s'exercer

Extraits étiquetés avec : s'exercer

  • Les trois sagesses

    La première approche est la sagesse entendue.

    C'est la sagesse apprise en écoutant (en lisant) autrui. Que ce soit, en fonction des époques et des traditions, dans le jardin d'Akademos, sous le Portique, à la Sorbonne ou dans un ashram, la sagesse entendue consiste à faire sienne la sagesse d'un autre.

    Ce n'est pas toujours sage. La sagesse entendue est même dangereuse lorsqu'elle devient asservissement à une idée, à une idéologie, à un dogme. Elle peut rapidement conduire à l'intégrisme et à la secte.

    La sagesse entendue est utile lorsqu'elle conduit à une deuxième approche.

    La deuxième approche est la sagesse raisonnée.

    Il est certes important de penser par soi-même, de réfléchir à ce qu'on a lu, à ce qu'on a entendu. Mais celui qui pense se croit trop souvent autorisé à faire l'économie de l'expérience de ce qu'il pense. La sagesse, ce n'est pas penser sa vie, c'est vivre sa vie. Le raisonnement le plus limpide ne transforme pas nécessairement celui qui pense en sage. La sagesse raisonnée ne sera donc fructueuse que dans la mesure où elle conduit à une troisième approche.

    La troisième approche est la sagesse exercée.

    Afin d'exercer la sagesse, il faut s'exercer.

    Couverture de La sagesse exercée
    page(s) 24-25
  • Quel est votre exercice ?

    Au Japon […], lorsqu'un homme fait preuve, par sa manière d'être, sa manière de vivre, de l'accès à un certain degré de maturité humaine, on lui demande, encore aujourd'hui : « Quel est votre exercice ? »

    Ce japonais vous répondra : « Je pratique le kyudo. » Il aurait aussi bien pu vous répondre qu'il pratique le chado (l'art de la cérémonie du thé), le kendo (l'art du sabre) ou encore la culture de la tranquillité et l'art de la marche.

    Il y a ici une différence fondamentale avec notre regard sur l'exercice, la technique. Dans les arts tels qu'on les pratique en Occident, on attend principalement, et souvent même exclusivement, des résultats utilitaires ou un plaisir esthétique. Dans la tradition japonaise, l'utile et le beau ne sont pas exclus, mais on voit dans ces exercices un moyen de formation de l'individu qui va jusqu'à l'expérience du contact avec la réalité ultime, l'essence.

    Couverture de La sagesse exercée
    page(s) 17
  • Sagesse ici-bas

    La sagesse ! Le mot m'attire, parce qu'il est promesse de bonheur. Un bonheur qui est ici et maintenant. Un bonheur qui n'est pas pour après… après la mort.

    Le mot sagesse a un goût d'ici-bas. C'est pourquoi je le préfère au mot spiritualité qui, en Occident, est le plus souvent associé à une religion qui semble plus préoccupée par le salut que par la sagesse de ses fidèles. […]

    Le bonheur. C'est une expérience dont on témoigne par une manière d'être dans la vie de tous les jours. […]

    La sagesse ? Ne compliquons pas les affaires. La sagesse est l'art de vivre l'âme en paix. Voilà qui devrait intéresser l'homme actuel bousculé, tendu, stressé, inquiet. […]

    Qui n'aimerait pas vivre l'âme en paix, en confiance, dans la simplicité, le silence intérieur et la joie d'être ?

    Mais comment réaliser cet état d'être ? Comment devenir cette femme en paix ; comment devenir cet homme en paix ? Et cela dans la vie telle qu'elle est (et pas comme on aimerait qu'elle soit).

    Au Ier siècle de notre ère, Épictète, philosophe de l'école stoïcienne, enseigne que « l'ataraxie (la paix de l'âme) est le plus grand bien auquel l'homme puisse accéder ». Il ajoute : « Afin d'accéder à ce plus grand bien, l'homme doit s'efforcer. »

    Voilà la réponse au comment : afin d'atteindre la paix de l'âme, l'homme doit faire effort sur soi, s'exercer.

    Couverture de La sagesse exercée
    page(s) 13-15
  • Apprivoiser puis entraîner l'esprit

    La discipline du Hīnayāna consiste essentiellement à apprivoiser l'esprit. Lorsqu'on travaille sur les différentes formes d'inattention, on devient graduellement consciencieux, précis et disciplinés. […]

    Dans le Mahāyāna, on parle plus d'entraîner l'esprit. C'est le prochain pas. L'esprit est déjà apprivoisé, on peut donc l'entraîner.

    Couverture de L´entraînement de l'esprit
    page(s) 28
  • Un entraînement physique et mental, éclairé par l'esprit

    En pali, le terme technique bhāvanā, que l'on traduit inexactement par « méditation », serait mieux rendu par « exercice » (c'est aussi le sens de gompa en tibétain), en comprenant qu'il s'agit d'un entraînement physique et mental, éclairé par l'esprit, qui vise à développer, transformer puis dépasser le moi empirique.

    L'erreur courante, due au sens français issu de la réflexion intellectuelle, consiste à limiter l'exercice à son niveau mental et conceptuel, alors qu'il intéresse indissolublement le corps, le mental – sous tous ses aspects – et l'esprit.

    Couverture de Méditation et psychothérapie
    page(s) 50