Sur les traces de Siddharta

Jean-Claude Lattès, 1991 , traduit en 1996
15 cm x 24 cm, 520 pages
Pocket, 1998


Couverture de Sur les traces de Siddharta
Couverture poche de Sur les traces de Siddharta

Extraits de l'ouvrage

• Marcher pour le plaisir de marcher

Le Bouddha semblait marcher uniquement pour le plaisir de marcher, indifférent à sa destination.

page(s) 15
• Tel le bon gardien de troupeau

Tel le bon gardien de troupeau reconnaissant chacune de ses bêtes, un bhikṣu est capable d'identifier chaque composante de son propre corps. Tel le bouvier n'ignorant rien du caractère de chaque buffle, un bhikṣu sait quels actes du corps, de la parole et de l'esprit sont bons ou mauvais. Comme un bon gardien de troupeau sachant laver parfaitement ses bêtes, un bhikṣu doit purifier son esprit et son corps des désirs, attachements, colères et aversions.

page(s) 20
• Le corps est la barque de l’esprit

Je me suis rendu compte que maltraiter le corps n'amenait ni à la paix ni à la compréhension. Notre corps n'est pas uniquement un instrument. Il est le temple de l'esprit, la barque qui nous aide à passer sur l'autre rive.

page(s) 37-38
• Paisible tel un lac

Quand il méditait, il pouvait désormais lâcher prise et ne se focalisait plus ni sur le passé, ni sur le futur. Il atteignit un stade de sérénité paisible et d'extase extrême même s'il sentait les graines de ses pensées et de l'attachement encore présentes en lui. Quelques semaines plus tard, Siddharta expérimenta un niveau encore plus élevé de méditation et ces fameuses graines disparurent à leur tour. Puis, il arriva à un stade de concentration tel que même les notions d'extase et de non-extase cessèrent d'exister. Son cœur s'apaisa tel un lac par une calme journée.

Maître Alara, impressionné par les progrès si rapides de Siddharta, lui apprit comment atteindre l'état méditatif du royaume de l'espace infini, dans lequel l'esprit ne fait plus qu'un avec l'univers. Les phénomènes visuels et matériels cessent de se produire, et l'espace est perçu comme la source illimitée de toute chose.

Siddharta suivit les instructions d'Alara et concentra toute son énergie à la réalisation de cet état qu'il atteignit en moins de trois jours. Néanmoins, il restait prisonnier de ses angoisses les plus profondes. Il retourna demander de l'aide à Alara qui lui déclara :

— Tu dois franchir l'étape suivante. Le royaume de l'espace infini est de même nature que ton propre esprit. Ce royaume n'est pas une production de ta conscience mais ta conscience elle-même. Maintenant, tu dois expérimenter le royaume de la conscience infinie.

Siddharta revint vers son lieu de méditation et connut en deux jours le royaume de la conscience infinie. Il vit que sa conscience devenait partie prenante de chaque phénomène se produisant dans l'univers. Mais ses émotions négatives et ses inquiétudes continuaient à le tourmenter. Il revint trouver maître Alara qui le regarda avec un profond respect.

— Tu approches du but suprême. Rentre dans ta hutte et médite sur la nature illusoire de tout phénomène. Tout, dans l'univers, est créé par ton propre esprit : les formes, les sons, les odeurs, le goût et la perception tactile du chaud, du froid, du dur, du doux… Ces créations de l'esprit n'existent pas de la façon dont on les conçoit habituellement. Notre conscience est comme un artiste qui matérialiserait toute sensation par une création psychique ou physique. Une fois que tu auras atteint le royaume de la non-matérialité, tu auras réussi. C'est un état dans lequel on s'aperçoit qu'aucun phénomène n'existe en dehors de notre esprit.

page(s) 79-80
• La voie

Chercher la Voie consiste à chercher une solution à la souffrance humaine et non à tenter d'échapper à celle-ci. Ni les plaisirs sensuels ni les austérités ne permettent d'atteindre la Voie.

page(s) 82
• Ni perception, ni non-perception

— Moine Siddharta Gautama, dans l'état de non-matérialité, la vacuité n'est ni l'espace vide ni ce que l'on appelle la conscience. Tout ce qui reste est encore du domaine de la perception. Or, le chemin de la libération consiste à transcender toute perception.

— Maître, si on élimine la perception, que reste-t-il ? Qu'est-ce qui nous distingue alors d'un morceau de bois ou d'un rocher ?

— Un morceau de bois ou un rocher n'existent pas sans la présence d'une perception extérieure. Les objets inanimés sont eux-mêmes des projections de l'esprit. Vous devez atteindre un niveau de conscience dans lequel les notions de perception et de non-perception n'existent plus.

page(s) 86
• Corps et esprit inséparables

Il réalisa que le corps et l'esprit étaient une seule et même entité inséparable. La paix et la détente du corps étaient intimement liées à celles de l'esprit. Tourmenter le corps revenait à torturer l'esprit.

page(s) 89

Quatrième de couverture

« Thich Nhat Hanh écrit avec la voix du Bouddha » a dit, à propos de cet ouvrage, Sogyal Rinpoché, auteur du best-seller Le livre tibétain de la vie et de la mort.

Utilisant des sources palies, sanscrites et chinoises inédites, Thich Nhat Hanh, en érudit et maître spirituel, restitue ici la vie et les enseignements de Bouddha dans toute leur humanité. Mêlant les principaux sūtra au récit des événements, il nous livre une merveilleuse biographie, débarrassée des ornements de la légende.

Mais Thich Nhat Hanh se révèle être aussi un merveilleux conteur : avec l'histoire du jeune bouvier Svasti, qui quitte sa famille pour suivre Siddharta, le récit prend une dimension romanesques qui séduira les lecteurs les plus jeunes comme les plus avertis.