Ken Wilber, dans Les trois yeux de la connaissance, rappelle la formule bonaventurienne des trois yeux :
- l'œil de chair perçoit le monde extérieur de l'espace, du temps et des objets ;
- l'œil de raison utilise la logique, articule les faits, élabore des concepts et connaît le mental lui-même ;
- l'œil de contemplation connaît les réalités transcendantes et les vérités salutaires qui mènent à la libération du monde phénoménal et à la réalité ultime.
L'œil de chair, celui de l'expérience sensori-motrice, nous est commun avec les animaux.
L'œil de raison utilise les informations qui en proviennent, mais perçoit directement les formes subtiles et les idées. Il comprend et transcende l'œil de chair, de même que le mental dirige et anime (anima) le corps. Le domaine matériel est formé et dirigé par le mental, ce que montrent son intelligibilité logico-mathématique, tout autant que les miracles, ou les effets psycho-kinétiques enregistrés par la parapsychologie.
L'œil de contemplation, enfin, transcende l'œil de raison comme celui-ci transcendait l'œil de chair. Il connaît de façon immédiate ce qui est au-delà de la logique et des concepts, ce qui est conscience pure, lumineuse et béatifique. L'achèvement de la méditation et de l'homme se trouve dans cette contemplation de la réalité ultime, qui est aussi la réalisation de sa nature essentielle.