Bouddhisme / Véhicule fondamental / Trois types de connaissances

Parabole : sortant de chez le médecin

Au cours de l’une des causeries du soir de la retraite Vipassanā type, S.N. Goenka raconte l’histoire dont voici un abrégé :

« Un homme malade consulte son médecin, qui après examen lui prescrit un traitement. L’homme, rentré chez lui, ne cesse de relire l’ordonnance et de s’extasier sur le génie de son médecin traitant.

Un second homme malade décide, en rentrant de la consultation chez son médecin, d’entreprendre des études pour comprendre les tenants et aboutissants du mal dont il souffre et être capable de lui-même tenir un raisonnement médical.

Un troisième homme malade, rentre de la consultation chez son médecin et commence à appliquer le traitement prescrit. »

Cette parabole illustre les trois types de connaissance que tout pratiquant de la méditation est susceptible de mettre en œuvre sur son chemin d’apprentissage.

Premier type de connaissance : écouter

 

Le premier type de connaissance : comme une image projetée

 

Le premier type de connaissance est celle que l’on acquiert en écoutant l’enseignement d’un maître ou en lisant un livre. Dans le Hīnayāna, cette connaissance est celle des auditeurs (śrāvaka).

Second type de connaissance : réfléchir

 

Le second type de connaissance : comme une carte que l'on cherche à comprendre

 

Le second type de connaissance est celle que l’on acquiert en réfléchissant par soi-même au sens de l’enseignement, éventuellement en questionnant ce qui a été entendu ou lu, voire en posant des questions au maître.

Troisième type de connaissance : expérimenter

 

Le troisième type de connaissance : comme une aventure vécue

 

Le troisième type de connaissance est celle que l’on acquiert en faisant l’expérience par soi-même. L’une des premières instructions du Bouddha à ses disciples fut : « Ne croyez rien de ce que j’énonce. Vérifiez-le par vous-même. » Dans le Hīnayāna, cette connaissance est celle des bouddhas solitaires (pratyekabouddha). Méditer, c’est approfondir l’expérience de notre fondamentale solitude.

Seule compte l’expérience que vous faites

Sous l’angle d’une métaphore montagnarde : primo, vous assistez à un exposé sur un massif et les images que l’on vous en montre éveillent votre enthousiasme ; secundo, vous étudiez soigneusement la carte du massif et acquérez la confiance nécessaire ; tertio, vous faites votre sac et vous vous mettez en marche pour explorer le massif par vous-même.

Les connaissances des deux premiers types n’ont d’intérêt qu’en tant qu’elles conduisent à la connaissance du troisième type. Autrement dit, de même qu'il est vain de regarder des reportages et d'étudier des cartes si vous ne mettez pas les pieds en montagne, il ne sert à rien d’écouter ou de lire des enseignements, ni de réfléchir à partir de ceux-ci, si vous ne pratiquez pas la méditation pour les mettre à l’épreuve de votre propre expérience. Car au-delà des mots et des concepts, in fine seule comptera votre compréhension directe, intuitive (prajñā).

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