monde naturel

Extraits étiquetés avec : monde naturel

  • Aller au-devant de la nature

    La philosophie du zen, finalement, est d’aller au-devant de la nature pour que celle-ci puisse exprimer son sens le plus profond.

    Couverture de Écotopia
    page(s) 109
  • Au miroir des eaux et des montagnes

    Dans l’instant où perce un rayon de soleil par un jour sombre, celui où un brusque coup de vent fait cliqueter la ramure des palmiers, vous comprenez, soudain ou peu à peu, ce que dit le silence de la nature, dont la dimension réelle est une métaphysique du vide. Vous l’aviez rencontré au cours de vos lectures, c’est ce que les Japonais ont tenté de circonscrire par les notions de wabi, de sabi, de yügen, à savoir la vision compréhensive de cette beauté qui se manifeste dans le silence des choses comme une grande solitude éternelle, comme une émanation sacrée, toujours présente dans la nature, mais qui ne pouvait se voir sans ce travail d’élagage de l’arbre nain, mais aussi de l’esprit ! […] Il y a dans la nature une possible rencontre de son propre visage au miroir des eaux et des montagnes[.]

    Couverture de Écotopia
    page(s) 106
  • Une philosophie de la nature sans philosophie

    En Amérique, la philosophie populaire de la nature est une philosophie sans philosophie. Les rudes garçons comme Thoreau jugent sans doute que tant d'intellectualisme est indigne de l'homme des grands espaces ou, selon l'expression de Stevenson, du « Grand Dehors ». C'est en cela, malgré quelques malentendus, que la pensée de la nature américaine est assez proche de celle du zen.

    Couverture de Écotopia
    page(s) 74
  • La post-modernité, déceptive car déracinée

    [E]n laissant toute latitude à l'homme de décider ce qu'est l'homme, on en vient à passer d'un irrespect de la nature dans le contrôle de soi et de ses apparences – le tatouage, le piercing, l'ingestion de substances optimisantes – à l'eugénisme, à l'homme augmenté, au transhumanisme, à un meilleur des mondes qui est sans doute la pire des folies.

    Houellebecq et [Baudoin de] Bodinat, finalement, sont des urbains qui ne voient pas comme le monde est immense, l'horizon de leurs macérations est tout petit. Ce manque de compréhension entrave le cœur, et y fait monter une bile noire. […]

    [Leur pensée] est exilée des savoirs du corps propre et ne peut plus se spiritualiser. Elle se cérébralise en de vaines pensées toujours déceptives. Déceptives car déracinées et donc impropres à toute montée de sève venant de cette spontanéité qui, très précisément, dans la pensée chinoise, est l'essence sans essence (vide) de la nature, le Tao.

    Couverture de Écotopia
    page(s) 17-18
  • Intuition de l’instant

    De ce qui n'était peut-être qu'une tache de lumière dans les sous-bois, avec l'ombre mouvante des arbres, mais suscitant l'intuition de quelque chose, d'un possible, d'un au-delà du monde, il est loisible en effet de tirer, dans la simplicité, une philosophie de la nature qui ne doit ni à un dieu, ni ne relève d'un humanisme, car située au-delà de la condition humaine et, par là, la délivrant.

    Cette intuition de l'instant, le bouddhisme zen l'a définie comme compréhension soudaine de l'ainsité (tathatā). Disons, pour le moment, que celle-ci n'est pas de nature mystique. Qu'il s'agit plutôt de l'effet, dans le vu, d'un déconditionnement qui libère l'acte de voir des filtres qui auparavant s'interposaient.

    Couverture de Écotopia
    page(s) 11
  • Absurde d’opposer l’homme à la nature

    À écouter, à lire les politiques, ceux qui savent, et même bien souvent parmi eux les écologistes, je vois que la pensée occidentale humaniste persiste à opposer l'homme à la nature. Voilà qui est non seulement absurde mais chaque jour plus insupportable, dès lors que l'on discerne combien c'est précisément cette pensée qui nous a fourvoyés et menés là où nous sommes.

    Héritière d'une tradition dualiste opposant le corps et l'esprit, celle-ci continue d'aborder la crise contemporaine en la pensant de l'intérieur du même paradigme qui veut qu'il y ait d'un côté l'homme et de l'autre son environnement : voilà qui ne tient plus.

    Couverture de Écotopia
    page(s) 9
  • Les maîtres du Chan

    Influencés par le taoïsme que beaucoup avaient pratiqué, [les maîtres du Chan] avaient du bouddhisme une conception cosmique, profondément reliée à la nature, à la beauté, à l'art. Rien de puritain dans leur approche. Ils se démarquaient complètement du bouddhisme indien et de son strict moralisme qui visait à éteindre la sensorialité et considérait les arts comme contraires à la voie.

    Les Chinois chantaient en de merveilleux poèmes la beauté des monts isolés dans lesquels ils vivaient. Ils jouaient de la flûte ou du luth, ils étaient peintres ou calligraphes, appréciaient les métiers les plus simples, qui parfois leur permettaient de subsister, car ils étaient peu enclins à la mendicité, ils faisaient des banquets frugaux sous la lune en compagnie d'autres ermites, ils dérivaient sur une barque dans la plus profonde extase, ils s'autorisaient à chanter la mélancolie, la solitude, la tristesse des longs hivers, l'amour, l'émotion, l'amitié, le désir et le frémissement de toute la création […]

    Au lieu de nier les sens, ils les plaçaient dans l'espace absolu de l'essence du cœur/esprit et ne voyaient nulle offense dans le fait d'être profondément humain. C'est ce qui touche dans leurs écrits, il n'y a ni le masque du renoncement, ni la crainte du domaine sensoriel, ni l'hypocrisie religieuse. Ils fluent dans une mobilité non conditionnée et rejoignent en cela l'idéal taoïste. Ils vivent sans contrainte et rien ne peut interrompre leur fluidité. Ils ont abandonné l'idée même du Bouddha et du bouddhisme tant leur compréhension est vaste.

    Couverture de Chan & zen
    page(s) 31-33
  • Notre corps ne nous appartient pas

    Dans la vie moderne, les gens pensent que leur corps leur appartient et qu'ils peuvent en faire tout ce qu'ils veulent. « Nous avons le droit de vivre comme nous l'entendons. » La loi vous soutient dans de telle déclarations. C'est l'une des manifestations de l'individualisme.

    Mais, selon l'enseignement du vide, votre corps n'est pas seulement à vous : il appartient également à vos ancêtres, à vos parents et aux générations futures. Et il appartient aussi à la société et à tous les êtres vivants, qui ont tous contribué à rendre possible la présence de ce corps : les arbres, les nuages, tout. Garder votre corps en bonne santé est la meilleure façon d'exprimer vote gratitude à l'univers tout entier et à vos ancêtres, et aussi de ne pas trahir les générations futures.

    Couverture de Changer l’avenir
    page(s) 88
  • Le seigneur de la forme

    Le Seigneur de la Forme concerne la quête névrotique de confort, de sécurité et de plaisir. Notre société technologique hautement organisée est le reflet d'une préoccupation tout entière tournée vers la manipulation de l'environnement physique e vue de se protéger des atteintes de la vie sous son aspect cru, brut et imprévisible. […]

    Le Seigneur de la Forme ne se réfère pas aux situations vitales physiquement riches et sûres que nous créons en elles-mêmes. Il s'agit bien plutôt du souci névrotique qui nous incite à les créer, à vouloir contrôler la nature. Il est question de la prétention qu'a l'ego de se tenir à l'abri et de se donner du plaisir, en évitant autant que possible toute irritation.

    Couverture de Pratique de la voie tibétaine
    page(s) 14
  • La beauté de notre nature profonde

    En général, l'homme apprécie la nature. Le monde naturel est associé à la beauté, à ce qui est pur et vierge. Voir quelqu'un couper un arbre ou creuser un trou dans un environnement sauvage provoque un malaise. De la même façon, nous pouvons comprendre la beauté de notre nature profonde dès lors que nous arrêtons de manipuler, à la seule fin de renforcer le sentiment du moi, tout ce qui se présente à nous. C'est ainsi qu'un pratiquant aborde la vie.

    Couverture de Petit guide du bouddhisme à l’usage de tous
    page(s) 40-41
  • Deuxième naissance à un univers agrandi

    Ce sont les rites qui permettent d'intégrer la nature, la mort et le sacré et de ne pas rester dans la dépendance des seuls liens familiaux et sociaux. Quand seule la dimension d'actualité est prise en compte, les jeunes restent englués dans la dépendance familiale, la convention sociale. La « rampe de lancement » qu'est l'initiation s'est trouvée supprimée. La deuxième naissance à un univers agrandi est comme éradiquée du projet collectif.

    Couverture de N’oublie pas les chevaux écumants du passé
    page(s) 35-36
  • Le langage de l’unité

    Aujourd'hui, l'image du mandala – cette figure tissée par des réseaux de liens autour d'un centre – touche nombre de gens […] Le mandala nous parle en effet la langue de l'unité – l'unité de notre corps, de nos émotions et de notre esprit, l'unité qui relie deux êtres humains qui s'aiment, l'unité qui relie la communauté de tous les êtres humains, l'unité qui nous relie à la nature.

    Couverture de Petite philosophie des mandalas
    page(s) 8
  • Se reconnaître pleinement vivant et complet

    Je suis convaincue qu'il n'existe qu'une seule forme d'amour : l'amour véritable, qui s'efforce de s'exprimer en nous malgré nos certitudes réductrices, nos distorsions culturelles et toutes ces habitudes fondées sur la peur, le mécontentement de soi et l'isolement que nous avons tendance à développer à mesure que nous avançons dans la vie. Chacun de nous est capable de faire l'expérience de l'amour véritable. À partir du moment où nous l'abordons avec cette ouverture, il devient possible de trouver l'amour dans les moments de rencontre les plus banals : avec le caissier du supermarché, un enfant, un animal domestique, la nature en forêt – et à l'intérieur de nous.

    L'amour véritable apparaît quand on se reconnaît pleinement vivant et complet en dépit de ses blessures, de ses craintes ou de sa solitude. C'est un état dans lequel on s'autorise à être vu en pleine lumière par soi-même et par les autres tout en offrant l'éclat de son propre regard au monde environnant. C'est un amour qui guérit.

    Couverture de Comment s’ouvrir à l’amour véritable
    page(s) 15-16
  • Tout est esprit

    L'école Yogācāra-Vijñānavāda est avant tout caractérisée par sa position philosophique de type dit idéaliste. Pour elle, il n'y a pas réellement de monde objectif, tout réside dans l'esprit, tout est esprit. Selon cette conception, les objets du monde extérieur n'existent donc pas en tant que phénomènes séparés de la conscience, ce sont avant tout des phénomènes mentaux, leur nature est celle d'objets de connaissance. Le monde sensible ne possède aucune réalité et n'existe pas en tant que tel, seule existe sa représentation consciente, que nous hallucinons par erreur comme solide. Le monde, dans cette perspective, n'existe pas en dehors de la représentation que nous nous en faisons.

    Lorsque nous arrivons à réellement penser cette perspective, l'illusion que nous avons d'un monde objectif devient apparente, nous comprenons que le monde extérieur n'existe que dans notre esprit. Ce qui nous avait paru comme un support stable se dérobe, nous avons alors une certaine notion de la vacuité des phénomènes, condition de l'éveil.

    Couverture de Zen et connaissance
    page(s) 17
  • La douceur, une éthique redoutable

    [L]a douceur a fait pacte avec la vérité ; elle est une éthique redoutable. Elle ne peut se trahir, sauf à être falsifiée. La menace de mort même ne peut la contrer. La douceur est politique. Elle ne plie pas, n'accorde aucun délai, aucune excuse. Elle est un verbe : on fait acte de douceur. Elle s'accorde au présent et inquiète toutes les possibilités de l'humain. De l'animalité, elle garde l'instinct, de l'enfance l'énigme, de la prière l'apaisement, de la nature, l'imprévisibilité, de la lumière, la lumière.

    Couverture de Puissance de la douceur
    page(s) 69
  • Notre nature intacte et originelle

    Le bouddhisme indien, assez indifférent à la nature, au contact de la sensibilité taoïste, en Chine, devient doctrine de l'immanent, aussi la représentation picturale peut-elle devenir l'expression de l'expérience intime de la siccité (ou ainsité, traduction du sanskrit tathatā), vraie nature silencieuse et immuable de toutes choses qui n'apparaît dans l'esprit du sage que lorsque – en son plus intime – il a fait place au silence. Dans ce silence, miroir originel et équanime de l'esprit, la branche de pin se reflète comme à la surface limpide de l'eau glacée des montagnes. Dans cette eau immobile où se mire la branche du pin, les nuages – que rien ne retient – à leur gré défilent librement. […]

    Joie intime de la paix retrouvée en un fond des montagnes qui est aussi un fond de nous-mêmes, notre nature intacte et originelle.

    Couverture de Voyageant parmi les nuages
    page(s) 55-56
  • Le matérialisme est sans issue

    Si nos habitudes et notre vie entière dépendent uniquement d'objets matériels, nous resterons toujours frustrés, c'est là une conséquence inévitable. Et si nous continuons ainsi aveuglément, sans jamais prendre conscience de ce que nous faisons, peu importe le nombre de biens que nous pourrons accumuler, notre esprit ne sera jamais satisfait.

    La conséquence de ce manque de contentement, au niveau de la société entière, ce sont les dégâts considérables que nous avons infligés à notre environnement naturel.

    Couverture de La grande paix de l’esprit
    page(s) 64