Comment s’ouvrir à l’amour véritable

Apprendre à aimer, apprendre à s’aimer
Belfond, 2017 , traduit en 2018
14 cm x 22 cm, 350 pages
Pocket, 2019


Couverture de Comment s’ouvrir à l’amour véritable
Couverture poche de Comment s’ouvrir à l’amour véritable

Extraits de l'ouvrage

• La capacité d’aimer quoiqu’il arrive

D'un côté, il y avait cette vision conventionnelle que j'avais toujours eue de moi-même : une personne qui ne pouvait avoir de l'amour dans sa vie que si quelqu'un d'autre lui en donnait, un peu comme si l'amour était un colis aux mains d'un livreur tout-puissant qui, s'il changeait d'avis et rebroussait chemin devant ma porte, me laisserait totalement démunie, irrémédiablement incomplète, et privée de cet amour tant désiré.

De l'autre côté, se trouvait le reflet de celle que je soupçonnais d'être vraiment moi : une personne possédant au fond d'elle-même la capacité d’aimer quoiqu’il arrive et quel que soit celle ou celui qui se trouve devant elle ; une personne en mesure d'accéder à l'amour mis en lumière ou à l'épreuve par l'autre, mais ne pouvant en aucun cas être dotée ou privée de cette faculté par quiconque. J'ai emprunté le second chemin. […]

Je considère cet amour vrai comme la plus fondamentale de toutes nos facultés innées, un pouvoir indestructible, quelles que soient les épreuves qui nous attendent ou celles que nous nous avons traversées. Elle peut être enfouie, obscurcie, difficile à atteindre, ou sembler peu digne de foi, mais elle est toujours présente.

page(s) 14-15
• Se reconnaître pleinement vivant et complet

Je suis convaincue qu'il n'existe qu'une seule forme d'amour : l'amour véritable, qui s'efforce de s'exprimer en nous malgré nos certitudes réductrices, nos distorsions culturelles et toutes ces habitudes fondées sur la peur, le mécontentement de soi et l'isolement que nous avons tendance à développer à mesure que nous avançons dans la vie. Chacun de nous est capable de faire l'expérience de l'amour véritable. À partir du moment où nous l'abordons avec cette ouverture, il devient possible de trouver l'amour dans les moments de rencontre les plus banals : avec le caissier du supermarché, un enfant, un animal domestique, la nature en forêt – et à l'intérieur de nous.

L'amour véritable apparaît quand on se reconnaît pleinement vivant et complet en dépit de ses blessures, de ses craintes ou de sa solitude. C'est un état dans lequel on s'autorise à être vu en pleine lumière par soi-même et par les autres tout en offrant l'éclat de son propre regard au monde environnant. C'est un amour qui guérit.

page(s) 15-16
• Dignes de recevoir la grâce de l’amour

À partir du moment où nous avons une vision claire de nous-mêmes et de la vie, nous savons que nous pouvons nous appuyer sur cette vérité. Nous nous rappelons que nous sommes dignes de recevoir la grâce de l’amour.

page(s) 21
• En harmonie avec la vie même

[L]'amour de soi, de façon totalement injustifiée, a très mauvaise presse. Nous avons tous entendu des jugements affirmant que s'aimer est narcissique, égoïste, complaisant, l'illusion suprême d'un ego incontrôlé qui cherche à devenir « numéro un ».

La réalité est tout le contraire. En cas de dépressurisation dans un avion, personne ne songerait à qualifier d'égoïste un père qui enfile son propre masque à oxygène avant d'aider son enfant à mettre le sien. D'une façon plus générale, s'aimer sincèrement revient à être en harmonie avec la vie même, donc avec tous les autres. […]

[E]n cultivant la tendresse et la compassion pour l'ensemble de notre vie – nos succès, mais aussi toutes nos expériences difficiles et douloureuses –, nous devenons naturellement plus bienveillants et responsables vis-à-vis des autres. Notre cœur s'adoucit et nous comprenons que chacun se débat à sa manière avec cette vie humaine parsemée de merveilles et de chagrins que Zorba le Grec qualifiait de « totale catastrophe ».

page(s) 22-23
• S’écarter de l’automatisme d’attaque ou de fuite

Dans l'ensemble, notre vécu est un riche mélange de positif et de négatif. Cependant, les biologistes évolutionnistes ont découvert que nous étions victimes d'un « biais de négativité » qui nous rend particulièrement sensibles au danger et aux menaces afin de ne pas nous faire dévorer par un tigre (c'est du moins ce que nous dit notre système nerveux). Pour assurer notre survie, le cerveau mémorise plus intensément les événements négatifs que les positifs (mieux vaut se rappeler l'endroit où se cache le tigre). C'est pourquoi il est parfois si difficile de faire remonter des souvenirs et des sentiments de joie et de bien-être quand on se sent perdu ou découragé.

Bien que cette réaction par défaut soit essentielle face à un vrai danger, elle peut aussi entraîner une grande souffrance quand aucun péril ne nous menace. Heureusement, grâce à la méditation, il est possible de remodeler notre système nerveux pour qu'il s'écarte de cet automatisme d’attaque ou de fuite : on apprend à reconnaître ses pensées et ses sentiments pour ce qu'ils sont sans les laisser nous submerger.

page(s) 24
• Suivre le chemin de nos aspirations

Lorsqu'on s'entend répéter sur tous les tons qu'il faudrait être plus intelligent, plus branché, plus productif, avoir une meilleure santé et j'en passe, cela demande un réel courage de prendre le temps et la distance nécessaires pour suivre le chemin, parfois très différent, vers lequel nous entraînent nos talents, nos aspirations, et notre cœur.

page(s) 25
• Devenir plus conscients des messages reçus

Quelle que soit l'origine des messages reçus, il est possible d'en devenir plus conscient. On peut identifier ceux que nous avons intégrés et travailler pour nous en éloigner, voire, au fil du temps, les remplacer par un esprit curieux, un cœur grand ouvert et un sentiment de vitalité accru. Nous n'arriverons peut-être pas à les éliminer, mais rien ne nous empêche de les remettre en question. Plus nous le ferons, moins ils prendront de place et nous limiteront. Alors, nous nous sentirons plus libres d'avoir des relations plus authentiques avec les autres – et nos désirs les plus profonds.

page(s) 26
• Impossible d’obtenir des autres ce qu’on est incapable de se donner soi-même

Quand on se sent pauvre au fond de soi, l'amour pour l'autre se transforme trop aisément en avidité : une recherche incessante de réassurance, de louanges, et de preuves de sa valeur. La sensation qu'il nous manque quelque chose nous pousse à attendre de l'autre qu'il nous complète. Sauf que les choses ne fonctionnent pas ainsi et qu'on ne peut obtenir des autres ce qu’on est incapable de se donner soi-même.

page(s) 27

Quatrième de couverture

Quand on a du mal à trouver sa place dans le monde, quand nos relations amoureuses, familiales, amicales et professionnelles semblent le plus souvent vouées à l’échec, comment croire encore en l’amour ? Comment trouver le courage d’aimer, et surtout comment se sentir digne d’être aimé ?

Pour Sharon Salzberg, grande figure du bouddhisme occidental, la réponse est simple : l’amour est là, en nous, au quotidien, sans restriction. À nous de franchir les barrières qui nous empêchent, tels le perfectionnisme et l’autocritique permanente.

En s’appuyant sur des exercices de méditation, des anecdotes concrètes et des souvenirs personnels, mais aussi sur les dernières recherches en sciences cognitives, Sharon Salzberg déconstruit tous les mécanismes mentaux qui nous limitent et nous brident, avant de nous rappeler à l’essentiel : pratiquer la bonté, la compassion, être juste, nous réjouir pour les autres et savoir pardonner pour, enfin, apprendre à aimer et à s’aimer.

Un ouvrage lumineux pour laisser entrer l’amour dans sa vie…