À y regarder de près, la question de la vérité du bouddhisme ancien est profondément occidentale. En Orient, ce qui importe est que le bouddhisme soit vivant et dise la vérité, de telle manière que cette vérité puisse être éprouvée à neuf dans l'étude des textes et par diverses pratiques. Chaque pays, chaque peuple, a ainsi établi sa propre manière de comprendre et de vivre l'enseignement du Bouddha. Impossible, dans ces conditions, de juger que l'un de ses visages est plus vrai qu'un autre.[…]
[L]a thèse actuelle [selon laquelle] le bouddhisme ancien serait libre des rites et des symboles que des traditions plus tardives ont cultivées est un préjugé de l'esprit antireligieux moderne qui projette sur l'Orient des débats issus du christianisme et de la Réforme.
L'enseignement du Bouddha repose sur une expérience qu'il manifeste dans son être, sa posture, son comportement et son enseignement : celle d'un contentement où nous sommes libres de l'enchaînement des préoccupations habituelles qui se nourrissent du jeu discursif de l'espoir et de la peur.