spiritualité

Extraits étiquetés avec : spiritualité

  • Le bouddhisme perçu comme philosophie

    Pour beaucoup, l'essence du bouddhisme consisterait en un singulier refus de toute forme de révélation et de métaphysique, ce qui le rapprocherait de la philosophie. Le bouddhisme serait un moyen d'aider à vivre ou « d'apprendre à mourir » (selon le mot de Montaigne à propos de la philosophie), non un moyen d'accéder à un au-delà de la raison, une transcendance, comme se définit la religion. […]

    Certains s'efforcent de dépasser les deux termes (religion ou philosophie) de l'alternative en utilisant les mots de sagesse ou de spiritualité. Pour d'autres, le bouddhisme est une sagesse, une philosophie empreinte de tolérance. Pour d'autres encore, c'est avant tout une morale fondée sur la compassion. En réalité, il s'agit toujours d'affirmer, sans avoir l'air d'y toucher, que le bouddhisme n'est pas une religion, ou du moins que ses aspects proprement religieux sont secondaires.

    Couverture de Le bouddhisme
    page(s) 36-37
  • Besoin de toucher un sentiment de bien-être profond

    Les enfants se sentent si souvent démunis face à l'attitude totalement matérialiste de leurs parents. Les parents étant incapables de transmettre à leurs enfants les valeurs de leur héritage spirituel, les enfants essaient de combler ce manque en prenant des drogues. La drogue semble être la seule solution quand les enseignants et les parents n'ont plus aucune spiritualité. Les jeunes ont besoin de toucher les sentiments de bien-être profond qui sont en eux sans avoir besoin de prendre des drogues, et c'est la tâche des éducateurs de les aider à trouver une nourriture et un bien-être spirituels.

    Couverture de Changer l’avenir
    page(s) 104-105
  • Le seigneur de l’esprit

    Le Seigneur de l’Esprit concerne l'effort de la conscience en vue de rester consciente d'elle-même. Il règne lorsque nous nous servons de disciplines psychologiques et spirituelles en vue de maintenir ou de retenir notre conscience de soi. Les drogues, le yoga, la prière, la méditation, la transe, la psychanalyse peuvent être utilisés de cette manière.

    L'ego est capable de tout annexer à ses propres fins, y compris la spiritualité. Par exemple, si l'on a appris une technique de méditation ou une pratique spirituelle particulièrement bénéfique, il commence par la considérer avec fascination, puis il l'examine. Mais, en tout état de cause, comme l'ego est d'apparence solide et qu'il ne peut pas véritablement absorber quoi que ce soit, il se borne à imiter. Aussi s'efforce-t-il d'examiner et d'imiter la pratique de la méditation et le mode de vie spirituel. lorsque l'on connaît toutes les ficelles et les réponses du jeu spirituel, on essaye automatiquement d'imiter la spiritualité, dès lors qu'un engagement véritable exigerait l'élimination complète de l'ego et qu'à vrai dire, abandonner complètement l'ego est bien la dernière chose que l'on souhaite faire.

    Couverture de Pratique de la voie tibétaine
    page(s) 15
  • Le matérialisme sprirituel

    Le cheminement correct sur le sentier spirituel est un processus fort subtil ; ce n'est point quelque chose dans quoi il faille plonger naïvement. Un certain nombre de détours conduisent à une version distordue, égocentrique de la spiritualité ; nous pouvons nous illusionner en pensant que nous nous développons spirituellement, alors qu'en fait nous usons de techniques spirituelles pour renforcer notre ego. Cette distorsion fondamentale mérite le nom de matérialisme sprirituel.

    Couverture de Pratique de la voie tibétaine
    page(s) 11
  • Les deux ailes du chemin

    Il semble exister deux approches distinctes de la voie spirituelle : la méthode intellectuelle et la méthode intuitive. Dans la tradition intellectuelle, le développement spirituel est perçu comme un affinement de la précision intellectuelle, qui s'opère principalement par l'étude de la théologie. Par contre, dans la tradition intuitive ou mystique, le développement spirituel est vu comme un élargissement de la conscience ou de la dévotion au moyen de diverses pratiques, dont celle de la méditation. Aucune de ces approches n'est pourtant complète sans l'autre. Ces deux méthodes ne s'opposent pas. Au contraire, ce sont deux canaux qui se réunissent pour former le cheminement spirituel.

    Couverture de Le cœur du sujet
    page(s) 37-38
  • Sortir de la dualité

    La pratique spirituelle consiste à sortir de la dualité du « moi », du « mien », par rapport à l'« autre », sortir du « qui est moi » et « qui n'est pas moi ».

    Couverture de Jeu d’illusion
    page(s) 20
  • La méditation coupe à la racine toute volonté d’accomplissement

    Le problème majeur de toute démarche spirituelle est de chercher à atteindre un but – recherche qui entraîne automatiquement une lutte contre la situation présente que nous cherchons à dépasser. Le chemin authentique repose sur un processus d'abandon et de dépouillement entier, impitoyable. La méditation – où il s'agit d'être sans aucun projet – nous libère en coupant à la racine toute volonté d’accomplissement. [préface de Fabrice Midal]

    Couverture de Enseignements secrets
    page(s) 16-17
  • Reconnaître notre propre confusion

    Sans avoir l'honnêteté de reconnaître notre propre confusion, dans notre expérience la plus ordinaire, aucune possibilité d'ouverture réelle n'est possible. La spiritualité n'est pas une entreprise de fuite en avant, mais une manière de s'ancrer toujours plus radicalement au cœur de notre vie. [préface de Fabrice Midal]

    Couverture de Enseignements secrets
    page(s) 15
  • Une œuvre politique

    Chögyam Trungpa s'est attelé à une méditation sur le sens qu'on attribue à une communauté humaine à l'âge actuel de se destruction par l'atomisation de l'individu étrangement conjointe à la globalisation du monde. « Les gens engagés dans une discipline spirituelle ont tendance à ne rien vouloir faire de leur vie ordinaire, explique-t-il, ils considèrent la politique comme une matière profane et indésirable. » En ce sens, son œuvre tout entière se veut, en une perspective élargie, politique.

    Couverture de Chögyam Trungpa
    page(s) 35-36
  • La parole de Chögyam Trungpa

    [L]a parole de Chögyam Trungpa […] détruit toutes nos idées reçues sur ce qu'est le spirituel.

    Elle détruit l'idée que le sacré constituerait un ordre supérieur au profane : la sainteté se déploie partout, même dans les actes les plus quotidiens et les plus simples.

    Elle détruit notre souci de distinguer le spirituel, l'art et la politique : on ne peut gagner l'un sans les deux autres.

    Elle détruit l'idée que le fait d'appartenir à une religion puisse nous donner un sentiment de supériorité, attitude qui relève du matérialisme spirituel et trahit l'emprise de l'ego.

    Elle détruit la mièvrerie spirituelle faite de bons sentiments et de conseils naïfs : elle nous invite à penser plus rigoureusement, à pratiquer plus intensément, à nous ouvrir pour de bon.

    Elle détruit toute forme de moralisme : le bouddhisme invite à sauter dans le feu du ciel, nullement à nous infantiliser en nous disant ce que nous devrions faire.

    Elle détruit enfin la croyance qu'une discipline spirituelle comme la méditation vise à nous donner une sécurité : elle apprend au contraire à habiter joyeusement l'incertitude, à demeurer dans la brèche de l'inhabituel. Là réside la sainteté.

    Couverture de Chögyam Trungpa
    page(s) 14
  • Un grain de bon sens

    Si la pratique spirituelle détend, si elle donne un peu de paix à notre esprit, c'est merveilleux – mais cette satisfaction que nous éprouvons personnellement a-t-elle quelque rapport avec ce qui se passe dans le monde ? La question fondamentale, c'est de savoir si nous vivons d'une façon qui ajoute de l'agressivité et de l'égocentrisme au chaos dans lequel nous nous trouvons, ou si nous y ajoutons un grain de bon sens dont le besoin se fait terriblement sentir.

    Couverture de Vivez sans entrave
    page(s) 10
  • Sagesse ici-bas

    La sagesse ! Le mot m'attire, parce qu'il est promesse de bonheur. Un bonheur qui est ici et maintenant. Un bonheur qui n'est pas pour après… après la mort.

    Le mot sagesse a un goût d'ici-bas. C'est pourquoi je le préfère au mot spiritualité qui, en Occident, est le plus souvent associé à une religion qui semble plus préoccupée par le salut que par la sagesse de ses fidèles. […]

    Le bonheur. C'est une expérience dont on témoigne par une manière d'être dans la vie de tous les jours. […]

    La sagesse ? Ne compliquons pas les affaires. La sagesse est l'art de vivre l'âme en paix. Voilà qui devrait intéresser l'homme actuel bousculé, tendu, stressé, inquiet. […]

    Qui n'aimerait pas vivre l'âme en paix, en confiance, dans la simplicité, le silence intérieur et la joie d'être ?

    Mais comment réaliser cet état d'être ? Comment devenir cette femme en paix ; comment devenir cet homme en paix ? Et cela dans la vie telle qu'elle est (et pas comme on aimerait qu'elle soit).

    Au Ier siècle de notre ère, Épictète, philosophe de l'école stoïcienne, enseigne que « l'ataraxie (la paix de l'âme) est le plus grand bien auquel l'homme puisse accéder ». Il ajoute : « Afin d'accéder à ce plus grand bien, l'homme doit s'efforcer. »

    Voilà la réponse au comment : afin d'atteindre la paix de l'âme, l'homme doit faire effort sur soi, s'exercer.

    Couverture de La sagesse exercée
    page(s) 13-15
  • Douceur et valeurs du cœur

    En revenant à la manière dont la Grèce ancienne a pensé et nommé la douceur, c'est tout le rapport qu'entretient une communauté humaine au droit, à la justice, à la guerre, mais aussi aux valeurs dites du « cœur » qui apparaît. Et avec elle ce qu'on appelle l'humanisme. Pour les Grecs, la douceur est le contraire de l'hybris, de cette démesure qui s'empare de l'homme en proie à ce que nous appelons aujourd'hui ses « pulsions », mais elle n'est pas non plus la rigueur morale, non la douceur appartient d'une certaine manière aux dieux plus qu'aux hommes. Bien qu'elle soit tangible tout autant qu'intelligible, elle inclut le bien sans être le bien, la relation sans être une relation, le spirituel sans être un attribut divin et la matière dans sa pure réceptivité.

    Douceur se dit en grec de deux manières : proates, qui signifie douceur, amabilité. Dans les Épîtres, saint Paul évoque ainsi « l'esprit de douceur » nécessaire à l'établissement d'une communauté. La douceur concerne d'emblée la question de l'« être ensemble », le premier cercle du politique et de l'éthique.

    Mais la douceur se dit aussi : praüs, terme plus sensible, qui signifie débonnaire, et que la vulgate traduira en latin par : mitès (en anglais meek – pauvre et doux). Dans les Béatitudes, on trouve : « Heureux les doux car ils régneront sur le monde. » Mitès signifie pour un fruit mûr et tendre, pour une terre : la fertilité, pour un être, la douceur et la bonté.

    En latin, deux autres mots disent la douceur : suavitas, plus intellectuel ou spirituel, et dolcis, qui a donné aussi le mélodieux (pour un son), l'attractivité, la beauté (pour une chose) et le sucré (pour un aliment).

    Avec l'avènement de la chrétienté, le roi/messie attendu dans toute sa splendeur est remplacé par un enfant né dans la pauvreté et l'exil. Placer la royauté spirituelle au lieu de la plus grande vulnérabilité fut un coup de force sans précédent dans l'Histoire. Toutes les valeurs de mérite, de puissance, de valeur guerrière s'en trouvèrent bouleversées.

    Couverture de Puissance de la douceur
    page(s) 44-46
  • L'ami sur le chemin spirituel

    L'ami est une grande aide sur le chemin spirituel, c'est même le sens profond de sa présence. Le Bouddha insiste sur ce rôle joué par l'amitié : « Si tu trouves un ami sage, prêt à cheminer avec toi, résolu, constant, bravant avec courage tous les dangers, vis avec lui, ô sage, dans la sérénité et le bonheur. Si tu ne trouves pas d'ami sage, prêt à cheminer avec toi, résolu, constant, marche seul, comme un roi après une conquête ou un éléphant dans la forêt. »

    Couverture d'Aimer d’amitié
    page(s) 26
  • Thérapie versus spiritualité

    Le versant thérapeutique guérit d'avoir été mal ou pas aimé et de ses conséquences, à savoir, souffrir de ne pas s'aimer soi-même, de peiner dans l'existence et d'être dépendant des autres.

    Le versant spirituel fait découvrir ce qu'est aimer, qu'il s'agisse de soi-même, des autres ou de la vie, car seul l'amour apporte une joie durable et toujours renouvelée dans le cœur.

    Swami Prajnanpad résumait de manière lapidaire les grandes étapes de la transformation intérieure : « Moi seulement ; moi et l'autre ; l'autre et moi ; l'autre seulement. »

    Couverture de Souffrir ou aimer
    page(s) 14
  • La spiritualité dévoyée comme moyen de se rassurer

    Le grand problème est que les enseignements spirituels ont été utilisés comme des moyens pour se rassurer soi-même, pour assurer, dans les termes du moi, une plus grande stabilité. C'est le point de départ, inévitable. On ne peut l'ignorer ni l'écarter. Nous devons commencer par les erreurs, ce qui est toujours un problème. La peur et le besoin de sécurité rendent l'acceptation de la spontanéité très difficile. Comme il est dit dans le Dharmapada : « Celui qui se sait ignorant, en vérité celui-là est un sage ».

    Couverture de Regards sur l’Abhidharma
    page(s) 4
  • Voulez-vous vraiment abandonner tous les autres ?

    La vraie question consiste à savoir si, dans votre cheminement spirituel, vous êtes authentiquement ouvert à la possibilité d'entrer en relation avec la société. La société a-t-elle le moindre sens dans votre quête personnelle, ou voulez-vous atteindre la libération par vous-même en vous passant d'elle ? Voulez-vous vraiment abandonner tous les autres ? Vous sentez-vous concerné par les souffrances de la société ou par la façon dont elle pourrait accéder à la félicité ?

    Couverture de Argent, sexe et travail
    page(s) 21
  • Travailler avec l'énergie de la situation

    [D]'un point de vue authentiquement spirituel, par opposition à un point de vue idéalisé, la société est une arène riche en potentialités et vibrante d'énergie. Cette approche pragmatique, continuant à travailler avec l'énergie de la situation, est le seul point d'accès que nous puissions trouver.

    Couverture de Argent, sexe et travail
    page(s) 19
  • La spiritualité réelle

    La spiritualité réelle pourrait bien avoir un rapport avec la vie ordinaire.

    Couverture de Argent, sexe et travail
    page(s) 18
  • Embrasser le chaos fondamental

    Avec un tranchant impitoyable, Chögyam Trungpa n'a pas cessé de dénoncer l'hypocrisie et la naïveté qui entourent généralement toute recherche spirituelle. Les religions, dans leur effort pour établir règles, dogmes, lignes de conduites, indications de morales pour aider leurs adeptes, finissent par les éloigner du chaos fondamental sur lequel toute vie humaine repose et qu'il nous faut au contraire embrasser. [Fabrice Midal]

    Couverture de Pour chaque moment de la vie
    page(s) 39