Un assassin blanc comme neige

Gallimard, 2011
12 cm x 18 cm, 90 pages
Gallimard, Folio, 2011


Couverture de Un assassin blanc comme neige
Couverture poche de Un assassin blanc comme neige

Extraits de l'ouvrage

• Un calme et un goût démodé de la perfection

Sur le pont Alexandre-III à Paris un marchand cuit des marrons en leur évitant de charbonner, les présente dans un cornet à double soufflet – un pour les marrons, un autre pour les épluchures – et offre en plus un rince-doigts. Par son calme et son goût démodé de la perfection, il défait à lui seul la sinistre économie mondiale.

page(s) 15
• Le chariot de l’éternel

La libellule, en me voyant, se fige sur la barrière. Je m'arrête pour la regarder. Le chariot de l’éternel avec ses roues de bois passe entre nous sans un bruit, puis la libellule revient à ses affaires et je poursuis ma promenade avec dans l'âme une nouvelle nuance de bleu.

page(s) 22
• Juste à s’émerveiller

L'étirement du chat est un livre de sagesse qui s'ouvre lentement à la bonne page.

L'ombre et la lumière glissant sur les moustaches du chat, pourquoi me touchent-elles tant ? C'est comme si pendant une seconde j'avais tout compris de la vie en regardant ces barreaux de soie noire et blanche et qu'il n'y avait rien à comprendre, juste à s’émerveiller de jours aussi purs sous un ciel aussi léger.

page(s) 27
• Le « oui »

Il n'y a rien de plus à trouver dans cette vie que le « oui » qui définitivement l'enflamme.

page(s) 28
• La promenade parfaite

J'ai accroché mon cerveau au portemanteau puis je suis sorti et j'ai fait la promenade parfaite.

page(s) 28
• L’auberge est vaste

Tous les vivants sont dans mon cœur. L’auberge est vaste. Il y a même un lit et un repas chaud pour les criminels et les fous.

page(s) 35
• Lutte avec l’ange des ténèbres

Chaque jour est une lutte avec l’ange des ténèbres, celui qui plaque ses mains glacées sur nos yeux pour nous empêcher de voir notre gloire cachée dans notre misère.

page(s) 49

Quatrième de couverture

« L'encre fraîche de Rimbaud tache mes doigts. Ses proses font trembler l'air au-dessus de la page comme sur une route fondue au soleil d'été.

Je vais chercher mon pain, mes nuages et mes étoiles dans l'unique librairie du Creusot. L'acacia au bas de la rue du Guide surgit comme un donateur fou. Son haleine sent le miel et l'or.

Toutes les fleurs se ruent vers nous en nous léguant de leur vivant leur couleur et leur innocence. Les contempler mène à la vie parfaite. Les anémones sont si crédules que même l'enfer leur donne raison. »