spiritualité

Extraits étiquetés avec : spiritualité

  • Accepter l'inquiétude fondamentale

    [Chögyam Trungpa] découvre que la spiritualité ne consiste pas en une maîtrise de quelqu'ordre que ce soit, mais en l'acceptation entière d'une inquiétude fondamentale, existentiale. [Fabrice Midal]

    Couverture de Pour chaque moment de la vie
    page(s) 23
  • Accepter d'être plus à nu, ouvert

    [C]ette supposée nécessaire intériorité, cet appel à l'introspection, sert souvent d'alibi à un nombrilisme forcené.

    Pourtant celui qui vit dans la détresse d'être sans amour, seul ou avec quelqu'un qu'il ne supporte plus, celui qui a plus de cinquante ans est mis à la porte de l'entreprise pour laquelle il a sacrifié tant d'années et qui ne sait ce qu'il doit faire de sa vie, celui qui se sent désormais inutile et rejeté, ou celui qui découvre qu'il est atteint d'une maladie mortelle, peuvent certes tenter de trouver dans la spiritualité un réconfort – mais un tel réconfort est-il en rapport réel avec leur situation ?

    Cette spiritualité qui vise à une maîtrise plus efficace que celle proposée par le monde ordinaire est tout à la fois arrogante – dans la manière hautaine dont elle considère ceux qui ne suivent pas ces préceptes – et terrible – dans sa prétention à surmonter l'insurmontable. […]

    [T]out discours, quel qu'il soit, qui prétend expliquer le mal au lieu d'en faire l'épreuve n'est-il pas, quelque soit son intention, maladroit et même parfois monstrueux ?

    Autrement dit, tout appel spirituel qui n'enjoint pas l'homme à regarder ce qu'il est, qui prétend passer outre le malaise inhérent à sa condition ne l'enferme-t-il pas plus cruellement dans l'illusion ?

    La force de Chögyam Trungpa est d'être l'un des rares témoins spirituels de notre temps à ne faire aucune promesse – nul ne viendra nous délivrer, comme par enchantement, de nos difficultés. Au lieu de nous prémunir contre la vie, de chercher des forteresses où nous abriter, il faut accepter d'être plus à nu, ouvert. [Fabrice Midal]

    Couverture de Pour chaque moment de la vie
    page(s) 19-20
  • Trouver le calme pour entendre les voix du cœur

    Dans presque toutes les démarches spirituelles, la première tâche consiste à se calmer suffisamment pour arriver à entendre les voix du cœur et percevoir ce qui se trouve au-delà de nos préoccupations quotidiennes. Que ce soit par la prière, la méditation, la visualisation, le jeûne ou le chant, nous devons sortir de notre rôle habituel et de nos journées affairées vécues en pilotage automatique. Nous devons trouver le moyen de devenir réceptifs et ouverts.

    Couverture de Après l’extase la lessive
    page(s) 55
  • Mieux vaut aller jusqu'au bout

    Un jour que le maître tibétain Chögyam Trungpa arrivait en retard, comme à son habitude, dans une salle de conférence bondée de San Francisco, il offrit de rembourser toute personne ne souhaitant pas rester. Il avertit les nouveaux venus que le véritable chemin spirituel était difficile et exigeant, qu'il impliquait « une humiliation après l'autre ». Il suggéra donc à ceux qui avaient des doutes de ne pas se mettre en route. « Si vous n'avez pas commencé, il vaut mieux ne pas le faire », dit-il ; puis regardant la salle avec insistance il ajouta : « Mais si vous avez commencé, il vaut mieux aller jusqu'au bout. »

    Couverture de Après l’extase la lessive
    page(s) 54-55
  • La souffrance familiale, voie du sacré

    La voie d'accès au sacré la plus fréquente est notre propre souffrance et notre insatisfaction. D'innombrables démarches spirituelles ont commencé par la rencontre des difficultés de la vie. Chez les maîtres occidentaux, la souffrance vécue dans leur famille pendant l'enfance est un point de départ assez commun : parents alcooliques ou violents, grave maladie, perte d'un proche, froideur distante des parents, conflits entre les membres d'une famille, toutes ces choses reviennent fréquemment dans leurs témoignages.

    Couverture de Après l’extase la lessive
    page(s) 32
  • Accueillir tout ce que la vie nous présente

    Le véritable devoir de la vie spirituelle ne se trouve ni dans des lieux éloignés ni dans des états de conscience sortant de l'ordinaire. Il prend place ici, dans l'instant présent. Cela exige un esprit bienveillant, prêt à accueillir d'un cœur sage, respectueux et bon, tout ce que la vie nous présente. Nous pouvons saluer aussi bien la beauté que la souffrance, nos troubles, notre confusion, nos peurs et les injustices de ce monde. Honorer ainsi la vérité est le chemin de la libération. S'incliner devant ce qui est, plutôt qu'au pied d'un idéal, n'est pas nécessairement chose facile mais, quelles que soient les difficultés, c'est l'une des pratiques les plus utiles et louables.

    En saluant les événements de notre vie, les chagrins, les trahisons, nous les acceptons et par cette démarche profonde nous découvrons que dans la vie rien n'est insurmontable ou inutile. Apprendre à rendre hommage permet de découvrir que le cœur détient plus de liberté et de compassion que nous ne pouvions l'imaginer.

    Couverture de Après l’extase la lessive
    page(s) 13
  • Obstacles culturels à la compréhension

    Un enseignant chargé d'exposer les base du bouddhisme, et de la pratique méditative qui est un de ses fondements, se trouve confronté d'abord aux obstacles culturels multiples qui empêchent la compréhension en profondeur de cette voie de libération venue d'Orient. Nous résumerons fortement, en distinguant trois grands domaines d'erreur :

    • Le dogmatisme du matérialisme scientiste, voire de certains courants psychanalytiques, ne donne pas droit à l'existence aux valeurs spirituelles, ni aux phénomènes psychiques qui accompagnent une pratique, dont la qualité dite religieuse est pour eux condamnable. Une séquelle de ces conceptions, même discrète voire dissimulée, est un obstacle à la compréhension du bouddhisme. Il va de soi que la science réelle et ses méthodes n'y font pas obstacle, vu le caractère largement expérimental et rationnel de l'enseignement bouddhique, qui toutefois dépasse la vision scientifique ordinaire.

    • Le dogmatisme de la vérité religieuse unique, possédée exclusivement par un monothéisme dans sa version intégriste, a pu laisser des traces dans le mental de l'auditeur, ne serait-ce que sous la forme d'un conflit ancien ou d'une hostilité vague à tout ce qui ressemble à une autre religion.

    • Le large consensus de civilisation touchant l'individualisme jouisseur du moderne libéré des contraintes fait que certains viennent consommer du bouddhisme et de la méditation pour leur confort. Le but est légitime et utile, mais limité, et fait obstacle à une pratique profonde libératrice.

    Couverture de Le bouddhisme expliqué aux Occidentaux
    page(s) 7-8
  • Départ biaisé sur la voie

    Il semble que nous prenions souvent un départ biaisé sur une voie spirituelle. Les aspirations qui nous guident sont complètement narcissiques. On pratique le zen pour avoir un superego, un ego indolore, pour être au-delà de la souffrance. Mais de l'autre, nous n'avons pas grand-chose à faire.

    Couverture du Petit traité de l’abandon
    page(s) 97
  • La vision claire mène à la tolérance

    La méditation apporte à ses pratiquants la quiétude et la vision éclairée et cela doit contribuer à chasser l'esprit d'intolérance des divers groupes s'intéressant à la spiritualité. Car, quand des expériences profondes se figent en convictions, c'est en effet le contraire qui se passe : elles nous séparent de ceux cherchant la vérité ailleurs. La croyance établie n'a rien de commun avec la certitude intime qui, elle, nous laisse libres d'explorer toutes les voies, sans craindre les différences ou rejeter certaines d'entre elles. Il est primordial de les observer sous divers angles, d'en acquérir une connaissance directe et de comprendre pourquoi les uns et les autres empruntent une certaine voie et non pas une autre.

    Couverture de La voie du non-attachement
    page(s) 7
  • Nécessité de l'ego et nécessité de le dépasser

    [L]'homme ne peut exister pratiquement que grâce à ce « moi » qui maîtrise le monde au moyen de notions fixes. Il faut donc que l'homme parvienne à développer une « manière d'être » où son « moi » reste préservé, tout en devenant perméable à l'Être qui transcende les compréhensions du « moi ». C'est alors qu'il pourra devenir un être « authentique » dans le vrai sens du terme, une Personne à travers laquelle se manifeste l'Être dans l'existence.

    Atteindre cette forme de « présence » requiert un « exercice » continuel qui exige de comprendre le quotidien comme « pratique spirituelle ».

    Couverture de Pratique de la voie intérieure
    page(s) 16
  • La question doit se fondre dans l'être du questionnant

    Lorsque nous sommes sur le plan spirituel, la vie morale coule de source, mais la discipline morale et l'intellection ne nous amèneront jamais à la vie spirituelle. Il faut transcender la division sujet-objet de l'existence.

    Comment atteindre cette réalité transcendante ? Cela arrive lorsque la personne et l'enseignement, ou le questionneur et la question, sont en unité. Tant que le Bouddha avait cette question en face de lui, tant qu'il la tenait en dehors et séparée de lui, comme si elle pouvait être résolue par des moyens extérieurs, elle ne pouvait pas être résolue. La question vient du questionnant. Mais lorsqu'elle est posée au-dehors, le questionnant se met malencontreusement à penser qu'elle existe comme quelque chose d'extérieur à lui. La question trouve sa réponse uniquement lorsqu'elle se fond dans l'être du questionnant.

    Couverture de Derniers écrits au bord du vide
    page(s) 60-61
  • La spiritualité unit

    Les religions divisent, les spiritualités unissent. Ou plutôt la spiritualité unit. Car je n'ai jamais réussi à voir de différence irréductible entre la paix, la sérénité et l'amour émanant d'un mahatma, d'un rinpoché, d'un sheikh ou d'un moine chrétien vivant en Dieu.

    Couverture de La paix toujours présente
    page(s) 11
  • Se libérer de soi

    Dans la spiritualité, je crois qu'il n'y a pas de voie toute tracée, encore moins de mode d'emploi. Il y a juste une ascèse quotidienne, c'est-à-dire des exercices que l'on pratique pour se libérer de soi, des images que l'on a de soi, des jugements dans lesquels on enferme la réalité.

    Couverture du Petit traité de l’abandon
    page(s) 14
  • La porte du sacré

    [P]our que l'universel se déploie dans notre vie spirituelle, il doit être uni au personnel. Nous sommes des êtres humains, et la porte humaine qui mène au sacré est constituée de notre propre corps, de notre propre cœur et de notre propre esprit, du passé dont nous provenons et des relations et situations les plus intimes de notre existence. Si la compassion, la justice et la libération ne peuvent prendre vie en nous-mêmes, où donc le pourraient-elles ?

    Couverture de Périls et promesses de la vie spirituelle
    page(s) 25
  • Vivre dans ce précieux corps animal

    J'appris que, pour vivre une vie spirituelle, je devais être capable de l'incarner dans chacune de mes actions : dans ma manière de me tenir debout et de marcher, dans ma manière de respirer, dans l'attention que je portais à ma façon de manger. Je ne devais exclure aucune activité. Vivre dans ce précieux corps animal sur cette terre est un aspect de la vie spirituelle aussi important que tous les autres.

    Couverture de Périls et promesses de la vie spirituelle
    page(s) 22
  • La spiritualité n'est pas évitement

    Depuis que j'ai commencé à enseigner, j'ai constaté qu'un grand nombre d'élèves avaient une conception erronée de la vie spirituelle, espérant s'en servir pour échapper à leur vie, utilisant ses idéaux et son langage pour éviter les souffrances et les difficultés de l'existence, comme j'avais tenté de le faire, recherchant dans les temples, les églises et les monastères des « effets spéciaux ».

    Couverture de Périls et promesses de la vie spirituelle
    page(s) 20
  • La spiritualité : être plus humain

    La spiritualité ne consiste pas à s'échapper de la réalité matérielle. Nous la pensons trop souvent ainsi, et nous en faisons l'idéal éthéré d'un ciel rêvé.

    Mais alors, qu'est-elle ?

    Tout ce qui nous aide à être vraiment plus humain. La spiritualité consiste à prendre conscience du fait que nous nous mentons trop souvent à nous-mêmes et à tout faire pour que cela cesse, afin que nous puissions nous approcher de notre vraie nature, de la vérité de notre propre cœur, de son immensité méconnue.

    Couverture de Risquer la liberté
    page(s) 18