Une vie en confiance

Dialogues sur la peur et autres folies
Odile Jacob, 2016
14 cm x 22 cm, 170 pages


Couverture de Une vie en confiance

Extraits de l'ouvrage

• La peur psychologique

[Le manque de confiance] traduit la présence d'une peur sous-jacente, non celle, animale, qui nous fait réagir à un danger physique réel et immédiat, mais celle, psychologique, tapie au fond de nous, qui mine sournoisement notre existence. Cette peur-là fonctionne comme un radar, à la recherche constante de tout indice qui la conforterait.

page(s) 11
• La peur psychologique amplifie le danger

La peur psychologique […] se déclenche à l'idée d'un danger qu'elle projette, ou alors elle amplifie considérablement une peur animale. Par exemple, mon conjoint menace de me quitter – c'est réel, mais comme je porte une peur de l'abandon, je vais être submergé par une émotion disproportionnée, incontrôlable, et enclin à faire n'importe quoi, comme une tentative de suicide. Ou encore, je découvre une grosse araignée qui grimpe sur mon bras et je fais un bond pour la rejeter en criant, c'est adapté, mais si je dois passer des heures à déplacer les meubles et à retourner la pièce en cherchant une hypothétique araignée dissimulée, cela ne l'est plus.

page(s) 21
• Anticiper une souffrance qui n'existe pas encore

La dimension négative de la peur psychologique intervient dès que nous anticipons une souffrance qui n'existe pas encore et dont nous refusons l'éventualité. Tout notre esprit et, avec lui, notre corps, se crispe, en espérant nous y soustraire. Et, paradoxe, notre pensée agite avec insistance l'image de ce péril tout en rejetant désespérément qu'il puisse se produire.

page(s) 23
• Revendiquer et tout à la fois refuser la dualité

La contradiction tient au fait que je veux les avantages sans les inconvénients. D'un côté, je revendique la dualité – moi, c'est moi, et il ne faut pas me confondre avec le reste – et, en même temps, je la refuse ou plutôt je ne veux bien du reste que dans la mesure où il répond à mes désirs et épargne mes craintes.

page(s) 24
• Deux dualités emboîtées

Deux dualités s'emboîtent, la première, fondamentale, entre toi et l'autre, qui te sépare de tout ce qui n'est pas toi. La seconde, à l'intérieur de ton monde personnel, catalogue en deux registres ce que tu trouves bon, beau, attirant, d'un côté, et, de l'autre, mauvais, laid et repoussant. Avec cette catégorisation en paires d'opposés, tu définis l'identité particulière de ton moi. Dans ton territoire, tu voudrais ne garder et ne laisser entrer que le bon, le favorable, le rassurant et repousser tout l'inverse, mais comment être certain d'y parvenir ?

page(s) 25
• Le bon et le mauvais

[E]n scindant en deux les choses entre bonnes et mauvaises, tu ne réalises pas qu'en réalité elles sont inséparables, en décrétant le bon, tu crées le mauvais simultanément. Si tu affirmes que c'est bien d'être très ponctuel comme toi, tu impliques simultanément que c'est mal d'être en retard et tu auras peur de l'être.

page(s) 25-26
• Une loi générale de la vie psychique

Il faut déjà admettre une loi générale de la vie psychique : dès qu'une émotion apparaît, elle modifie à l'instant même l'enchaînement de tes pensées et leur tonalité.

page(s) 35

Quatrième de couverture

Comment en finir avec la frilosité de vivre ?

Depuis plus de trente ans, Christophe Massin écoute ceux qui ne parviennent pas à s’aimer ni à s’accomplir… Au cœur de cette souffrance, la peur psychologique qui inhibe douloureusement et coupe des autres. Comment se dégager de son emprise afin de trouver « le sol ferme de la confiance » ?

À travers ses dialogues avec un homme et une femme qui s’interrogent sur leurs blocages et sur leurs espoirs, Christophe Massin nous montre quels mécanismes permettent de passer du « monde de la peur » au « monde de la confiance », deux univers psychiques très différents.