Ryokan

Moine du ciel
Les deux océans, 2017
15 cm x 21 cm, 150 pages


Couverture de Ryokan, moine du ciel

Extraits de l'ouvrage

• Vivre dans l’absence de soi-même

[Ryokan] se préservera […] de lui-même, en conservant sa fraîcheur originelle. Pour lui, il n'y aura pas de remède au malheur de l'homme, hormis celui de continuer à vivre dans l'absence de soi-même.

page(s) 12
• Vers sa nature originelle

Comme l'oiseau quitte son nid pour s'élancer dans le vide, uniquement par instinct, le moine se dirige vers sa nature originelle.

page(s) 43
• Vivre et se regarder vivre

[Ryokan] n'impose aucune idée personnelle, et s'efface pour que l'autre apparaisse. Il n'a plus de besoins, de manques. Cela n'exclut pas les différentes situations illusoires, tels la tristesse ou le désir, mais il s'y éveille.

Il vit et se regarde vivre, un peu comme on regarde une fleur naissante. La fleur, de par la grâce et sa fragilité, ne fait que donner en étant comme n'étant pas.

page(s) 54
• Un abandon de chaque instant

La plupart du temps, Ryokan est seul. Il sait que la montagne se gravit en solitaire. Gravir la montagne pour finalement s'y fondre. Il n'y a aucun effort à faire, c'est un abandon de chaque instant, mais néanmoins particulièrement difficile. Être présent à soi-même avec une attention extrême, voilà ce qu'il nous faut vivre pleinement, pense-t-il.

page(s) 54-55
• Entrer dans la montagne

[Ryokan préféra] vivre l'enseignement par le détachement en suivant le chemin qui nous semble le plus abrupt : la parfaite solitude à l'ombre des grands pins sur le flanc de la montagne. Il est souvent question de montagne dans les différentes traditions spirituelles ; elle est le refuge d'ascètes et d'anachorètes désirant se situer résolument en dehors des différents concepts des hommes. Entrer dans la montagne, c'est entrer en soi-même.

page(s) 7
• Vivre et laisser vivre

Ryokan est aujourd'hui reconnu et vénéré au Japon autant que saint François d'Assise en Europe. Tous deux vécurent de pauvreté, de mendicité, de solitude et de recueillement, suscitant le dédain ou le respect des personnes qui les croisaient. Les oiseaux venaient près d'eux, se posaient sur leurs épaules et leur parlaient comme à des amis. Ils étaient poètes, épris de véritable beauté. Laisser passer les nuages, les averses, le soleil, la neige et les différentes saisons ; en faire un credo. Pour ces deux êtres épris de vérité, il ne peut y avoir d'autre amour que de vivre et laisser vivre.

page(s) 7-8
• Rencontrer réellement

Rencontrer réellement, n'est-ce pas simplement poser son regard sans les mots, avec l'esprit de celui qui ne sait rien, qui a tout à découvrir de l'autre, s'exposer et se risquer dans la simplicité de l'être ?

page(s) 9

Quatrième de couverture

Ryokan Taigu (1758-1831) est aussi vénéré au Japon que François d'Assise l'est en Europe. Calligraphe et poète, ses poèmes représentent l'essence du zen. Il eut une vie simple et paisible mais aussi hors du commun. L'auteur de ce livre a voulu nous montrer, à l'aide de ses poèmes, qui était le moine Ryokan, quelles étaient sa vision et sa pratique du monde.

Illustrations de Guy Seika.

L’auteur

Dominique Blain est né à Roubaix en 1955. Il est auteur de plusieurs biographies, romans et nouvelles dont Le bois et la cendre (L’harmattan), Sensei (Albin Michel), La vie cachée (Saint-Léger).