Mahāmudrā

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  • Mahāmudrā

    Le mot mahāmudrā signifie « grand symbole »  ; il est lié au fait de voir tels qu'ils sont les phénomènes qui nous entourent.

    Couverture de Jeu d’illusion
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  • Les étapes du cheminement dans le bouddhisme tantrique

    La lignée Kagyupa est l'une des quatre écoles du Vajrayāna. Son nom signifie littéralement « la lignée de la tradition orale ». Elle met l'accent sur l'importance de la relation maître-disciple et la nécessité d'une pratique immédiate de la méditation, sans de longues études théoriques préalables. Dans le cadre des doctrines et pratique connues du bouddhisme tantrique, elle propose une méthode progressive, dont nous allons évoquer quelques étapes.

    La première est de méditer, au sens d'une réflexion approfondie et soutenue, sur les quatre idées fondamentales qui détournent l'esprit du cycle des existences : le fait d'être doté d'une précieuse existence humaine libre et bien pourvue, qui rend possible la libération ; l'impermanence universelle des phénomènes ; la souffrance inévitable dans toutes les formes de l'existence cyclique ; l'enchaînement inéluctable de la loi régissant les causes et conséquences, positives ou négatives. La conclusion nécessaire de ce travail est qu'il faut s'engager sans perdre de temps sur le chemin de la libération.

    La suivante est constituée par les pratiques préliminaires spéciales. La première de celles-ci est la prise de refuge dans le Bouddha, la loi (dharma) et la communauté (sangha), où la récitation de la formule du refuge et les visualisations correspondantes des maîtres de la lignée s'effectuent un grand nombre de fois, cependant que le corps entier se prosterne au sol, pour incarner solidement la décision. La méditation suivante utilise le mantra et la visualisation de la forme particulière du Bouddha destinée à purifier le pratiquant. Celui-ci, heureusement nettoyé, va découvrir ses richesses puis, dans la troisième pratique, les abandonner, en offrant de façon répétée un mandala, dessin symbolique de l'univers. Enfin, le quatrième stade est consacré au développement de la dévotion envers le maître spirituel, et le Bouddha qu'il manifeste, à travers lesquels s'écoule l'énergie inspiratrice.

    Vient alors la pratique d'une divinité d'élection, yidam en tibétain, qui répond à une connexion établie, une aspiration ressentie, ou est conseillée par le maître. Les plus pratiquées manifestent le compassion (Avalokiteshvara), la forme féminine protectrice (Tara), la sagesse (Manjushri), du Bouddha. Leur méditation visualisante et leur mantra vont désormais accompagner et transformer la vie quotidienne du pratiquant laïque, car toutes les méthodes sont compatibles avec une vie dans le monde, mais pas mondaine. Chez ceux qui effectuent une retraite de longue durée sont enseignés les six yogas de Naropa, qui couronnent l'édifice des méthodes tantriques, lesquelles comprennent de nombreuses autres techniques. Leur trait commun est de transformer ou transmuter l'être, en s'appuyant sur les formes et les énergies.

    Pour ceux qui sont plus attirés par les méthodes dépouillées, informelles et austères, l'école conseille aussi la pratique de la concentration, sur un support simple, la respiration par exemple, et celle de la vision pénétrante, d'une façon voisine de celles connues dans le Grand Véhicule, chinois ou japonais. La fin de la route, comme des méthodes formelles, est la pratique du Mahāmudrā, qui est l'expression simple et nue de la conscience naturellement pure, vide et lumineuse.

    Couverture de Itinéraire d’un bouddhiste occidental
    page(s) 36-37
  • Les pensées ennuagent la clarté

    L'upāya tantrique, les moyens habiles du Vajrayāna, possède la caractéristique d'approcher les choses très directement, très précisément et très complètement, sans les conserver dans notre banque de données. Le stockage a toujours constitué un problème. Lorsque nous enregistrons des observations dans notre banque de données, nous essayons ensuite de les réactiver. Nous les exhumons de notre coffre au trésor, là où nous entreposons notre bric-à-brac ; et nous les trouvons valables, utiles et porteuses d'informations. Mais le recours à ces éléments et à ces fonctions de l'esprit crée ce que l'on appelle des « pensées créatrices d'habitudes » – et de telles pensées ont tendance à ennuager la clarté.

    Par contraste, les méthodes ou les moyens tantriques ne développent aucune habitude. Dans le Tantra, la patience et la diligence signifient patience et diligence sur-le-champ, et non pas entraîner sa banque de données et ses pensées selon un schéma, comme si on dressait un animal ou si on éduquait un jeune enfant à la propreté. Il existe une différence majeure entre les enseignements du Mahāyāna et du Hīnayāna d'une part, et le Tantra d'autre part : le principe de l'expérience du Mahāmudrā - qui consiste à percevoir clairement et précisément le fonctionnement et les énergies de l'univers tel qu'il est – n'a rien à voir avec la mémorisation ni la réactivation de quoi que ce soit.

    Couverture de Zen et tantra
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