Tara Brach

Portrait de Tara Brach

Tara Brach (née en 1953) est une psychothérapeute américaine. Étudiante, elle a découvert la méditation à l'occasion de retraites sous la houlette de Joseph Goldstein.

Son travail de doctorat en psychologie portait sur le recours à la méditation dans le traitement thérapeutique de l'addiction. Sa double expérience lui permet d'apporter aux patients qu'elle reçoit en psychothérapie certaines ressources de méditation et de mettre à profit ses connaissances psychologiques dans l'accompagnement des groupes de méditants.

Elle est co-fondatrice avec Jack Kornfield du Awareness Training Institute qui transmet des pratiques de pleine présence et de compassion et certifie des instructeurs.

Lignée U Ba Khin

Quelques ouvrages

Quelques extraits

• Un moment de pure liberté

L'acceptation radicale, c'est la volonté de faire telle qu'elle est l'expérience de ce que nous sommes, l'expérience de notre vie. Un moment d'acceptation radicale est un moment de pure liberté.

page(s) 27
• Apprécier qui nous sommes

Au lieu de nous détendre et d'apprécier qui nous sommes et ce que nous faisons, nous nous comparons à un idéal et tentons de combler l'abîme qui, pensons-nous, nous en sépare.

page(s) 43
• La lutte crée l'illusion

[L]orsque nous luttons pour arriver quelque part, pour être une meilleure personne, pour réussir, ou simplement pour éviter de faire des erreurs, le reste du monde n'est plus à nos yeux qu'un décor secondaire. Comme en un rêve, nous prenons nos fictions pour la réalité – une réalité puissante – et elles consument l'essentiel de notre attention.

page(s) 30
• L'illusion du moi

Ce que nous éprouvons comme notre « moi » est un agrégat de pensées familières, d'émotions et de modes de comportement. L'esprit les rassemble, fabriquant ainsi l'histoire d'une entité individuelle qui se perpétuerait au fil du temps.

page(s) 48
• La transe de la déconsidération

Lorsqu'on se croit déficient et dépourvu de valeur, l'idée qu'on puisse être sincèrement aimé est difficile à admettre. Nous vivons, pour la plupart d'entre nous, sous l'emprise d'un sentiment dépressif latent qui nous interdit d'envisager être un jour, au moins en pensée, proche des autres. Car nous craignons d'être rejeté si jamais ils venaient à réaliser à quel point nous sommes bête ou ennuyeux, égoïste ou mal dans notre peau ; et si nous ne nous trouvons pas assez attirant, alors il est probable, pensons-nous, que nous n'aurons jamais de vie amoureuse. Nous mourons d'envie, pourtant, de vivre une expérience qui nous permette de trouver notre vraie place, de nous sentir à l'aise avec nous-même et autrui, pleinement accepté. Mais la transe de la déconsidération nous rend inaccessible la douceur de ce sentiment d'adéquation.

page(s) 31
• Dévalorisation & idéalisme

Les gens que tourmente le sentiment de n'être pas à la hauteur développent souvent une forme d'idéalisme chargé de les aider à purifier et à transcender leur nature imparfaite. Cette quête de perfection repose sur le postulat que pour trouver sa place, il faut se changer soi-même.

page(s) 36-37
• Jouer la sécurité

Nous esquivons l'expérience du moment présent. Nous fuyons les sentiments de peur et de honte, trop brutaux, en nous racontant continuellement des histoires sur ce qui se passe dans notre vie. […] Parce que nous vivons dans un état d'angoisse indéterminée, nous n'avons même pas besoin d'attendre que survienne un problème pour élaborer en cascade des scénarios plus désastreux les uns que les autres. Vivre ainsi dans l'avenir forge l'illusion que nous avons le contrôle de notre vie et nous blinde contre l'échec personnel.

Nous nous occupons. Être continuellement affairé représente un moyen socialement approuvé de rester à distance de notre douleur. […]

Nous devenons nos critiques les plus virulents. Sans cesse notre voix off nous rappelle que nous échouons régulièrement, que les autres gèrent leur existence avec beaucoup plus d'efficacité et de succès que nous. Nous prenons là souvent le relais de nos parents, en insistant continuellement sur nos défauts.

Nous nous focalisons sur les défaillances des autres. […]

Plus nous nous racontons anxieusement des histoires sur notre échec à venir ou sur ce qui ne tourne pas rond chez nous ou chez les autres, plus nous enracinons les réflexes routiniers – les circuits cérébraux – qui génèrent le sentiment d'insuffisance. À chaque fois que nous dissimulons une défaite, nous renforçons notre peur d'être insuffisant. Quand nous luttons pour impressionner ou surpasser les autres, nous renforçons la croyance implicite qui veut que nous ne soyons pas assez bien tel que nous sommes.

page(s) 44-46