Lorsqu'il n'est pas dans l'environnement qui lui convient, qui lui est naturel, l'animal est en proie au stress. Telle est, dans les élevages industriels, la condition de l'animal que l'on doit élever sous cocktails de médicaments tant le stress altère les défenses immunitaires.
De là, on peut se demander jusqu'à quel point la fatigue de vivre dans de grandes villes, empilés les uns sur les autres, n'est pas simplement due à ces conditions structurelles, relativement impropres à l'animal humain, par simple effet concentrationnaire. Sans compter la nocivité des matériaux industriels, l'agression du bruit, la pollution de l'air et de l'eau. L'incessante computation d'innombrables signes, qu'à contrecœur il faut observer pour rester en compatibilité avec les autres, avec l'environnement, ou simplement préserver sa vie – et cela tout en se remettant de plus en plus fréquemment à jour pour ne pas risquer l'obsolescence.
Chez certains animaux, l'ours par exemple, les individus âgés, mâles ou femelles, ont tendance à s'isoler, ne rejoignant leur famille qu'épisodiquement, après l'hibernation, pour des rites de printemps. Les gloses que l'on tient sur le choix de solitude chez l'humain devraient en tenir compte, si l'on peut se permettre d'extrapoler, ainsi que le fait le lieu commun du langage, lorsque l'on qualifie quelqu'un de vieil ours.