[Q]u'est-ce que la respiration si ce n'est précisément cette incitation continue à ne s'arrêter dans aucune des positions adverses, d'inspiration ou d'expiration, mais à laisser toujours l'une appeler l'autre et se renouveler à travers elle […] ?
souffle
Extraits étiquetés avec : souffle
Qu'est-ce que la respiration ?
page(s) 33Dans le souffle et la vigilance
La traduction littérale du grec en pneumati kai aletheia devrait préciser davantage : « c'est dans le souffle (en pneumati, de pneuma, le souffle, rouah en hébreu) et la vigilance (a-letheia, sorti de la lethè – du sommeil –, léthargie) qu'ils doivent prier ».
On pourrait encore traduire : « […] c'est avec un souffle vigilant, conscient, ou encore "éveillé", qu'il faut prier ».
Aletheia, que l'on traduit par vérité, peut plus exactement se traduire par « éveil ». Jésus n'a pas dit « j'ai » la vérité, mais « je suis » la vérité ; littéralement : je suis éveillé (ego eimi aletheia). Cela vous rappelle sans doute l'étymologie du mot bouddha (de bodhi : celui dont la bodhi, l'intelligence, a été éveillée – le Bouddha n'a jamais dit « j'ai l'éveil », mais « je suis éveillé »).
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page(s) 23Porté par le souffle
J'inspire, j'expire… puis : je suis inspiré, je suis expiré. Je me laisse porter par le souffle, comme on se laisse porter par les vagues…
page(s) 17Concentration
[L]a pratique formelle de la méditation assise avec concentration sur l'objet de la méditation est importante au quotidien. Dans la tradition Theravāda, cet objet est soit le souffle (dans la méditation śamatha), soit le flux de l'apparition et de la disparition des pensées et des sensations, ou observation de soi (dans le vipassanā).
page(s) 29La respiration, un pont
La respiration est le pont qui relie la vie et la conscience, qui unit le corps et le mental.
page(s) 27En colère, regardez-vous dans un miroir
Chaque fois que vous êtes en colère, regardez-vous dans un miroir. Vous n'êtes pas très beau, vous n'êtes pas présentable. Une forte tension affecte les nombreux muscles de votre visage, qui ressemble à une bombe prête à exploser. […] Regardez-vous dans un miroir tandis que vous inspirez calmement et que vous expirez en souriant, et vous éprouverez un grand soulagement.
page(s) 29-30Prendre soin de l’expiration
Prendre soin de l’expiration est très important. Mourir est plus important que s'agripper à la vie.
page(s) 25Disparaître dans la vacuité
Inspirant sans effort, vous revenez naturellement à vous-même avec une forme et une couleur. En expirant, vous disparaissez peu à peu dans la vacuité – une page vierge, blanche. Voilà ce qu'est shikantaza. Le point important est votre expiration. Au lieu d'essayer de revenir à vous en inspirant, disparaissez dans la vacuité en expirant.
page(s) 24Attention au souffle, aux sensations, aux perceptions, aux pensées
La prise de conscience, même d'un simple phénomène physiologique comme celui de la respiration, crée à la fois un retour à soi et une rupture dans les fonctionnements mentaux habituels. La pratique de l'attention peut ensuite s'élargir et consister à noter toutes les pensées, les sensations, les perceptions qui surgissent d'instant en instant. L'attention décompose de cette façon l'ensemble des processus et des opérations mentales et permet de ne plus en être le jouet. Vivre en pleine conscience apparaît comme le moyen le plus sûr de se défaire des liens de l'ignorance qui n'est finalement, dans le bouddhisme, qu'une forme d'inconscience. [Éric Rommeluère]
page(s) 77La pratique de présence attentive (śamatha)
S'exercer à faire śamatha, terme sanskrit bien traduit par « la pratique de méditation de présence attentive » (mindfulness ; en tibétain : zhi gnas), repose sur un examen de la nature de notre esprit (et, par conséquent, de l'origine des schémas habituels) qui consiste à prêter attention à ce qui apparaît moment après moment. En d'autres termes, il s'agit d'utiliser l'activité de l'esprit pour aller au-delà de l'esprit, en observant l'expérience telle qu'elle se donne avec un regard frais et interrogateur. […]
La pratique est avant toute chose fondée sur une attitude de non-agir, qui s'incarne dans le fait de s'asseoir dans une attitude digne (sur le sol ou sur une chaise). […]
Une fois installé dans cette posture de base, on suit l'injonction de suivre « simplement » ce qui se passe sans s'y engager. Étant donné que l'on ne cesse de respirer, la respiration devient un fil conducteur typique, à titre de fil attentionnel. […]
Quoi qu'il ne soit pas dit par là que l'on arrête purement et simplement de sentir, de penser et d'avoir des émotions, ces activités sont considérées comme à distance, depuis la position d'un observateur détaché, à la manière de nuages sur le fond de premier plan qu'est la respiration qui se poursuit, inspiration dans les poumons, expiration dans les narines.
Telle est la manifestation condensée de l'aptitude à laquelle s'exercer par la pratique : développer une présence attentive à ce qui survient dans l'instant présent, avec la respiration comme point de focalisation. Étant donné que toutes sortes d'expériences surgissent du sein de cet espace d'attention, nous retournons explicitement notre attention vers « l'intérieur », de l'objet de l'attention vers l'activité consciente (l'acte, le vécu) qui le vise ; nous ne nous mettons pas à examiner son contenu, son surgissement, son émergence complète, puis à nouveau son retrait à l'arrière-plan.
Étant donné que des pensées qui nous distraient, des émotions ou des sensations corporelles apparaissent sur le fond de l'attention soutenue portée à la respiration, nous sommes à même de prendre conscience de l'importance des fluctuations par rapport au centre de la focalisation. Nous réalisons que nous n'avons pas simplement suivi notre respiration, mais que nous sommes partis, que nous étions ailleurs, suivant sans but une chaîne de pensées, d'imaginations, de rêves éveillés. Aussitôt que nous remarquons ce sursaut subit par où nous nous rendons compte que nous n'avons pas suivi l'instruction, nous abandonnons simplement la distraction à elle-même et revenons à la respiration, notre objet délibéré d'attention.
page(s) 390-391Mourir à chaque expiration
J'avais entendu des maîtres zen parler de la méditation comme de la disposition à mourir encore et toujours. Et voilà que c'était là – à chaque expiration qui sortait et se dissolvait, il y avait l'occasion de mourir à tout ce qui s'était passé auparavant et de se détendre au lieu de céder à la panique.
page(s) 40 (4 - Se détendre tel quel)Dans la sauvageté, l'esprit s'unit au souffle primordial
Ces lieux sauvages, la montagne mais aussi les falaises des rivières, les causses et les pics karstiques, depuis aussi longtemps qu'on s'en souvienne, ont toujours attiré les ermites, les sorciers, les poètes et les peintres, tous hommes épris d'une dimension du réel visible aux seuls yeux des Immortels. Sur les crêtes des chaînes rocheuses, entre les nuages, l'épine dorsale du dragon se devine ; en présence des formes énergétiques du paysage, l'esprit s'unit au souffle primordial.
page(s) 72Focalisé sur le souffle, mais ouvert
La technique de base ici consiste à s'identifier à sa respiration ou, pendant la méditation en marchant, à s'identifier à la marche. Selon un récit traditionnel, le Bouddha dit à un musicien que pour contrôler son esprit il devait le maintenir ni trop tendu ni trop détendu, comme les cordes de son instrument. Il devait maintenir son esprit au niveau correct d'attention.
Ainsi, quand nous pratiquons ces techniques, devrions-nous mettre 25 % de notre attention dans la respiration ou la marche. Le reste de notre activité mentale devrait être relâché, laissé ouvert.
page(s) 30Un avec le souffle
Respirer et avoir conscience que l'on respire. Cela n'implique pas de respirer profondément, ni de forcer sur l'expiration, ni d'essayer de sentir quelque chose de spécial. Encore moins de se demander si « on le fait bien ». Cela ne veut pas dire non plus penser à sa respiration. Il s'agit plutôt d'une conscience instinctive du souffle qui rentre et du souffle qui ressort.
page(s) 39Réaliser notre intégrité
Nous pouvons réaliser notre intégrité grâce à la respiration consciente, qui nous ramène à notre corps et à notre esprit. Réaliser notre intégrité est aussi nous rénover à chaque instant. Nous sommes neufs, et les autres aiment être avec nous.
page(s) 54Voir les merveilles de la vie
[L]e pratiquant peut voir les merveilles de la vie dans son corps, son esprit, sa respiration et peut rendre les sensations de paix et de joie stables et fortes.
page(s) 52Bienfaits du souffle
Quand nous inspirons, nous pouvons sentir le souffle entrer dans notre corps et calmer toutes nos cellules. Quand nous expirons, nous sentons l'expiration emporter avec elle toute notre fatigue, notre irritation et notre anxiété.
page(s) 52L'esprit est la respiration
L'esprit est la respiration. Il est l'unité du sujet qui observe et illumine et de l'objet qui est observé et illuminé. L'esprit est paix et bonheur. L'esprit est le champ de l'illumination et il contient la force de la concentration.
page(s) 41Arroser les semences avec la respiration consciente
Nous sommes conscients que nous avons la chance de pratiquer la méditation et qu'il n'y a pas de moment plus important que le moment présent. Nous installant calmement dans le moment présent, une immense joie apparaît. Celle-ci surgit aussi chaque fois que nous « touchons » en nous l'énergie de la Confiance, de la Compassion, de la Bonté, de l'Équanimité, de la Liberté… Les semences de ces sources d'énergie sont présentes dans les profondeurs de notre conscience. Il suffit de rentrer en contact avec elles et de les arroser avec la respiration consciente pour qu'elles s'épanouissent.
page(s) 40-41L'esprit et la respiration deviennent un
Nous voyons que notre respiration a un effet sur notre esprit, et que notre esprit exerce une influence sur notre respiration. L'esprit et la respiration deviennent un. Nous réalisons aussi que la respiration est une composante du corps et que la conscience de la respiration est aussi la conscience du corps.
page(s) 38