L´entraînement de l'esprit

et l´apprentissage de la bienveillance
Seuil, 1993 , traduit en 1998
11 cm x 18 cm, 240 pages


Couverture de L´entraînement de l'esprit

Extraits de l'ouvrage

• Le soleil de la compassion

Selon l'analogie bouddhiste traditionnelle, la compassion est comparable au soleil qui répand ses rayons bénéfiques partout, sans préférence. Il est naturel pour le soleil de luire ; il n'est pas obligé de lutter pour y parvenir. De même, une fois qu'on a enlevé les voiles et barrières qui entravent son expression, on s'aperçoit que la compassion est une activité humaine naturelle.

page(s) 19
• Se mettre au service de autres

Selon la vision fondamentale du Mahāyāna, il faut se mettre au service de autres et créer une situation qui puisse leur être bénéfique. On adopte alors une attitude de disponibilité, pour pouvoir se consacrer aux autres. Lorsqu'on prend une telle attitude, on commence à s'apercevoir que les autres sont plus importants que soi-même.

page(s) 28
• Apprivoiser puis entraîner l'esprit

La discipline du Hīnayāna consiste essentiellement à apprivoiser l'esprit. Lorsqu'on travaille sur les différentes formes d'inattention, on devient graduellement consciencieux, précis et disciplinés. […]

Dans le Mahāyāna, on parle plus d'entraîner l'esprit. C'est le prochain pas. L'esprit est déjà apprivoisé, on peut donc l'entraîner.

page(s) 28
• Les quatre rappels

Dans la pratique des slogans et dans la vie quotidienne, il y a quatre choses qu'il ne faut jamais perdre de vue : (1) le caractère précieux de la vie humaine et surtout le bonheur de vivre dans un milieu où il est possible d'entendre les enseignements du bouddhadharma ; (2) la réalité de la mort, qui arrive brusquement, sans prévenir ; (3) la prison du karma, car tous nos actes, qu'ils soient vertueux ou non, contribuent à nous emprisonner dans l'enchaînement des causes et des effets ; et (4) l'intensité de la souffrance et le fait qu'elle est inévitable, aussi bien pour nous que pour tous les autres êtres. Cela s'appelle « adopter l'attitude des quatre rappels ».

page(s) 33
• Le seul amour pur, celui pour son maître

Selon l'analogie traditionnelle de la voie spirituelle, le seul être qui nous montre réellement de l'amour est celui qui nous indique le chemin. On peut éprouver de l'affection pour ses parents, ses frères et sœurs, etc., mais ce sont quand même des relations à problèmes, puisque la névrose y est à l'œuvre. La seule relation amoureuse pure qui puisse exister est celle qu'on établit avec son maître spirituel.

page(s) 34
• Donner constamment

Le principe du bodhicitta absolu ou ultime se fonde sur le développement de la pāramitā de la générosité, symbolisée par le joyau qui exauce tous les souhaits. En tibétain, générosité se dit jinpa et signifie « don », « ouverture », « abandon ». Dans la notion de générosité il y a donc l'idée de ne rien garder pour soi mais de donner constamment. La générosité est une ouverture qui existe d'elle-même, une ouverture complète. On cesse d'être l'esclave de ses propres combines et projets. Et la meilleure façon de s'ouvrir est d'établir une relation d'amitié avec soi-même et les autres.

page(s) 35
• Trois types de générosité

Il existe traditionnellement trois types de générosité. Le premier est la générosité ordinaire : donner des biens matériels ou mettre les autres à l'aise.

Le deuxième est la protection contre la peur. On rassure les autres et on leur apprend à ne pas se sentir complètement tourmentés par leur vie et à ne pas paniquer. On les aide à découvrir la bonté fondamentale et la pratique spirituelle et on leur montre qu'ils possèdent les moyens d'être leur propre soutien. C'est donc le don du courage.

Le troisième type de générosité est le don du dharma. On montre aux autres qu'il existe une voie faite de discipline, de méditation et d'intellect ou connaissance.

Grâce à ces trois types de générosité, on peut ouvrir l'esprit des autres de façon à ce que leur mesquinerie, leur misère humaine et leur étroitesse d'esprit fassent place à des horizons plus ouverts.

page(s) 35-36

Quatrième de couverture

Les « sept points de l'esprit » sont attribués au grand maître indien Atisha, né au Bengale en 982. Ils ont été systématisés au XIIème siecle sous la forme d'une liste de cinquante-neuf slogans qui constituent autant d'instructions condensées essentielles du bouddhisme Mahāyāna. L'étude et la pratique de ces slogans permettent concrètement de se détacher du moi et de cultiver la tendresse et la compassion. On trouvera donc ici une méthode d'entraînement de l'esprit s'appuyant à la fois sur la pratique formelle de la méditation et sur la prise en charge des événements de la vie quotidienne. Le présent ouvrage réunit des enseignements et des commentaires donnés par Chögyam Trungpa au sujet de ces slogans, dont il souhaitait répandre l'usage pour aider ses contemporains à intégrer chaque aspect de leur vie à l'expérience méditative.