dépendance

Extraits étiquetés avec : dépendance

  • L’amour, un art de la dépendance

    Prendre le risque de la dépendance, c'est faire un signe d'amitié à ce corps d'après la naissance, mais pas seulement. C'est penser aussi qu'à l'image du vaccin qui inocule un peu du virus pour en aguerrir le corps, qui déclare et construit alors ses propres protections, il faut mieux laisser croître nos dépendances, comme on le ferait d'un jardin à l'anglaise en gardant des herbes folles mélangées au thym et aux dahlias et même s'y plaire. Ne pas les fuir mais les appréhender, y prêter notre intelligence.

    L'amour, ici j'ose risquer le mot, avec appréhension certes, est un art de la dépendance. Il suppose donc que l'on s'y risque. Admettre sa défaite, son attente insensée, son désespoir devant le brusque refus de l'autre, se laisser dévaster par une douleur qui nous semble-t-il alors ne prendra jamais fin. Cet acquiescement à la dépendance n'est pas une résignation, sinon s'installe dans l'âme un venin fatal qui fait le lit de toute dépression à venir, comme une rivière trop longtemps retenue se perd en marécage.

    Couverture de Éloge du risque
    page(s) 24-25
  • Nous sommes vulnérables

    Je loue le fait que, en tant q'humains, nous ne sommes jamais tout à fait libres de ce que nous dicte la compassion. Nous sommes nés totalement dépendants de soins prodigués par autrui. Nous avons grandis et sommes parvenus à l'âge adulte parce que d'autres ont pris soin de nous. Même du haut de notre autonomie d'adultes, la présence ou l'absence de l'affection des autres détermine fortement notre bonheur ou notre misère. C'est la nature humaine : nous sommes vulnérables, et c'est une bonne chose. Un cœur sans peur peut embrasser cette vérité fondamentale de la condition humaine.

    Couverture de N’ayons  plus peur
    page(s) 36-37
  • Deuxième naissance à un univers agrandi

    Ce sont les rites qui permettent d'intégrer la nature, la mort et le sacré et de ne pas rester dans la dépendance des seuls liens familiaux et sociaux. Quand seule la dimension d'actualité est prise en compte, les jeunes restent englués dans la dépendance familiale, la convention sociale. La « rampe de lancement » qu'est l'initiation s'est trouvée supprimée. La deuxième naissance à un univers agrandi est comme éradiquée du projet collectif.

    Couverture de N’oublie pas les chevaux écumants du passé
    page(s) 35-36
  • Un seul geste pour rester digne de la vie

    Il ne m'est demandé en somme qu'un seul geste pour rester digne de la vie – et quelle qu'ait été la souffrance que j'ai subie : m'incliner. Cette loi secrète semble jouer dans toute vie.

    Lorsque, après une relation malheureuse (parents, époux, amants, etc.), je me détourne et m'éloigne sans un regard, la relation est certes coupée.

    Mais ce qui demeure, c'est la dépendance.

    Même si la relation vivante est sectionnée, le lien têtu de l'inachevé, du malaise et de la malédiction persiste.

    Couverture de N’oublie pas les chevaux écumants du passé
    page(s) 21-22
  • La joie de vivre corrélée à l'amour de soi

    Quand je souffre, l'impasse tient à ce que, dans mon fonctionnement émotionnel, je m'identifie encore à la position de l'enfant dépendant de l'autre. […]

    On peut traverser une vie entière, convaincu que les autres, la vie nous sont adverses sans réaliser que l'amour qui nous fait cruellement défaut est le nôtre. […]

    Le seul amour qui puisse nous accompagner durant toute notre vie adulte est celui que nous nous portons. Il nous préserve de la souffrance. […]

    Nous pouvons observer autour de nous ce parallélisme entre la joie de vivre et l'amour de soi, entre la souffrance et le non-amour de soi.

    Couverture de Souffrir ou aimer
    page(s) 22-23