liberté de conscience

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  • Voyez par vous-mêmes

    Le Bouddha n'a pas tout pris. Au contraire, il a tout laissé derrière lui, comme un serpent délaisse sa vieille peau, avant d'entrer dans le nirvāna et d'y disparaître.

    Parmi ces vestiges nommés bouddhisme, figure un legs précieux entre tous : le sens critique. Longtemps avant la Réforme et le siècle des Lumières, le Bouddha établit, au cœur de sa doctrine, pour l'irriguer de haut en bas, du plus petit détail jusqu'aux grandes visions universelles, le principe de la liberté de conscience. Aux Kālāma, habitants d'une petite ville du royaume de Kosala (l'un des deux royaumes où il enseignait dans le nord de l'Inde), il recommande de ne rien tenir pour vrai qu'ils n'en aient personnellement reconnu la véracité et éprouvé le caractère bénéfique. Pensez par vous-mêmes. Voyez par vous-mêmes. Soyez à vous-même votre propre maître, dit le Bouddha.

    Personne n'est obligé de tout prendre, de tout croire. Nul besoin de croire à la réincarnation, par exemple, pour être bouddhiste. Nul besoin, en fait, de croire à rien. Un bouddhiste ne croit pas, il voit. Et quand il ne voit pas, il attend de voir, patiemment.

    Couverture de Les choses comme elles sont
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