Quatrième de couverture
« Je suis né au début de l’Anthropocène. Au début du déploiement de forces colossales de transformation. Au début de la domination humaine sur tous les processus biophysiques planétaires et même sur le premier d’entre eux : le climat, qui devient plus chaud et chaotique. Les changements sociaux et biophysiques sont devenus aujourd’hui si importants et si rapides qu’il est difficile de les appréhender dans leur globalité.
Ayant réfléchi à ces questions durant toute ma vie, je me sens aujourd’hui capable de proposer une réflexion sur le sens de la vie humaine au temps de l’Anthropocène. Dans cet ouvrage, je me suis concentré sur un thème majeur : les réactions émotionnelles particulières que nous manifestons en réponse au rythme et à l’ampleur du changement environnemental et écologique. J’appelle ces réactions “émotions de la Terre ”. »
Glenn Albrecht explore notre relation au vivant et offre à éprouver une vision du monde radicalement nouvelle pour nous adapter aux bouleversements écologiques. En créant de nouveaux concepts qui décrivent les liens intimes entre notre psyché et la Terre, il entend modifier notre perception du monde, de notre avenir, et de notre place au sein du monde vivant. Une invitation à mobiliser nos émotions pour qu’advienne une nouvelle ère dont le nom est une belle promesse : le Symbiocène.
Néologismes proposés pour des états psychoterratiques négatifs
- terrafurie : la colère contre les forces autodestructrices de notre société ;
- tierratrauma : une émotion aigüe ressentie au moment d’une atteinte environnementale ;
- topoaversion : le sentiment d’aversion à l’idée de revenir dans un endroit aimé après qu’il ait été dévasté ;
- météoranxiété : l’angoisse causée par la fréquence et la violence des événements climatiques extrêmes ;
- solastalgie : la désolation provoquée par l’état de son environnement proche et la détresse de l’absence continue de consolation ;
- terreur globale : une anxiété extrême dans la perspective d’un avenir apocalyptique ;
- mermérosité : un état chronique d’anxiété au sujet de l’extinction possible du monde familier ;
- tierracide : l’extinction des formes de vie évoluées sur Terre.
Néologismes proposés pour des états psychoterratiques positifs
- topophilie : la joie esthétique d’être en lien avec un paysage ou un lieu ;
- endémophilie : l’amour que portent les gens au lieu où ils vivent, à l’échelle locale et régionale ;
- biophilie : l’amour de la vie et des processus biologiques ;
- écophilie : l’amour de l’écosystème total ;
- tierraphilie : l’amour de la Terre ;
- soliphilie : la solidarité de tous envers tous dans un sentiment d’unité et l’engagement qui en découle à protéger les écosystèmes ;
- eutierrie : sentiment réconfortant d’union avec la Terre et les forces vitales, dans une sorte de sentiment océanique ;
- sumbiophilie : l’amour pour la vie en interconnexion avec tous les êtres vivants.