Après l’extase la lessive

Comment la sagesse du cœur se développe sur la voie spirituelle
La Table Ronde, 2000 , traduit en 2001
13 cm x 24 cm, 400 pages
Pocket, 2010


Couverture de Après l’extase la lessive
Couverture poche de Après l’extase la lessive

Extraits de l'ouvrage

• Accueillir tout ce que la vie nous présente

Le véritable devoir de la vie spirituelle ne se trouve ni dans des lieux éloignés ni dans des états de conscience sortant de l'ordinaire. Il prend place ici, dans l'instant présent. Cela exige un esprit bienveillant, prêt à accueillir d'un cœur sage, respectueux et bon, tout ce que la vie nous présente. Nous pouvons saluer aussi bien la beauté que la souffrance, nos troubles, notre confusion, nos peurs et les injustices de ce monde. Honorer ainsi la vérité est le chemin de la libération. S'incliner devant ce qui est, plutôt qu'au pied d'un idéal, n'est pas nécessairement chose facile mais, quelles que soient les difficultés, c'est l'une des pratiques les plus utiles et louables.

En saluant les événements de notre vie, les chagrins, les trahisons, nous les acceptons et par cette démarche profonde nous découvrons que dans la vie rien n'est insurmontable ou inutile. Apprendre à rendre hommage permet de découvrir que le cœur détient plus de liberté et de compassion que nous ne pouvions l'imaginer.

page(s) 13
• L'éveil n'est jamais acquis

Le parfait éveil apparaît dans beaucoup de textes mais, parmi les maîtres et enseignants occidentaux que je connais, une telle perfection absolue n'est pas manifeste. Les périodes de grande sagesse, de profonde compassion et de conscience réelle de liberté alternent avec les phases de peur, de confusion, de névroses et de luttes. La plupart des enseignants admettent facilement cette vérité.

page(s) 23
• L'éveil ne peut être détenu par qui que ce soit

Suzuki Roshi disait […] : « À vrai dire, il n'y a pas d'individus éveillés mais seulement une activité éveillée. » Cette affirmation remarquable nous indique que l'éveil ne peut être détenu par qui que ce soit. Il existe simplement en instants de liberté.

page(s) 24
• La souffrance familiale, voie du sacré

La voie d'accès au sacré la plus fréquente est notre propre souffrance et notre insatisfaction. D'innombrables démarches spirituelles ont commencé par la rencontre des difficultés de la vie. Chez les maîtres occidentaux, la souffrance vécue dans leur famille pendant l'enfance est un point de départ assez commun : parents alcooliques ou violents, grave maladie, perte d'un proche, froideur distante des parents, conflits entre les membres d'une famille, toutes ces choses reviennent fréquemment dans leurs témoignages.

page(s) 32
• Mieux vaut aller jusqu'au bout

Un jour que le maître tibétain Chögyam Trungpa arrivait en retard, comme à son habitude, dans une salle de conférence bondée de San Francisco, il offrit de rembourser toute personne ne souhaitant pas rester. Il avertit les nouveaux venus que le véritable chemin spirituel était difficile et exigeant, qu'il impliquait « une humiliation après l'autre ». Il suggéra donc à ceux qui avaient des doutes de ne pas se mettre en route. « Si vous n'avez pas commencé, il vaut mieux ne pas le faire », dit-il ; puis regardant la salle avec insistance il ajouta : « Mais si vous avez commencé, il vaut mieux aller jusqu'au bout. »

page(s) 54-55
• Trouver le calme pour entendre les voix du cœur

Dans presque toutes les démarches spirituelles, la première tâche consiste à se calmer suffisamment pour arriver à entendre les voix du cœur et percevoir ce qui se trouve au-delà de nos préoccupations quotidiennes. Que ce soit par la prière, la méditation, la visualisation, le jeûne ou le chant, nous devons sortir de notre rôle habituel et de nos journées affairées vécues en pilotage automatique. Nous devons trouver le moyen de devenir réceptifs et ouverts.

page(s) 55
• Un moment exceptionnel

Un maître de méditation [se] souvient […] : « Les gens parlent de moments exceptionnels. À la fin de ma toute première retraite de méditation… Eh bien, ce fut un jour entier exceptionnel. Après une semaine de grandes souffrances, de frustrations et de luttes considérables, le dernier jour, les couleurs des arbres le long de la route semblèrent étinceler de lumière ; mon cœur était ouvert comme la mère du monde. Je sentis que je pouvais embrasser la totalité de la vie, toutes les choses que je voyais baignaient dans un amour naturel. Tout paraissait naturel et pur. Je savais qu'il en était toujours ainsi même lorsque je l'oubliais. Cela ne dura pas mais inspira mon cœur à continuer. »

page(s) 59

Quatrième de couverture

La plupart des épopées spirituelles s'achèvent sur l'illumination ou l'éveil. Mais que se passe-t-il ensuite ? Qu'advient-il lorsque le maître zen rentre chez lui et retrouve femme et enfants ? Qu'arrive-t-il lorsque un mystique chrétien va faire ses courses ? À quoi ressemble la vie après l’extase ? Comment vivre de tout son cœur ce qui a été réalisé ?

C'est pour répondre à ces questions que Jack Kornfield a mené une vaste enquête auprès de nombreux maîtres et instructeurs qui, après avoir consacré leur vie à une recherche spirituelle, transmettaient à d'autres ce qu'ils avaient eux-mêmes reçu. Maîtres zen, lamas tibétains, rabbins, abbés de monastères, nonnes et yogis, disciples de longue date ou enseignants chevronnés, en acceptant de livrer en toute sincérité les difficultés auxquelles ils ont été confrontés, nous montrent que la sagesse ne consiste pas à nier nos faiblesses mais à les intégrer à notre démarche. Car, comme le dit l'adage : « Ou vous entrerez entier au Paradis, ou vous n'entrerez pas. »

Jack Kornfield nous invite à ne plus considérer l'éveil comme une fin en soi mais à privilégier une action éveillée qui, tout en accueillant nos plus profondes expériences spirituelles, accepte de procéder à un grand nettoyage intérieur.