N’oublie pas les chevaux écumants du passé

Albin Michel, 2005
12 cm x 20 cm, 140 pages
Livre de poche, 2007


Couverture de N’oublie pas les chevaux écumants du passé
Couverture poche de N’oublie pas les chevaux écumants du passé

Extraits de l'ouvrage

• Le fond océanique de sagesse

De même que les plus furieuses tempêtes ne perturbent pas les fonds océaniques, les catastrophes historiques et sociales ne menacent pas l'acquis profond de l'homme, ni son savoir et sa sagesse.

page(s) 11
• Souviens-toi de ta noblesse !

« Souviens-toi de ta noblesse ! » (Saint Augustin)

Lorsque la conscience touche cela qui n'appartient à personne en particulier et qui est pourtant en chacun l'intime de l'intime, alors le mépris de l'existence fond immédiatement et la sensation de non-sens et de solitude perd son aiguillon.

page(s) 13
• Une question qui donne le vertige

Il existe une question qui, lorsqu'on la pose sérieusement, donne le vertige : qu'as-tu que tu n'aies reçu en don ?

page(s) 15
• Un seul geste pour rester digne de la vie

Il ne m'est demandé en somme qu'un seul geste pour rester digne de la vie – et quelle qu'ait été la souffrance que j'ai subie : m'incliner. Cette loi secrète semble jouer dans toute vie.

Lorsque, après une relation malheureuse (parents, époux, amants, etc.), je me détourne et m'éloigne sans un regard, la relation est certes coupée.

Mais ce qui demeure, c'est la dépendance.

Même si la relation vivante est sectionnée, le lien têtu de l'inachevé, du malaise et de la malédiction persiste.

page(s) 21-22
• Le conformisme versus la transmission

Le conformisme pousse à désirer des choses qui ne sont le moins du monde désirables, à se laisser étriper, dévaliser pour la possession de biens qui se délitent dès que nous les possédons. Le conformisme nous pousse à faire la sourde oreille aux vraies aspirations de justice, de justesse, d'audace, de solidarité et d'inventivité ; il mène à une torpeur mortelle.

La transmission, elle, consiste dans la révélation de la force de l'esprit : l'homme est en mesure de penser ce qui n'est pas.

page(s) 24
• Transmettre l’invisible

Rejoindre le moment de bifurcation où la vie s'invente de neuf.

Il faut répéter sans se lasser que ce qui existe sur terre n'est qu'une ombre du possible, une option entre mille autres. Nous avons été invités à jouer au jeu des dieux, à créer du frémissement, de l'ample, du vibrant – et non à visser l'écrou de la coercition sociale et des soi-disant impératifs économiques.

Notre inertie rende probable que le probable ait lieu – mais il n'est pas pour autant improbable que ce soit l'improbable qui surgisse.

Ce qu'il y a de toute urgence à transmettre est invisible.

page(s) 29
• Deuxième naissance à un univers agrandi

Ce sont les rites qui permettent d'intégrer la nature, la mort et le sacré et de ne pas rester dans la dépendance des seuls liens familiaux et sociaux. Quand seule la dimension d'actualité est prise en compte, les jeunes restent englués dans la dépendance familiale, la convention sociale. La « rampe de lancement » qu'est l'initiation s'est trouvée supprimée. La deuxième naissance à un univers agrandi est comme éradiquée du projet collectif.

page(s) 35-36

Quatrième de couverture

« Errer dans les chantiers du monde, sur l'emplacement de la mosquée Bleue ou de l'abbaye du Thoronet quelques jours avant le premier coup de pioche quand y paissaient encore les moutons et y cabriolaient les chèvres. Marcher la nuit dans New York et y entendre bruire la forêt sacrée des Iroquois. Rejoindre le moment de bifurcation où la vie s'invente de neuf.

Il faut se répéter sans se lasser que ce qui existe sur terre n'est qu'une ombre du possible, une option entre mille autres. »

Comme une fenêtre ouverte sur le monde, les paroles de Christiane Singer ont le ton libre d'une conversation intime. Profonde sans jamais être inaccessible, simple sans être légère, elle nous invite à la réflexion et au partage, évoquant au fil de cette méditation aussi lumineuse que sensible le monde tel que nous le vivons, au carrefour de nos émotions et de nos attentes.

Nourrissant son récit de souvenirs, d'anecdotes, de contes et de récits mystiques, l'auteur d’Éloge du mariage et de Où cours-tu ? atteint, avec une grâce infinie, l'intime et l'universel, dans ce livre de sagesse dont on ressort apaisé et radieux.