Guy Corneau

Portrait de Guy Corneau

Guy Corneau (1951-2017) était québécois, à l'origine psychanalyste jungien. Il a reçu des analysants pendant une douzaine d’années.

En 1997, il fonda l'association Productions Cœur.com qui organise des ateliers où interviennent conjointement des thérapeutes et des artistes, dans une perspective d'ouverture du cœur. Fidèle à l'héritage de Carl-Gustav Jung, Guy Corneau définissait la thématique de chacun de ces ateliers à partir d'un mythe fondateur.

Guy Corneau était extrêmement populaire, intervenant fréquemment à la radio et à la télévision québécoises, donnant de nombreuses conférences de par le monde. Il est l'auteur de livres de psychologie s'adressant à un large public, puisqu'abordant des sujets comme la filiation ou l'amour dans le couple. Il a écrit Revivre !, un livre plus personnel bouleversant, racontant sa traversée d'un cancer très grave et la métamorphose dont cette épreuve a été l'occasion, le faisant revenir à la fin de sa vie vers la créativité délaissée et renouer avec son amour de jeunesse, le théâtre.

Retenons le sous-titre du livre qu'il avait en chantier au moment de sa mort prématurée : « Mieux s’aimer pour aimer mieux ».

Quelques ouvrages

Quelques extraits

• Tout est déjà là

Le meilleur de soi est déjà présent. Il n'a pas à être créé ou inventé. Il ne s'agit pas d'une tâche de plus à accomplir. Il s'agit de permettre un ressenti, de lui ouvrir une porte comme on ouvre celle d'un jardin. Alors nos capacités subtiles favorisent la rencontre de l'océan en soi, le ciel étoilé en soi, chaque partie de l'univers en soi.

page(s) 196
• Dialoguer avec l'émotion

[S]'identifier avec une émotion et dialoguer avec elle sont des attitudes très différentes.

Dialoguer avec une émotion consiste à mettre celle-ci sur une chaise, comme une personne, et à l'écouter, écouter de quelle situation elle émerge, ce qu'elle fait résonner en soi, quelle blessure elle rappelle, et sur quel besoin elle veut attirer notre attention.

Toutefois, la remise en cause de l'identification aux émotions est difficile car la plupart des gens pensent qu'ils sont « vrais » lorsqu'ils éprouvent quelque chose. Ils se sentent alors habités et animés de l'intérieur, se disent qu'enfin ils sont authentiques. Or ce qu'il y a d'authentique, c'est qu'ils sont possédés par leur processus émotionnel.

page(s) 121
• Faire le vide mental et accepter la réalité telle qu’elle est

Il suffisait que je m'arrête quelques secondes devant un arbre pour sentir à nouveau l'énergie circuler entre moi et le monde et retrouver la sensation d'être intégré au grand flux cosmique. Je m'étonnais de la simplicité du processus : il suffisait de faire le vide mental et d'accepter la réalité exactement comme elle était. Je n'en revenais pas, j'avais trouvé la clef du paradis !

page(s) 22
• Vivre sans attente

Lorsqu'en de rares moments nous n'éprouvons ni le besoin d'être aimé ni celui de ne pas être aimé, nous pouvons nous laisser aller à être nous-même et en ressentir un sentiment de liberté. Nous cessons alors automatiquement de nous contraindre, de nous rapetisser ou de vouloir grandir.

Vivre sans attente ne signifie pas se résoudre à la passivité. À l'inverse, cela libère le geste. L'action peut alors naître du goût d'être soi-même et de s'exprimer. Toute attente, tout désir élève une barrière entre soi et le monde. Nous ne sommes plus avec ce qui est, nous sommes avec ce que nous pensons devoir être.

Être en bonne santé, ne pas être malade, être joyeux, ne pas être triste, faire de l'argent, prospérer, ce sont des attentes. Et ces attentes nous empêchent de réagir simplement à ce qui nous arrive. Au fond, il n'y a rien de psychologique dans tout cela, au contraire, notre personnalité psychologique complique parfois le tout. Vivre sans attente nous permet de faire ce qu'il y a à faire et c'est tout. Nous ne nous plaignons pas de ce qui nous arrive, nous n'avons pas d'idée préconçue de ce qui doit arriver ou ne pas arriver. Le malheur vient, nous faisons ce qu'il y a à faire. Le bonheur est là, nous en profitons au maximum.

page(s) 249-250
• L'existence pure

Lorsque l'être est paisible, il scintille comme la fleur d'eau à la surface du lac et ce scintillement est perçu subtilement par ceux qui l'entourent. Il les apaise et il les attire à soi. Lorsque l'être se repose dans sa puissance intérieure, calme et détendu, faisant l'expérience de l'existence pure, il rassure son environnement et il trouve dans cette dégustation nombre de réponses.

page(s) 292
• Participation à l'univers

La méditation permet de retrouver de l'intérieur une sensation de participation à l'univers et, par conséquent, de se détendre profondément. À une condition cependant : ne rien rechercher d'autre que cette saveur de l'existence.

page(s) 208
• Ne reste que la présence

L'âme écoute comme une présence tranquille dans laquelle les pensées vont et viennent, tout comme les sentiments et les émotions, et même les univers. Ne reste qu'une présence sans cesse consciente. Ne reste que la présence. S'en tenir à cette présence est notre billet pour la liberté.

page(s) 158 (d'après une conférence de Deepak Chopra)
• Plaisir : pulsion, récompense, compensation, compulsion

[I]l ne sert à rien de dénigrer les plaisirs qui sont les nôtres. Il n'est en rien question d'ascétisme. Ce ne sont pas les plaisirs que nous allons remettre en question […], mais plutôt notre dépendance à eux. Nous […] passons de la récompense à la compensation et de la compensation à la compulsion. Passages qui vont sceller le sort de la pulsion de vie. La pulsion est devenue compulsion. Le plaisir est devenu prison. Étonnant retournement des choses. D'autant plus étonnant que, même le sachant, nous restons souvent enchaînés.

page(s) 101-102
• Retrouver son essence

Ce qui me frappe […], c'est que, pour atteindre cet état d'union, je n'avais rien fait d'autre qu'être malade. L'état d'union ne semblait nullement lié à ce que j'avais fait ou à ce que je n'avais pas fait. Il ne semblait ni une récompense ni une punition. Rien de tout cela. Je ressentais plutôt que j'avais retrouvé mon essence et que cette capacité avait toujours existé en moi. La chose qui avait changé se situait au niveau de ma conscience de cette essence. Ma conscience s'était ouverte à son essence primordiale, si l'on peut parler ainsi. Mon regard s'était élargi.

page(s) 239
• Communion totale

Au cours des jours d'éveil, j'étais pour ainsi dire Un avec toute chose, j'étais en fusion avec elles, en communion totale. Pourtant, mon sentiment d'avoir une individualité diffuse subsistait. Ma conscience subjective était suffisamment présente pour me permettre de jouir de ce qui se passait. Par contre, mon sens du jugement s'était évanoui. J'appréciais tout ce qui se passait sans discrimination.

page(s) 238
• Où la conscience siège-t-elle ?

Si le corps humain échange de l'information avec un champ mutable de fluctuations quantiques, cela sous-entend quelque chose de très profond sur le monde, à savoir que les humains seraient capables d'accéder à des connaissances et de communiquer de manière bien plus profonde et vaste que ce que nous envisageons actuellement. Les frontières de l'individualité seraient également estompées ainsi que notre sentiment d'être séparés du reste.

Si les organismes vivants se résument à des particules chargées qui interagissent avec un champ envoyant et recevant de l'information quantique, où finissons-nous et où le reste du monde commence-t-il ? Et où, dans tout cela, la conscience se trouve-t-elle ? Dans notre corps ou dans le champ ? Mais, à l'évidence, il n'y a plus de reste du monde si nous et le monde sommes si intimement interreliés.

page(s) 149 (citation de L'univers informé, Lynne McTaggart, Ariane, 2005)
• C'est déjà là, en vous

En réalité, nous sommes comblé, comblé à tout moment, comblé complètement. Voilà ce qui est profondément intolérable. Nous refusons ce contentement et inventons l'histoire de notre disette. Nous inventons la guerre pour crier l'injustice de notre situation. Toutefois, chaque rayon de lumière nous nourrit, chaque respiration nous purifie, chaque verre d'eau nous structure et nous redonne l'information essentielle. Chaque pensée nous crée.

Tout est là, il n'y a qu'à goûter, à savourer. Le bonheur, l'extase et la joie vous attendent. Vous n'avez rien à faire pour mériter cela. C'est déjà là, en vous.

page(s) 289
• L'esclave, le disciple ou le maître

Si j'ai pris l'habitude d'une fréquentation quotidienne du cœur de mon être au cours d'une méditation ou d'une promenade dans la nature, c'est parce que mon rituel me ramène à l'essentiel. Il se peut qu'à l'occasion je ne sois pas capable d'entrer en contact avec moi-même et que je vive mes minutes de méditation comme un calvaire. Ces fois-là, il n'y a pas de maître à bord. Cependant, celui-ci n'est pas remplacé automatiquement par un esclave inconscient. La position intermédiaire entre le personnage inconscient et le maître de la vie est celle du disciple qui a le pouvoir d'observer la difficulté, de la laisser résonner en lui et de la comprendre peu à peu. Puis, tranquillement, il la dépasse.

L'esclave – celui qui est victime de tout – n'est pas conscient des déchirements, des tourments et du conflit qui font rage en lui […]. Et parce qu'il n'en est pas conscient, il en souffre aveuglément. Le disciple, lui, est conscient de la véritable ombre de l'être et cette conscience a pour effet d'atténuer en partie les conséquences désastreuses du conflit.

page(s) 283
• Plus de combat

Le mieux que j'ai à faire pour interrompre ce mécanisme de « saisie » est de me dire que ce que je cherche est déjà là : il suffit que je m'ouvre pour le savourer. Alors, je déguste une paix intérieure, une sorte de liberté où plus rien ne me contraint. Je goûte vide et plénitude à la fois. Je savoure en même temps une sorte de communion avec ce que je suis et ce qui m'entoure. Il n'y a plus de combat. Je me repose profondément. Je ne demande rien. Je suis, tout simplement. J'existe.

Des pensées surviennent, des intuitions, des obsessions récurrentes. Mais, à la longue, je me suis rendu compte qu'elles n'avaient pas le pouvoir que je leur prêtais au départ. Si je les laisse passer sans m'accrocher, elles perdent leur aspect contraignant. Elles deviennent une sorte de bruit de fond dont je n'ai pas à m'occuper. Je ramène constamment mon attention à la sensation de bien-être. Je ne combats pas mes pensées, j'en ajoute une : celle de retourner à un état de disponibilité.

page(s) 210
• Accueillir chacun comme un être universel

Peu de gens peuvent reconnaître notre réalité universelle, toutefois, si vous vous appliquez à accueillir chaque personne que vous croisez comme un être universel, cela contribuera au renouvellement de la fraternité humaine. La paix mondiale est en rapport étroit avec la capacité de chacun de se voir et de voir tous les autres comme faisant partie de la même âme pour ainsi dire.

page(s) 160
• Respirer consciemment

Lorsque l'on respire consciemment, on a l'impression de communier avec la vie, et de s'unir à son immensité. Comme si l'univers était en soi et qu'on y participait intimement. Et la technique a ce grand avantage : comme la respiration nous accompagne partout, elle peut se mettre en pratique n'importe quand.

page(s) 200
• Les graines du pire et du meilleur

Les graines du pire et du meilleur sont déposées dans chacun de nos sols. Tout peut y germer. Ce n'est pas grave de porter cela en soi.

Même si vous observez des tendances suicidaires, criminelles ou perverses en vous, dites-vous qu'elles ont une histoire qui s'explique et qui par le fait même vous explique. Ce n'est pas grave, à condition qu'il y ait quelqu'un pour observer ce qui est là, sans jugement.

page(s) 266
• Être le tout

J'étais le tout. Je ne manquais de rien et je ne désirais rien d'autre que ce qui était présent.

page(s) 239
• Accueillir nos infirmités

Nos infirmités, tant physiques que psychologiques, sont « naturelles ». Il s'agit de les accueillir, de les comprendre et de suivre le chemin qu'elles nous proposent pour arriver à soi.

page(s) 45
• S’aimer tel qu’on est

Être en bonne santé, c'est s'aimer tel qu'on est, dans tous les moments successifs de sa vie, que ce soit en colère, heureux, malheureux, triste, rieur, fou, logique, rationnel, intuitif, créatif. C'est s'aimer avec ses manques, son manque d'amour de soi et des autres, ses refus de s'ouvrir, son plaisir à le faire.

On ne peut atteindre une vie spirituelle intense, on ne peut accéder au bonheur en niant la nature de ses émotions, de ses pensées et de sa réalité physique. N'ayez pas peur de ce qui surgit de vous… Donnez-vous la permission de vous sentir. Soyez votre propre laboratoire (Marie-Lise Labonté, S'autoguérir, c'est possible, p.184).

page(s) 171