Bashō

Extraits étiquetés avec : Bashō

  • Acquiescement au grand mouvement des choses

    Il pleut, le niveau du ruisseau monte. Que l'impermanence soit bouddhéité, comment le comprendre au jour le jour, juste là où l'on est ? Sans doute y faut-il une acceptation, un accord. Une disposition intérieure, et non de la pensée.

    Prenons les choses autrement, mettons-nous dans la disposition des moines-poètes de l'Extrême-Orient, et disons : l'éphémère lui-même est l'absolu. C'est là ce qu'ont montré les grands maîtres du haïku de l'école Bashō : Issa, Buson, Santoka, Masaoka Shiki. Un absolu qui se révèle dans les faits les plus insignifiants en apparence. Cet absolu, où est-il ?

    « Vous me demandez pourquoi je vis au profond des montagnes, je souris mais ne réponds point » formule Libai – ou Li Po, le grand poète des Tang - dans un de ses poèmes. Voilà une réponse silencieuse qui, de quelque façon, témoigne d'une compréhension du fond des choses. Celle-ci n'est pas de l'ordre d'une acquisition, elle serait bien plutôt de l'ordre d'une perte !

    Ainsi de ma vie dans les monts, qui est peut-être plutôt du côté d'un abandon que d'un esprit de recherche – d'un acquiescement au grand mouvement des choses.

    Couverture de Ma vie dans les monts
    page(s) 45-46
  • Dans l’ordinaire, quelque chose qui transcende l’ordinaire

    Entre les branches des arbres, dans les sous-bois, passe un je-ne-sais-quoi d'espace et de lumière qu'on ne verrait peut-être pas si certains peintres ne l'avaient mis en évidence. Il y a dans l’ordinaire, quelque chose qui transcende l’ordinaire, la formule est de l'ancien maître de haïku Bashō.

    Notre travers est de toujours situer cet au-delà du monde dans un ailleurs, là où il est dans une présence invisible.

    Couverture de Ma vie dans les monts
    page(s) 29-30