quatre attentions

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  • Les quatre attentions

    [La méditation] repose en premier lieu sur les Quatre complètes attentions :

    1. La complète attention au corps
    2. La complète attention aux sensations
    3. La complète attention à l'esprit
    4. La complète attention aux phénomènes

    Par la pratique de ces quatre attentions, l'esprit se stabilise. Elles sont un équivalent de ce que l'on appelle la « pacification mentale » (sct. śamatha, tib. chiné). L'esprit est focalisé sur un seul objet, sans se laisser entraîner par l'emprise d'aucune pensée quelle qu'elle soit, ni bien sûr par aucune émotion conflictuelle. Il reste ainsi parfaitement au repos.

    La première des quatre attentions complètes est celle portée au corps. Elle est fondée sur l'assimilation que nous faisons de notre personne à notre corps. Dans cette technique, l'esprit est fixé sur ce simple sentiment d'être le corps, sans y ajouter aucun jugement ni aucune appréciation du type : « Ce corps est une bonne chose ou il est une mauvaise chose ; il est plaisant ou il est douloureux ; il est en bonne santé ou il est en mauvaise santé ; il existe ou il n'existe pas, etc. » On est seulement présent à l'impression d'avoir un corps, sans aucune distraction. […]

    Au travers du corps, des sensations variées sont éprouvées : le froid ou le chaud, le doux ou le rugueux, etc. Lorsque, quelle que soit la sensation perçue, là encore sans jugement, l'esprit reste concentré sur elle, sans distraction, c'est la seconde complète attention.

    La troisième attention porte sur les ressentis de l'esprit : la joie ou le mécontentement, le bonheur ou la souffrance, n'importe quel type de mouvement mental. On est simplement présent à ces mouvements, sans aucunement développer les pensées ni les suivre. On se contente de les observer de manière neutre.

    L'attention aux phénomènes, enfin, se pratique de la même manière, s'appliquant aussi bien aux formes, qu'aux sons, aux odeurs, etc. Lorsque, par exemple, une forme est perçue par le regard, on ne cherche pas à s'en détourner, on n'y apporte non plus aucun jugement ni aucun commentaire – « Ceci est beau ou ne l'est pas ; je l'apprécie ou ne l'apprécie pas… » – mais on garde l'esprit posé sur l'objet perçu, sans distraction, simplement présent. On fait de même pour un son, une odeur ou tout autre objet des sens.

    Couverture de Bouddhisme profond
    page(s) 20-21