calmer, moins elles deviennent calme. Les gens pensent que c'est parce qu'ils sont victimes des démons ou d'un mauvais karma, mais, en vérité, cette résistance naît de nos efforts pour atteindre la paix. L'effort lui-même devient une oppression. Nos pensées et nos sentiments coulent comme une rivière. Si nous essayons d'arrêter le courant, nous nous heurterons à la résistance de l'eau. Il vaut mieux se laisser porter par le flot, et alors nous serons à même de l'amener où nous voulons qu'il aille.

    Couverture de La vision profonde
    page(s) 16-17
  • Paisible tel un lac

    Quand il méditait, il pouvait désormais lâcher prise et ne se focalisait plus ni sur le passé, ni sur le futur. Il atteignit un stade de sérénité paisible et d'extase extrême même s'il sentait les graines de ses pensées et de l'attachement encore présentes en lui. Quelques semaines plus tard, Siddharta expérimenta un niveau encore plus élevé de méditation et ces fameuses graines disparurent à leur tour. Puis, il arriva à un stade de concentration tel que même les notions d'extase et de non-extase cessèrent d'exister. Son cœur s'apaisa tel un lac par une calme journée.

    Maître Alara, impressionné par les progrès si rapides de Siddharta, lui apprit comment atteindre l'état méditatif du royaume de l'espace infini, dans lequel l'esprit ne fait plus qu'un avec l'univers. Les phénomènes visuels et matériels cessent de se produire, et l'espace est perçu comme la source illimitée de toute chose.

    Siddharta suivit les instructions d'Alara et concentra toute son énergie à la réalisation de cet état qu'il atteignit en moins de trois jours. Néanmoins, il restait prisonnier de ses angoisses les plus profondes. Il retourna demander de l'aide à Alara qui lui déclara :

    — Tu dois franchir l'étape suivante. Le royaume de l'espace infini est de même nature que ton propre esprit. Ce royaume n'est pas une production de ta conscience mais ta conscience elle-même. Maintenant, tu dois expérimenter le royaume de la conscience infinie.

    Siddharta revint vers son lieu de méditation et connut en deux jours le royaume de la conscience infinie. Il vit que sa conscience devenait partie prenante de chaque phénomène se produisant dans l'univers. Mais ses émotions négatives et ses inquiétudes continuaient à le tourmenter. Il revint trouver maître Alara qui le regarda avec un profond respect.

    — Tu approches du but suprême. Rentre dans ta hutte et médite sur la nature illusoire de tout phénomène. Tout, dans l'univers, est créé par ton propre esprit : les formes, les sons, les odeurs, le goût et la perception tactile du chaud, du froid, du dur, du doux… Ces créations de l'esprit n'existent pas de la façon dont on les conçoit habituellement. Notre conscience est comme un artiste qui matérialiserait toute sensation par une création psychique ou physique. Une fois que tu auras atteint le royaume de la non-matérialité, tu auras réussi. C'est un état dans lequel on s'aperçoit qu'aucun phénomène n'existe en dehors de notre esprit.

    Couverture de Sur les traces de Siddharta
    page(s) 79-80
  • Accumulations de pensées

    Au départ, lorsqu'on commence à s'asseoir et à méditer, [les] accumulations de pensées surgissent bel et bien. Elles nourrissent continuellement le processus mental. Des pensées discursives, raisonnements et refus de se regarder tel qu'on est – toutes sortes de pensées – font leur apparition. Il semble donc important de connaître quelque chose à leur sujet. Autrement dit, on pourrait utiliser ces pensées au lieu de faire semblant d'être bon et d'essayer de les refouler, comme si on n'en avait plus besoin ou comme si elles n'avaient plus besoin de nous.

    C'est une bonne chose d'utiliser l'esprit qui spécule. C'est précisément la raison pour laquelle il est de première importance d'étudier les enseignements bouddhistes et de s'adonner aux diverses disciplines et pratiques. C'est une façon d'employer ces matériaux vivants dont on dispose. Qu'on essaie ou non de se calmer, tout cela surgit sans arrêt, tout cela arrive. Par conséquent, utiliser ces processus mentaux comme moyens d'apprentissage est hautement nécessaire, bon, utile et important.

    Couverture de Bardo
    page(s) 21
  • Fleurs dénuées de parfum

    Les bonnes paroles et les belles pensées que l'on ne met pas en pratique sous forme d'actions et d'entraide sont autant de jolies fleurs dénuées de tout parfum.

    Couverture de Esprit d’amour, esprit de paix
    page(s) 19
  • La joie plus profonde que la pensée

    « Je pense parfois à ma mère morte et parfois ça me fait triste, et parfois non, mais je n'y pense jamais quand je joue » — oui, petite fille, et c'est peut-être là, dans le milieu de tes rires, quand la joie mange tes yeux, c'est peut-être là que ta mère revient te voir, qu'elle remonte au jour : la joie est en nous bien plus profonde que la pensée, elle va beaucoup plus vite, beaucoup plus loin.

    Couverture de Autoportrait au radiateur
    page(s) 21-22
  • Utiliser les pensées et les émotions

    Les pensées et les émotions ne cesseront jamais de se manifester. Le but de la pratique n'est pas de les éliminer. On ne peut pas davantage y mettre un terme que l'on ne peut arrêter les circonstances extérieures qui semblent jouer en notre faveur ou en notre défaveur. En revanche, on peut choisir d'accueillir ces mouvements de l'esprit et de coopérer avec eux. À un certain niveau, pensées et émotions ne sont rien d'autre que des sensations. On peut les mettre à profit pour progresser sur la voie à condition de ne pas les solidifier en les qualifiant de bonnes ou de mauvaises, justes ou fausses, favorables ou défavorables.

    Savoir utiliser à bon escient ses pensées et émotions consiste à observer la façon dont elles se manifestent et se dissolvent. Quand on pratique cet exercice, on s'aperçoit qu'elles sont insubstantielles. Lorsque l'on est capable de les voir comme des « transparences », on comprend qu'elles n'ont pas le pouvoir de nous attacher, de nous égarer ni d'altérer notre sens de la réalité. Et l'on ne s'attend plus à ce qu'elles cessent. Le fait même de penser qu'elles devraient cesser est en soi une erreur. La méditation permet de se libérer de cette conception erronée.

    Couverture de Petit guide du bouddhisme à l’usage de tous
    page(s) 42-43
  • Non-esprit

    Le Chan/Zen considère simplement que lorsque notre esprit demeure fixé sur des émotions, des impressions, des pensées, nous nous écartons automatiquement de la source de nos expériences. Le « non-esprit » ne signifie donc pas « absence de pensée », mais fonctionnement totalement libre de l'esprit en l'absence justement de toute fixation sur le flux des pensées. Nous savons très bien qu'au lieu d'être simplement présents aux choses telles qu'elles sont, et cela directement, nous sommes inattentifs. La carence d'une attention souple et fluide conduit à la perte de la spontanéité et du naturel.

    Le pratiquant de kyūdō, la « voie de l'arc », connaît ce phénomène. S'il décoche la flèche sous l'emprise de la moindre intention – vouloir atteindre à tout prix la cible, par exemple, ce qui caractérise une forme de convoitise –, le geste et le souffle sont contrariés. En revanche, s'il est pleinement présent en la détente du corps et de l'esprit, libéré de lui-même, les gestes s'effectueront d'eux-mêmes comme en un jeu, dans un état qui peut être proche de la quiétude.

    Couverture de Le grand livre du bouddhisme
    page(s) 510
  • La pensée, utile mais limitée

    Au fil de ses pérégrinations, le Bienheureux aurait été amené à se démarquer de positions théistes, matérialistes, éternalistes ou nihilistes. Son propos consiste essentiellement à souligner les limites inhérentes aux opinions souvent spéculatives que l'entendement humain est toujours en mesure de réfuter. Conceptuellement, il est possible de soutenir toutes sortes de thèses et d'abstractions. Cependant conduisent-elles à la véritable paix ?

    Le propos du Bouddha n'est pas de critiquer les positions d'autrui ou de débattre avec un quelconque « adversaire ». Il n'y a pas plus d'ego à défendre que d'idéologies, de systèmes de croyance, de points de vue philosophiques. Il s'agit d'apprécier l'utilité de la pensée mais aussi de percevoir ses limites. Utilité indiscutable puisqu'elle peut soutenir la démarche spirituelle. Grâce à elle, le discernement se développe et la compréhension ouvre des perspectives plus larges à l'esprit. Cependant, au cours de son usage, elle découvre elle-même son impuissance lorsqu'elle bute devant le caractère énigmatique de la réalité.

    Couverture de Le grand livre du bouddhisme
    page(s) 498-499
  • Le fond lumineux de la conscience

    [L]a qualité première de la conscience, qui est simplement de « connaître », n'est intrinsèquement ni bonne ni mauvaise. Si l'on regarde par-delà le flot turbulent des pensées et des émotions éphémères qui traversent notre esprit du matin au soir, on peut toujours constater la présence de cet aspect fondamental de la conscience qui rend possible et sous-tend toute perception, quelle que soit sa nature.

    Le bouddhisme qualifie cet aspect connaissant de « lumineux », car il éclaire tout à la fois le monde extérieur et le monde intérieur des sensations, des émotions, des raisonnements, des souvenirs, des espoirs et des craintes en nous les faisant percevoir. Bien que cette faculté de connaître sous-tende chaque événement mental, elle n'est pas elle-même affectée par cet événement. Un rayon de lumière peut éclairer un visage haineux ou un autre souriant, un joyau aussi bien qu'un tas d'ordures, mais la lumière n'est en elle-même ni malveillante ni aimable, ni propre ni sale.

    Cette constatation permet de comprendre qu'il est possible de transformer notre univers mental, le contenu de nos pensées et de nos expériences. En effet, le fond neutre et « lumineux » de la conscience nous offre l'espace nécessaire pour observer les événements mentaux au lieu d'être à leur merci, puis pour créer les conditions de leur transformation.

    Couverture de L’art de la méditation
    page(s) 15-16
  • Ce n’est pas moi, cela vient à moi

    Dès que nous prêtons attention à notre expérience, ce que nous prenons pour notre « je » n'apparaît nullement identique à lui-même, ne possède pas une stabilité fixe, mais, phénomène étrange, est toujours autre. Ainsi une pensée qui me traverse, particulièrement si elle est juste, n'est-elle nullement mienne, elle vient à moi, me surprend, m'étonne.

    Couverture de Introduction au tantra bouddhique
    page(s) 18
  • La pensée juste est présence

    Nos pensées et expériences naissent, demeurent un moment et meurent.

    Le bouddhisme considère que les pensées formulées avec des mots qui nous traversent l'esprit au point de nous emprisonner en elles et de revenir de manière récurrente, obscurcissent notre rapport au monde. Elles ne sont pas la vraie pensée, qui peut être directe, spontanée, un geste, un signe, un mot. Autrement dit, le bouddhisme distingue la pensée juste qui est présence des pensées qui nous séparent du présent.

    Couverture de ABC du bouddhisme
    page(s) 25
  • Faire l'épreuve de chaque moment de sa vie

    Si je devais présenter le bouddhisme en une seule phrase, je dirais qu'il consiste à faire l'épreuve de chaque moment de sa vie de la manière la plus pleine. […]

    Il nous invite à être toujours plus précis et soucieux de ce que nous vivons, de nos pensées, de nos émotions et de nos actions. En ce sens, le bouddhisme n'est guère religieux. Il ne procède pas d'un acte de foi ou de l'acquisition de connaissances doctrinaires. Dieu est même absent de cette tradition.

    Couverture de ABC du bouddhisme
    page(s) 15
  • Attention au souffle, aux sensations, aux perceptions, aux pensées

    La prise de conscience, même d'un simple phénomène physiologique comme celui de la respiration, crée à la fois un retour à soi et une rupture dans les fonctionnements mentaux habituels. La pratique de l'attention peut ensuite s'élargir et consister à noter toutes les pensées, les sensations, les perceptions qui surgissent d'instant en instant. L'attention décompose de cette façon l'ensemble des processus et des opérations mentales et permet de ne plus en être le jouet. Vivre en pleine conscience apparaît comme le moyen le plus sûr de se défaire des liens de l'ignorance qui n'est finalement, dans le bouddhisme, qu'une forme d'inconscience. [Éric Rommeluère]

    Couverture de Vingt clés pour comprendre le bouddhisme
    page(s) 77
  • Revenir constamment à la source de l’esprit

    [I]l n'est pas nécessaire de vouloir trancher toutes les pensées car si on se tient à la source d'où elles surgissent, si on ne les suit pas, alors elles ne nous dérangent pas. On peut voir sans s'attacher aux objets de la vue, entendre sans s'attacher au son.

    Couverture de Le champ de la vacuité
    page(s) 12-13
  • Ici et maintenant versus l’imaginaire

    À 99%, tout ce à quoi on pense pendant zazen, n'a rien à voir avec ce zazen-ci, ici et maintenant. Il s'agit d'autre chose : l'imaginaire, qui est sans substance mais à quoi on s'attache ; parfois, cela devient des habitudes mentales, des obsessions qui nous obscurcissent l'esprit. Si on veut les combattre avec le mental, avec l'esprit ordinaire, cela crée un trouble supplémentaire.

    Couverture de Le champ de la vacuité
    page(s) 10
  • Saisir des pensées inexprimables

    Tout esprit enfermé par le langage est capable seulement d'opinions. Tout esprit devenu capable de saisir des pensées inexprimables à cause de la multitude des rapports qui s'y combinent, quoique plus rigoureuses et plus lumineuses que ce qu'exprime le langage le plus précis, tout esprit parvenu à ce point séjourne déjà dans la vérité.

    Couverture de La personne et le sacré
    page(s) 68-69