Pour beaucoup, l'essence du bouddhisme consisterait en un singulier refus de toute forme de révélation et de métaphysique, ce qui le rapprocherait de la philosophie. Le bouddhisme serait un moyen d'aider à vivre ou « d'apprendre à mourir » (selon le mot de Montaigne à propos de la philosophie), non un moyen d'accéder à un au-delà de la raison, une transcendance, comme se définit la religion. […]
Certains s'efforcent de dépasser les deux termes (religion ou philosophie) de l'alternative en utilisant les mots de sagesse ou de spiritualité. Pour d'autres, le bouddhisme est une sagesse, une philosophie empreinte de tolérance. Pour d'autres encore, c'est avant tout une morale fondée sur la compassion. En réalité, il s'agit toujours d'affirmer, sans avoir l'air d'y toucher, que le bouddhisme n'est pas une religion, ou du moins que ses aspects proprement religieux sont secondaires.