Méditer au quotidien

Une pratique simple du bouddhisme
Marabout, 1991 , traduit en 1995
12 cm x 18 cm, 260 pages


Couverture de Méditer au quotidien

Extraits de l'ouvrage

• L'impermanence nous irrite

Nous souhaitons voir le calme durer plus longtemps et la tension disparaître plus vite qu'elle ne le fait. Mais la tension ne part pas aussi vite que nous le souhaitons, et le calme ne dure pas aussi longtemps que nous le désirons. Et, de nouveau, nous voici agités ou irrités, car nous désirons que le calme revienne et dure plus longtemps et que la tension disparaisse plus rapidement et ne revienne pas. Nous percevons ainsi comment même ce très léger désir de permanence dans une situation d'impermanence cause une souffrance et rend malheureux. Et, étant donné qu'il n'existe pas d'« entité-moi » pour contrôler la situation, notre désappointement va grandissant.

page(s) 100
• Le bouddhisme, investigation de l'esprit

Le bouddhisme dans son entier est très différent des religions théologiques auxquelles les Occidentaux sont le plus habitués. C'est une entrée directe dans un royaume spirituel ou divin, sans s'adresser à des divinités ou à d'autres « agents ».

Son atmosphère est essentiellement « clinique », beaucoup plus proche de ce que nous appellerions normalement la psychologie que de ce que nous appelons d'habitude la religion. C'est une investigation constamment approfondie de la réalité, un examen au microscope du processus même de la perception. Son intention est de déchirer l'écran de mensonges et d'illusions à travers lequel nous voyons normalement le monde, et de révéler ainsi le visage de la réalité ultime.

page(s) 16-17
• Śamatha & vipassanā

Vipassanā peut être traduit par « vision intérieure ». C'est une conscience claire et exacte de ce qui se passe pendant que cela se passe.

Śamatha peut être traduit par « concentration » ou « tranquillité ». C'est un état dans lequel l'esprit est amené à se tenir concentré sur un objet unique et sans qu'il soit permis de s'en éloigner. Quand c'est accompli, un calme profond se répand dans le corps et l'esprit, un état de tranquillité qui doit être ressenti pour être compris.

page(s) 18
• Percevoir les mécanismes intérieurs de la réalité

Le méditant Vipassanā utilise sa concentration comme un outil grâce auquel sa conscience peut effriter petit à petit le mur d'illusions qui le sépare de la lumière vivante de la réalité. C'est un processus progressif de constante croissance de la conscience et de la perception des mécanismes intérieurs de la réalité même.

page(s) 19
• L'observation participative

En utilisant la respiration comme objet principal pour la concentration de son attention, le méditant exerce une observation « participative » sur la totalité de son propre univers de perception. Il apprend à observer les changements qui se produisent dans ses expériences physiques, ses sensations, ses émotions et ses perceptions. Il apprend à étudier ses propres activités mentales et les fluctuations dans le caractère de la conscience elle-même. Tous ces changements se produisent perpétuellement et sont présents à chaque moment de nos expériences.

La méditation est une activité vivante, une activité dont l'essence même est expérimentale.

page(s) 20-21
• La méditation, quel intérêt ?

La méditation n'est pas facile. Elle prend du temps et de l'énergie. Elle demande d'avoir du cran, de la détermination et de la discipline. Elle requiert une foule de qualités personnelles que nous considérons normalement comme exigeantes et que nous aimons éviter autant que faire se peut. Nous pouvons les résumer en deux mots : courage et aventure.

C'est certainement beaucoup plus facile de simplement se laisser aller, de regarder la télévision. Aussi, pourquoi s'en préoccuper ? Pourquoi dépenser toute cette énergie et tout ce temps alors que vous pourriez l'utiliser pour sortir et vous amuser ? Pourquoi ?

C'est simple. Parce que vous êtes un être humain. Et que de ce fait vous êtes l'héritier d'une insatisfaction inhérente à la nature humaine qui ne vous quitte pas. Vous pouvez la supprimer de votre conscience pendant un temps. Vous pouvez vous distraire pendant des heures, mais elle revient toujours, et généralement lorsque vous vous y attendez le moins. Tout à coup, comme si elle tombait du ciel, vous vous redressez, vous faites le point, et vous comprenez votre véritable situation dans la vie.

page(s) 23
• Universalité du mal-être

Allez à une soirée. Écoutez les rires, ces voix légèrement crispées qui rient en surface et pleurent en dessous. Sentez la tension, la pression. Personne n'est vraiment détendu. On fait semblant.

Allez à un match. Observez les supporters. Voyez les accès de colère irrationnels, la frustration incontrôlée qui s'exprime sous le voile de l'enthousiasme ou de l'esprit d'équipe. Les huées, l'égoïsme sans retenue au nom de la loyauté d'équipe. La boisson, les bagarres. Tous ces gens qui, désespérément, essayent de relâcher leur tension intérieure. Ce ne sont pas des gens en paix avec eux-mêmes.

Observez les informations à la télévision. Écoutez les paroles des chansons à succès. Partout,vous trouvez le même thème sous des variantes : jalousie, souffrance, mécontentement et stress.

page(s) 25-26

Quatrième de couverture

Méditer - Pourquoi ? Comment ?

Le but de la méditation est la transformation personnelle. Elle nettoie la pensée de ce qu'on peut appeler des « irritants psychiques » tels que la convoitise, la jalousie, qui nous tiennent enchevêtrés dans une servitude émotive. Et la vie devient paisible, au lieu d'être une lutte.

Enseignant la plus ancienne forme de méditation bouddhique, l'auteur a conçu ce livre comme un véritable manuel pratique qui permet au lecteur de développer ses capacités et de progresser pas à pas vers un idéal de bonheur et de paix.