cruauté

Extraits étiquetés avec : cruauté

  • Ce qui dans la douceur fait lien

    [C]e à quoi [la douceur] nous convoque : penser la valeur de ce qui nous altère « vers le bien » et se dispense en conscience est essentiel. Parce qu'elle suppose un rapport du sujet à l'altérité, sa qualité ne désigne pas seulement la substance ou l'atmosphère qu'elle délivre, mais ce qui en elle fait lien : « intelligere ». Son privilège est l'accord. Elle tient compte de la cruauté, de l'injustice du monde. Être doux avec les choses et les êtres, c'est les comprendre dans leur insuffisance, leur précarité, leur immaturité, leur bêtise. C'est ne pas vouloir ajouter à la souffrance, à l'exclusion, à la cruauté et inventer l'espace d'une humanité sensible, d'un rapport à l'autre qui accepte sa faiblesse ou ce qu'il pourra décevoir en soi.

    Couverture de Puissance de la douceur
    page(s) 29
  • Une passivité active

    [La douceur] est une passivité active qui peut devenir une force de résistance symbolique prodigieuse, et à ce titre être à la fois au centre de l'éthique et du politique. Son élaboration est aussi un art de vivre qui a nécessité des millénaires. Le raffinement, certes, s'est fait dans la cruauté comme dans la douceur. Il n'est pas de culture qui n'ait développé l'une sans poursuivre l’autre.

    Couverture de Puissance de la douceur
    page(s) 15-16