Ce qui m'intéresse avec la biosophie est de faire progresser notre intelligence de la vie à travers ce que Spinoza appelle la pensée adéquate et qui correspond aussi à ce que le Bouddha nommait la pensée juste. Ma proposition avec cette nouvelle méthode est de faire évoluer la pensée dans le sens de l’intuition directe de la vie comme y invitent des penseurs comme Spinoza, Nietzsche et Bergson. Après des milliers d'années de combat entre les idéalistes et les matérialistes, les sceptiques et les dogmatiques, les empiristes et les rationalistes, je crois qu'il est temps de sortir des oppositions de doctrine et d'unir les esprits autour d'un projet philosophique commun qui est la libération spirituelle de l'humanité de la folie égotique qui la maintient en esclavage.
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Extraits étiquetés avec : intuition
Dans le sens de l’intuition directe de la vie
page(s) 41Écoute flottante & méditation
Plus on se contente d'être là et moins on pense pendant une séance [de psychanalyse], plus on est ouvert et prêt à faire confiance à l'intuition qui surgit des zones les moins rationnelles et les moins cognitives du moi ; plus on est ouvert aussi à une appréhension complète et directe du patient et de ce qui se joue.
page(s) 29-30Un véritable changement dépasse tout concept, tout espoir
Il est beaucoup plus facile – trop facile – d'affirmer notre identité en nous mettant, autant que faire se peut, au service de nobles causes qui visent à transformer notre monde en un monde meilleur. De tels efforts contribuent certainement au déclenchement de la transformation ; mais nous devons aussi regarder en face le fait qu'un véritable changement est de loin plus radical et exigeant. Cela dépasse tout concept, tout espoir que nous puissions avoir d'une vie meilleure. Si nos efforts nous apportent estime de soi et auto-satisfaction, au point que nous nous détournions complètement d'une recherche plus profonde, ils peuvent en fin de compte infirmer notre vitalité et réduire les possibilités qui s'offrent à nous de changer fondamentalement notre conscience.
La transformation tient du désir et de l'intention, mais participe également de l'intuition et du lâcher-prise.
page(s) 19-20Les deux ailes du chemin
Il semble exister deux approches distinctes de la voie spirituelle : la méthode intellectuelle et la méthode intuitive. Dans la tradition intellectuelle, le développement spirituel est perçu comme un affinement de la précision intellectuelle, qui s'opère principalement par l'étude de la théologie. Par contre, dans la tradition intuitive ou mystique, le développement spirituel est vu comme un élargissement de la conscience ou de la dévotion au moyen de diverses pratiques, dont celle de la méditation. Aucune de ces approches n'est pourtant complète sans l'autre. Ces deux méthodes ne s'opposent pas. Au contraire, ce sont deux canaux qui se réunissent pour former le cheminement spirituel.
page(s) 37-38Paisible ne signifie pas vide de pensées, de sensations, d’émotions
Être en paix ne veut pas dire que nos pensées et nos sentiments sont figés. Être en paix ne signifie pas être anesthésié. Un esprit paisible n'est pas synonyme d'esprit vide de pensées, de sensations, et d’émotions. Un esprit paisible n'est pas un esprit absent. Il est évident que les pensées et les sentiments seuls ne composent pas l'intégralité de notre être. La fureur, la haine, la honte, la foi, le doute, l'impatience, le dégoût, le désir, le chagrin et l'angoisse sont aussi notre esprit. L'espoir, l'inhibition, l'intuition, l'instinct et l'inconscient font également partie de notre soi.
page(s) 18Au lieu d’être dans le film, voir la bobine
La méditation est vulgairement connue comme le pur développement de la stabilité, de l'ouverture et de l'intuition, le niveau intuitif. Mais si vous vous reliez au principe de la méditation en connexion avec le principe féminin, la pratique de la méditation est aussi considérée comme, et devient, une acquisition de la perception intelligente. La raison en est que, dans la pratique de la méditation, lorsqu'une personne commence à s'asseoir et à méditer, elle ne rentre plus dans le courant des activités, du speed, du business ou quoi que ce soit. On recule d'un pas et on y regarde de plus près : comme si, au lieu d’être dans le film, on voyait la bobine.
La différence est que la méditation nous permet de prendre un peu de recul et d'observer ce qui se passe dans le monde.Vous n'essayez pas particulièrement de cultiver un esprit étudiant, analytique ; mais en même temps, nous apprenons à voir comment marchent les choses, sans approche particulièrement analytique mais purement d'après la perception. Puis nous acquérons de la logique. On commence à avoir de la logique et à comprendre comment marchent les choses, la façon dont ça fonctionne. On devient aussi capable de voir à travers le jeu de ce principe féminin particulier qui existe ; on commence à voir à travers les blagues qui nous ont été faites. Nous pourrions également voir que cela a été pour nous salutaire et destructeur à la fois.
page(s) 56-57Paraboles & contes
Paraboles et contes sont disséminés dans tout le corpus bouddhique. En même temps, ces textes constituent un genre littéraire à part entière. Leur beauté réside dans leur capacité à susciter l'intuition de ce qui est réellement. Il suggèrent une vision claire, une évidence libérée de la tension qu'impose le jeu des questions et des réponses. Ils s'adressent directement à l'intelligence du cœur et non pas au mental. D'accès aisé, ils ont contribué à la diffusion du dharma dans de larges couches de la population.
page(s) 478L’instabilité de notre condition nous met sur le chemin de śūnyatā
S'éveiller à l'instabilité de notre condition, cette Première Noble Vérité, est en soi un premier geste de réduction qui nous met sur le chemin de śūnyatā. J'utilise à dessein le terme de « réduction » dans son sens phénoménologique. En tant que changement de conscience de type réflexif, il représente l'une des deux possibilités majeures destinées à interrompre l'attitude naturelle, l'autre consistant en une suspension délibérée, à titre de préparation à une analyse ultérieure et à l'intuition (intuition eidétique/réduction transcendantale) :
[D]ans sa fonction méthodique […], l'angoisse réductive n'est absolument pas différente de la réduction transcendantale en mode husserlien, même si elle se déploie dans une dimension tout à fait nouvelle : non plus celle de la réflexion, de l'idéation, de l'abstraction et de l'intuition, mais celle de la Stimmung, de la tonalité affective comme être primordialement accordé et ouvert au monde, de la Befindlichkeit, du sentiment de la situation comme révélation première du « là » et de la déréliction (Geworfenheit).
page(s) 386Associer intellect et intuition
Certaines personnes se sentent portées à travailler à un niveau purement intuitif ou émotionnel, d'autres pensent que cette approche n'est pas assez fondamentale et veulent travailler au niveau intellectuel ou théorique. Je ne dirais pas que ces deux principes s'opposent, mais plutôt que ce sont deux voies d'accès au sujet. Ce que nous essayons de faire ici, c'est de ne négliger ni l'intellect ni l'intuition mais de les associer. Une véritable compréhension des enseignements doit participer à la fois de l'intelligence et du cœur.
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